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Critique de iris29


C'est un roman de 707 pages, qui sera idéal pour ceux qui aiment prendre le temps... Prendre le temps, de voir une histoire s'installer, s'ancrer dans son époque, prendre le temps de connaître les personnages, de voir les méandres de l'âme humaine, les fascinations qui naissent dans l'enfance et qui conditionnent toute la vie d'une personne.
Le petit Faraday a dix ans lorsque, pour la première fois de sa vie , il pénètre lors d'une garden party à Hundreds. Sa mère y est domestique, il n'a pas le droit de rentrer dans la maison, et pourtant grâce à une autre domestique, il s'y promènera, en toute discrétion et fascination...
Trente ans , environ, plus tard (soit après 1949 ) , devenu médecin généraliste, il est appelé au chevet de la jeune bonne de quatorze ans, pour une urgence. L'adolescente est terrorisée par des bruits , des choses qui se passent dans la maison.
Seul, ses parents étant décédés très tôt, le Docteur Faraday est choqué de voir l'état de délabrement de la propriété, l'isolement de ses occupants . Comme beaucoup de familles bourgeoises anglaises ayant subi des pertes financières, après la guerre, la famille Ayres n'arrive pas à faire face à l'entretien colossal que demande une telle demeure. Devenu le médecin de famille , il passera de plus en plus de temps à Hundreds où de plus en plus d'événements inexplicables se déroulent.
Si un fantôme rôde dans ce livre, ce n'est pas ce qui en fait sa saveur.
Très peu de suspens, on est loin du sentiment de frayeur que devrait éprouver un lecteur .
Non, le charme est ailleurs, dans l'écriture, dans la parfaite reconstitution historique ; on croirait lire une autrice ayant vécu à cette époque. (et même au XIX ° siècle). L'après -guerre, la bourgeoisie, les "ayant", qui peu à peu sont obligés de laisser la place à une autre classe sociale, celle qui entreprend (voir l'entrepreneur en bâtiment ...). Une classe sociale qui hérite de privilèges, de biens, mais qui ne sait pas forcément faire fructifier tout ça . Les blessures psychologiques ( le jeune Roderick , ancien pilote ).
Et cette maison, sublime et décrépie, héritée mais devenue fardeau...
Fantôme ou folie ?
Sarah Waters ne fait aucune démonstration, préférant laisser au lecteur plusieurs chemins, plusieurs idées. Et c'est peut- être plus fort encore, de devoir hésiter sur la fin, comme le docteur Faraday qui portera pour tout le reste de sa vie, sa vie solitaire, le fardeau des interrogations.
Un roman qui se mérite , à déguster si vous aimez la littérature anglaise, l'après-guerre, les belles maisons, et les ambiances mystérieuses.
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