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3,77

sur 353 notes
Waouh ! Attention, pépite ! Je ne connaissais pas du tout l'auteur. Ce livre m'a été offert par une amie qui, on peut le dire, a tapé dans le mille.

Alors détaillons un peu. Tout d'abord, l'histoire. le docteur Faraday est appelé en urgence à Hundreds Hall, demeure de la famille Ayres qui a fait marcher son imagination toute son enfance. Depuis la mort du maître de maison, c'est sa femme et ses deux enfants, Roderick et Caroline, qui s'occupent d'entretenir cette vaste maison qui les étouffe. Car le faste d'antan n'est plus là et sans argent, un petit château tombe vite en ruines. Roderick essaie bien de la sauver mais il a été grièvement blessé à la guerre et fait ce qu'il peut. D'autant plus que certains phénomènes le rendent fou. Maison hantée ou folie ? Il y a un petit quelque chose du Horla dans ce garçon.

L'écriture, ensuite. Quel style mes aïeux, quel style ! Tout d'abord, bien que l'histoire se passe au XX°s, j'ai cru me retrouver dans un roman du XIX°s, ce qui n'est pas pour me déplaire. Et j'ajouterais même un roman gothique. Chapeau bas ! Quelle finesse dans la psychologie des personnages ! La descente aux enfers de Roderick est sublime. Les sentiments sont exacerbés de tous côtés et pour différentes raisons.

Le lecteur, enfin. Sarah Waters ne le laisse pas souffler une minute. Il y a quelque chose qui vous prend aux tripes dès les premières pages et qui ne vous lâche plus. le fantastique est intellectualisé, ce qui a tendance à me faire beaucoup plus frissonner que lorsqu'on m'apporte des revenants sur un plateau. Je veux dire par là qu'on ne nous montre rien ou presque. On nous suggère, il y a des bruits, des phénomènes bizarres mais c'est à nous d'imaginer. Et croyez-moi, mon imagination a galopé !

Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman !

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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C'est un roman de 707 pages, qui sera idéal pour ceux qui aiment prendre le temps... Prendre le temps, de voir une histoire s'installer, s'ancrer dans son époque, prendre le temps de connaître les personnages, de voir les méandres de l'âme humaine, les fascinations qui naissent dans l'enfance et qui conditionnent toute la vie d'une personne.
Le petit Faraday a dix ans lorsque, pour la première fois de sa vie , il pénètre lors d'une garden party à Hundreds. Sa mère y est domestique, il n'a pas le droit de rentrer dans la maison, et pourtant grâce à une autre domestique, il s'y promènera, en toute discrétion et fascination...
Trente ans , environ, plus tard (soit après 1949 ) , devenu médecin généraliste, il est appelé au chevet de la jeune bonne de quatorze ans, pour une urgence. L'adolescente est terrorisée par des bruits , des choses qui se passent dans la maison.
Seul, ses parents étant décédés très tôt, le Docteur Faraday est choqué de voir l'état de délabrement de la propriété, l'isolement de ses occupants . Comme beaucoup de familles bourgeoises anglaises ayant subi des pertes financières, après la guerre, la famille Ayres n'arrive pas à faire face à l'entretien colossal que demande une telle demeure. Devenu le médecin de famille , il passera de plus en plus de temps à Hundreds où de plus en plus d'événements inexplicables se déroulent.
Si un fantôme rôde dans ce livre, ce n'est pas ce qui en fait sa saveur.
Très peu de suspens, on est loin du sentiment de frayeur que devrait éprouver un lecteur .
Non, le charme est ailleurs, dans l'écriture, dans la parfaite reconstitution historique ; on croirait lire une autrice ayant vécu à cette époque. (et même au XIX ° siècle). L'après -guerre, la bourgeoisie, les "ayant", qui peu à peu sont obligés de laisser la place à une autre classe sociale, celle qui entreprend (voir l'entrepreneur en bâtiment ...). Une classe sociale qui hérite de privilèges, de biens, mais qui ne sait pas forcément faire fructifier tout ça . Les blessures psychologiques ( le jeune Roderick , ancien pilote ).
Et cette maison, sublime et décrépie, héritée mais devenue fardeau...
Fantôme ou folie ?
Sarah Waters ne fait aucune démonstration, préférant laisser au lecteur plusieurs chemins, plusieurs idées. Et c'est peut- être plus fort encore, de devoir hésiter sur la fin, comme le docteur Faraday qui portera pour tout le reste de sa vie, sa vie solitaire, le fardeau des interrogations.
Un roman qui se mérite , à déguster si vous aimez la littérature anglaise, l'après-guerre, les belles maisons, et les ambiances mystérieuses.
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Dans les années 50, en Angleterre, il reste de vieilles demeures "hors du temps". Faraday, un médecin de campagne, fait ainsi la connaissance de la famille Ayers, qu'il a connu enfant, et qui aujourd'hui se retrouve isolée et très démunie.
Peu à peu des événements étranges se succèdent dans la maison.
La fréquence de ces "accidents" devient très vite inquiétante et on plonge alors dans une ambiance mystérieuse tout autant que malsaine...
On oscille dès le début dans une atmosphère un peu gothique, la maison semble immense, humide et angoissante, les personnages sont assez étranges, certains n'étant peut-être pas tout à fait ce qu'ils paraissent être.
L'écriture est de qualité et la montée du suspense se fait crescendo.
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Nous sommes au milieu du XXe siècle dans une Angleterre ébranlée par le séisme de la 2e guerre mondiale et par les secousses du Blackout. Dans une vieille demeure de campagne, Hundreds Hall, les trois derniers membres de la noble famille Ayres luttent pour conserver les cendres d'un passé splendide mais évanoui depuis bien des décennies. La mère, Mrs Ayres, est une vieille femme charmante et élégante, mais trop affaiblie pour aider ses deux enfants dans ce combat permanent. Son fils, Roderick, ancien pilote de la RAF grièvement blessé pendant la guerre, ploie chaque jour davantage sous le fardeau des responsabilités ; tandis que sa fille, Caroline – une jeune femme « forte et solide » selon le voisinage, comprenez par là : « quelconque » – souhaiterait s'affranchir de toute cette servitude familiale sans en trouver le courage. Isolés et ruinés, les membres de la famille Ayres ne reçoivent guère de visites, à l'exception de celles du docteur Faraday, un médecin de village qui a pris en pitié leur solitude et ne cache pas sa fascination pour l'antique demeure aux milles recoins mystérieux.

