Je viens d'un pays
Où l'ici est ailleurs
Où chaque homme porte en soi
La mémoire d'une île
La nuit a précédé mon poème
Ma ville est fatiguée
De cet instant obèse
Dans la puanteur des cris
Nous sommes des fils
Que la terre a oubliés
Nous sommes
La nuit au désir de fleurs
Les arbres ont connu mon enfance
Jusqu'à nos villes mutilées
Madame
J'ai peur de vous dire
Les battements de mon coeur
Seule la mer peut t'écrire
La danse de mes angoisses
Elle a voulu peindre tes cheveux
En colliers sur mes genoux
En deuil
De filles tombées comme des pétales de fleurs
Où la nuit respire
Nos derniers adieux