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Critique de bdelhausse


Voilà le genre de livre à cheval entre fiction et réalité qui permet d'appréhender un peu notre monde actuel, de jeter un éclairage sur le monde tel que nous le connaissons. Ken Wascom s'attache à nous montrer lun des éléments fondateurs des Etat-Unis d'Amérique. Nous sommes aux alentours de 1800, les USA ne sont pas encore formés. Les dissenssions sont nombreuses, on prend, on se sert en terres, on se sert en esclaves, on règle les choses en duel ou avec quelques dizaines de ruffians à qui on fournit un semblant d'uniforme et un drapeau...

Ken Wascom situe l'action autour d'un élément reconnu comme fondateur des USA: la vente de la Louisiane (1803). En 1793, le Traité de Madrid annexe le bassin du Mississipi, et en 1810 il y aura la création de l'éphémère République de Floride Occidentale.

C'est d'ailleurs le combat d'hommes déterminés, dépourvus de scrupules, que Wascom raconte. Les Frères Kemper, dont la tête fut mise à prix par les Espagnols et qui furent souvent trahis par leurs anciens partenaires.

Wascom mélange donc fiction et réalité. Les Frères Kemper, la bannière à 2 étoiles et 7 lignes blanches et bleues, le Sénateur Smith, le général Wilkinson, le Colonel Aaron Burr... ont tous existé. Wascom invente Angel Woolsack, prédestiné à devenir prédicateur et terminant en marchand d'esclave. Wascom se limite à 5 années de rapines, de magouilles, d'entourloupes et de règlements de comptes de deux frères Kemper et d'Angel Woolsack. Les Frères Kemper étaient trois, en réalité, et Wascom incorpore Woolsack au rang de frère de sang.

Destin fabuleux ou misérable, le lecteur aura à choisir. Angel Woolsack peut être tour à tour considéré comme un pur produit de son époque, cherchant à profiter de ce que l'on peut saisir à portée de main, ou comme une ordure de la pire espèce.

La langue est très belle. C'est dur, sans pitié, comme l'époque, comme les territoires à découvrir. Il y aune poésie brute et brutale dans les mots de Wascom. le Sang des Cieux, c'est le crépuscule, le moment où l'horizon s'illumine de rouge et éclaire les esclaves dont Woolsack commence à faire commerce (dernière page du roman). C'est un point fort du livre. Wascom rend un salaud attachant. J'ai été scotché à la deuxième page par ce "sale type", dont j'ai voulu connaître le destin, tout en sachant que cela n'allait pas être "joli-joli". J'ai été saisi, oui. J'ai même ralenti le rythme de ma lecture à mesure que je me rapprochais de la fin du livre... pas envie que cela se termine.

Rayon négatif, pas de carte, pas de notes historiques, rien qui permette à un lecteur (européen) de saisir la pleine portée des événements racontés par Ken Wascom. J'imagine que tout Américain (surtout en Louisiane) de 40-50 ans ni'gnore rien des personnages et des événements, mais ce n'était pas mon cas. Un peu de contexte (que j'ai été cherché sur Wiki...) aurait été le bienvenu.

Par ailleurs, j'aurais bien fait l'économie des 40 dernières pages. Elles n'ajoutent rien de particulier au récit. Il y a des choses qui arrivent, des oreilles qui se coupent, des coups de hache... mais franchement (et bien qu'elles dégagent cette poésie violente, fulgurante) tout est dit quand Woolsack et son épouse doivent quitter Pinckneyville suite à la mort de leur enfant, d'une intoxication au plomb.

Ce roman permet d'appréhender l'attachement des Américains au second Ammendement de la Constitution et au port d'armes... même si en 200 ans les choses sont supposées avoir évolué.
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