Comme si la pauvreté et toutes les indignités qui s'ensuivent ne suffisaient pas, voici que d'étranges événements commencent à se produire à Hundreds Hall. Une agression troublante et atroce, des grattements dans les murs, des meubles qui se déplacent dans le silence de la nuit, d'effrayantes inscriptions griffonnées sur les tapisseries… Rien de bien inquiétant me diriez-vous ? Pourtant, les habitants de la maison en sont certains : quelque chose hante Hundreds Hall, quelque chose d'ignoble et de terriblement malin, quelque chose de nouveau et d'effroyablement ancien à la fois, un parasite, un indésirable qui n'aura de cesse de tourmenter les Ayres dans son désir venimeux de leur arracher leur demeure si douloureusement chérie.

Dans cette brillante relecture du mythe de la maison hantée, Sarah Waters nous offre une oeuvre fantastique « à l'ancienne », un lent crescendo dans l'anxiété où les frontières entre le surnaturel et la vie réelle sont si habilement brouillées que l'on peine à les différencier l'un de l'autre. Véritable esprit frappeur ou psychose collective ? Cette ambiguïté plane sur tout le roman et ne sera jamais tout à fait levée, accentuant subtilement l'atmosphère angoissante du récit. Elle est renforcée par le regard du docteur Faraday, principal narrateur du roman, dont les sentiments oscillent sans cesse entre le doute, la compassion et une attirance vaguement malsaine pour les événements qui ébranlent Hundreds Hall. A noter que, si les personnages – tous dotés d'une psychologie soignée – attirent facilement l'empathie, c'est bien le manoir lui-même qui marque le plus les esprits et se révèle un protagoniste à part entière qui, au fur et à mesure de l'avancée du récit, se mue en véritable monstre, décidé à dévorer ses occupants jusqu'à la moelle.

Lent, subtil et complexe, « L'Indésirable » laissera probablement sur leur faim les passionnés d'histoires horrifiques pures et dures. En revanche, il séduira sans aucun doute les amateurs de psychologie, de suspense et de scénarios à tiroirs. En ce qui me concerne, je sors très satisfaite de cette première excursion dans l'oeuvre de Sarah Waters et ne manquerai pas de lui rendre à nouveau visite dans les mois à venir.
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Toujours autant de finesse et de subtilité dans le caractère psychologique des personnages chez Sarah Waters, c'est un plaisir de lecture.
On plonge dès le départ dans une atmosphère riche en mémoires du passé et l'auteure nous empêche de reposer ce roman au style gothique et dont l'époque renvoie au vécu du XIXE à l'époque victorienne. Et pourtant l'intrigue se déroule dans les années 50 en Angleterre, quel talent que d'être capable de décrire une époque de cette façon, c'est délicat pour moi de l'expliquer, il faut le lire pour le ressentir.
L'histoire progresse lentement mais devient pesante au manoir et tout reprend sa forme jusqu'au moindre petit courant d'air et jusqu'au moindre geste de la part des personnages qui donne une ambiance digne des classiques anglais. La chute sera vertigineuse et bien évidemment tout est mis sur le compte de forme de démence ou autre maladie psychiatrique chez les personnages, la science étant plus facile à admettre que le côté surnaturel qui n'est pas visible mais omniprésent.
Ah quel bonheur de lire un tel roman d'atmosphère.
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Un livre terriblement gothique, empli de suspense, de frissons, de doutes, de peurs, de questions qui vous fait tressauter lorsque le bois de votre cheminée craque et que le plus minuscule bruit non identifié s'infiltre chez vous, un livre à lire absolument pour les amateurs du genre. Vous ne l'oublierez pas de sitôt, croyez-moi !

Je tiens à remercier "LePamplemousse" pour me l'avoir recommandé : elle a bien cerné mes goûts et mes attentes.

Un manoir dans la campagne anglaise :"Hundreds Hall" que le narrateur, le docteur Faraday, a vu pour la première fois lorsque sa mère y travaillait comme domestique et dont la beauté architecturale ainsi que les fastueuses fêtes qu'on y donnait l'ont ébloui au point qu'il ne l'oubliera jamais.

Trente ans plus tard, peu après la guerre, fin des années 1940, début 1950, il y retourne, appelé cette fois en tant que médecin. Quelle n'est pas sa surprise, alors que le Colonel, le patriarche, est décédé, de trouver la maison et ses habitants, la mère , Madame Ayres, son fils Roderick, grièvement blessé durant la guerre et sa soeur, Caroline, célibataire pas très jolie mais d'un caractère bien trempé, indépendant et généreux, vraie fille de la campagne, dans le dénuement et la désolation la plus totale.
Entre temps, l'aînée des filles, Susan, est décédée de la diphtérie à l'âge de sept ans et sa mère ne s'en est jamais vraiment remise même si en temps que femme discrète, elle tente de donner le change.

Et puis ... et puis, il y a le manoir, personnage principal du livre. Et quel personnage ! Tout décrépi qu'il soit, il se manifeste au fil des jours de plus en plus menaçant jusqu'à rendre (à moitié ?) fous ses occupants y compris les deux domestiques qui y travaillent encore.

Il y a d'abord le fils, Roderick, qui est sujet à des visions, hallucinations ? ou folie ? Puis le chien, vieux pataud doux et gentil comme pas deux, qui attaque violemment une petite fille de passage au manoir ! L'intrigue s'accélère de plus en plus au fil des pages, la maison, froide, lugubre et sinistre, perclue d'humidité, se manifeste de plus en plus violemment, s'en prenant à ses habitants : les objets se déplacent seuls, un incendie se déclare en pleine nuit alors que ses habitants sont endormis, les habitants (y compris les domestiques) sentent que quelque chose de malsain est en train de les détruire, des tâches ainsi que des graffitis apparaissent sur les murs et les plafonds, des bruits inexpliqués se déclenchent un peu partout : les cordons pour appeler les domestiques sonnent sans que personne n'admette y avoir touché, un tuyau reliant la cuisine à la nursery émet des sifflements et chuchotements alors que la nursery est condamnée depuis des années, Madame Ayres, voulant en avoir le coeur net (c'est dans cette nursery que sa petite fille est décédée) s'y retrouve enfermée à clé. Elle subit des blessures venues de nulle part, semble-t-il.

Le docteur Faraday est le seul à garder l'esprit cartésien et à ne pas redouter comme les habitants se mettent progressivement à le faire, un fantôme ou esprit malsain. Plus les habitants se sentent menacés, plus lui, s'attache au manoir et à leurs occupants, fasciné par la "grandeur" des lieux et l'éducation des habitants. Il fait pourtant interner Roderick qui croit que tout ce qui arrive est de sa faute car il se sent " possédé" par "la chose".

Mais rien n'y fait, les événements sinistres s'accentuent et le malaise ne cesse de croître. La maison ainsi que ses occupants périclitent de jour en jour et personne n'en trouve la cause sauf que le docteur Faraday commence à croire que tous les habitants de la maison sont en train de sombrer dans la folie et se prépare à les faire interner un par un ... sauf que lui aussi ressent parfois un certain climat malsain et étrange dans cette demeure.

Ce livre nous percute, sème les doutes dans nos esprits : alors, maison hantée ou hystérie collective, voire tare familiale ?
La fin, d'une certaine manière, nous laisse le choix. le mien est mitigé mais je penche quand même vers une solution plutôt que pour l'autre mais je ne vous en dirai pas davantage pour vous laisser le plaisir de découvrir et de frissonner tout à loisir ! Lisez-le, vous n'en sortirez pas indemnes : "Vous qui pénétrez ici, abandonnez tout espoir" ;-)
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C'est particulier tout de même de se réveiller en pleine nuit et de penser immédiatement à ce roman dont il ne vous reste qu'une trentaine de pages. D'avoir ce besoin indescriptible de vous lever pour retrouver ces personnages qui vous accompagnent depuis une bonne semaine.
C'est le signe d'une merveilleuse lecture, non ? Oui bien-sûr c'est un signe, à moins que ce ne soit surnaturel, que moi aussi je sois envoûtée par cette demeure. Ou est-ce cette famille qui aurait eu raison de moi.
Vous êtes une enchanteresse, Miss Sarah Waters, vous m'avez captivée. Votre écriture est au service de vos personnages et vos descriptions sont, elles, au service de l'ambiance dégagée. Et quelle ambiance ! Quelle écriture !
A Hundreds, domaine de la famille Ayres, Faraday, jeune médecin, devient au fil de ses visites un confident. Chacun à leur tour, la jeune servante Betty, le fils Roderick, la mère Mrs Ayres et enfin la fille Caroline vont lui livrer leurs interrogations et terreur face à des manifestations des plus inexplicables. Hundreds serait-il hanté, des poltergeists se joueraient-il d'eux ou bien la folie est-elle la seule explication ? Cette longue descente vers la débâcle est magistralement bien décrite.
Si vous aimez les romans « so british » dans une demeure qui a connu des heures des plus fastueuses où le thé se prend au petit salon ; si tout comme moi « Rebecca » de Daphné du Maurier a été une lecture majeure, n'hésitez plus « L'indésirable » est pour vous.
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A quoi peut bien ressembler le quotidien d'une famille désargentée de la gentry britannique, après la fin de la seconde guerre mondiale ? C'est ce que découvre le docteur Faraday, appelé à Hundreds, l'imposante maison des anciens châtelains, cette maison même qu'il avait découvert trente ans auparavant, avec deux yeux d'enfant, dans tout son faste. Mais le temps des réceptions et du luxe est terminé pour les Ayres : la matriarche, veuve, pleure encore la perte de son aînée plusieurs décennies auparavant, Roderick, le fils, souffre de graves séquelles après la guerre, et Caroline, la fille, est une vieille fille au caractère bien trempé. Au fur et à mesure, ému par le dénuement et par le courage de cette famille, le docteur Faraday va s'attacher à eux, et à la maison, qui l'a fortement marqué dans son enfance. Mais justement, cette vieille maison aux proportions grandioses semble receler le secret d'une autre présence : bientôt, d'étranges évènements perturbent le quotidien. Oserait-on penser qu'Hundreds est hanté ? Mais que se passe-t-il donc dans la maison des Ayres ?

Sarah Waters manie avec habileté la psychologie des personnages et n'a rien à envier aux auteurs auxquels elle rend hommage.

La maison "hantée" devient alors le reflet des bouleversements d'une époque et d'un pays... hanté par son passé.

On peut lire un récit gothique, la déchéance d'une classe sociale, une saga familiale, tout cela réuni en un seul roman. Pendant 708 pages, l'auteure arrive à tenir le rythme et à divulguer toujours juste ce qu'il faut pour intriguer, pour inquiéter, sans ennuyer. Impossible à lâcher une fois commencé !

Un livre idéal pour les journées pluvieuses et froides que nous réserve cette fin d'année.
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La famille Ayres, propriétaire du domaine de Hundreds Hall en ce milieu du 20ème siècle , n'a plus d'argent et la demeure se dégrade .

Le Docteur Faraday , appelé pour soigner la jeune domestique constate avec effarement les dégâts du temps , lui qui avait été invité , gamin , à une fête d'anniversaire de la petite fille de la famille et en avait gardé un souvenir éblouissant.

Depuis, la petite fille est morte , deux autres enfants sont nés, Caroline , devenue une jeune femme indépendante et Roderick, qui garde de graves séquelles, physiques et mentales de ses blessures de guerre . La mère , Mrs Ayres est devenue veuve .

Le Docteur Faraday revient régulièrement, d'abord en tant que médecin puis comme confident et ami alors que des incidents dramatiques surviennent de manière inexpliquée ainsi que des événements étranges qu'il va tenter d'expliquer de façon rationnelle sans vraiment convaincre les habitants de la maison .

C'est elle qui est l'élément central du roman , cette demeure qui peut être à la fois magnifique lorsque le soleil inonde les pièces ou totalement austère et inquiétante quand il fait sombre et froid et que les outrages du temps deviennent encore plus évidents . Elle semble avoir une vie à elle et prendre ses occupants en otage.

Fascination envieuse de la part du médecin vis à vis de ce que représente ce domaine alors que sa mère n'y était qu'une employée et acharnement aveugle à vouloir survivre dans l'idée de classe supérieure pour la famille Ayres alors que le domaine est morcelé et que les lotissements grignotent peu à peu le parc , la tension monte au cours des pages et les événements surprennent le lecteur .

Si au début du roman on pourrait se croire dans un livre de Wilkie Collins , on est vite détrompé , l'époque a changé , on assiste à la fin de ces grands domaines qui faisaient la fierté de ses propriétaires et le surnaturel qui s'insinue sans que l'on ne puisse croire qu'à des manifestations d'origine uniquement mentales lui donne un caractère bien à lui .

J'ai aimé !
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Si vous aimez la littérature gothique, vous avez certainement lu, au moins une fois, l'histoire d'une maison hantée… le tour d'écrou de Henry James, Malpertuis de Jean Ray ou bien encore Shining de Stephen King ! J'ajouterai désormais pour ma part L'indésirable de Sarah Waters.

Le médecin de campagne Faraday est appelé au chevet d'une jeune servante travaillant au sein de la demeure de la famille Ayres. Nous sommes au sortir de la deuxième guerre mondiale, et le médecin peine à reconnaître la propriété qu'il a connue enfant, dans tout son faste et sa splendeur. Lui, le fils de la nurse, a pu suivre des études universitaires et s'élever socialement grâce aux sacrifices concédés par ses parents mais les temps restent difficiles pour tous.
Ils le sont tout particulièrement pour les châtelains : Mrs Ayres, et ses deux enfants, Roderick et Caroline. Leur énergie entière est consacrée à sauver les apparences d'une époque révolue : le fils, grièvement blessé en qualité d'aviateur pendant la guerre, jette ses dernières forces dans le maintien de l'activité agricole du domaine pour assurer un minimum de revenus ; la fille, dynamique et indépendante, pallie avec caractère à l'absence des domestiques qui ont tour à tour quitté la demeure, faute d'être payés.
Fasciné tout autant par les lieux que par ses habitants, le docteur Faraday prend petit à petit ses marques à la propriété, et s'y trouve de plus en plus souvent invité. Il assiste alors, avec étonnement puis perplexité, à une succession d'événements étranges et dramatiques auxquels il devient difficile de trouver une explication rationnelle. Que se passe-t-il réellement entre les murs d'Hundreds Hall ?

L'indésirable est un roman multiple : un roman d'ambiance mais aussi social et fantastique. Sarah Waters décrit avant tout avec brio une campagne anglaise dont la société a grand mal à s'adapter aux grands changements qui s'opèrent pendant et après la seconde guerre mondiale. Prenant le rythme propre aux romans anglais gothiques, avec les codes inhérents, elle nous plonge progressivement dans une ambiance trouble et emplie de mystères, nous présentant un à un les différents protagonistes et les faisant évoluer sous nos yeux, face à des épreuves dont la nature reste ténébreuse. Recours doit-il être fait auprès d'un exorciste ou d'un médecin psychiatre ?
Perso, j'ai ma théorie... au plaisir de lire les vôtres !

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