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Critique de Bibalice


J'ai beau chercher dans ma bibliothèque, dans mes plus lointains souvenirs, invoquer Franquin, Goscinny, les maîtres de l'école franco-belge, tous les auteurs de BD qui me faisaient rire quand j'étais enfant, adolescent ou adulte, je ne trouve pas. Non, aucune BD, aucun comic strip, aucune oeuvre écrite peut-être, ne m'a fait autant rire que n'importe quel strip de Calvin et Hobbes de Bill Watterson, une BD découverte pourtant sur le tard, alors que j'étais déjà adulte. Je ne connais rien d'aussi drôle que celle-ci, ni aussi attachante, ni évidemment aussi géniale.

Il y a quelque chose d'admirable dans l'oeuvre unique du dessinateur américain : tout au long d'une production qui a duré 10 ans, on ne trouve aucun déchet, aucun strip qui serait faible ou pas drôle. Rien n'est jamais raté, ni dans l'humour ni dans les dessins. Certains strips sont bien sûr plus réussis que d'autres, certains nous parlent plus, abordent des sujets plus profonds mais c'est rare de ne pas y trouver des sommets d'humour ou de réflexion et le plus souvent, des deux en même temps. On lit une aventure rapide de Calvin sous la neige et on en ressort avec des critiques insensées du monde contemporain, comme ça, en deux bulles et trois dessins.

L'autre fait remarquable, c'est qu'il n'existe pas de produits dérivés, de films, de dessins animés de jouets estampillés Disney, de pubs avec Hobbes ou quoi que ce soit d'autre que l'oeuvre qui a su rester vivante et dans la tête de tous les lecteurs depuis le milieu des années 1990. L'oeuvre n'a jamais eu besoin d'autre chose que d'elle même pour exister et être encore pertinente aujourd'hui.

On vit donc dans un monde où cela est possible : un auteur peut écrire et dessiner un strip génial par jour, tous les jours de sa vie pendant 10 ans, avec des situations drôles et originales, des chutes improbables, des réflexions sur le monde en trois cases ; ce même auteur peut, le jour où il pense en avoir fait le tour, arrêter, vraiment, ne pas faire de come-back pourri, ne pas faire de produits dérivés et dans ce même monde, son oeuvre peut continuer à faire rire aux éclats des enfants et des adultes à travers la planète (2400 journaux ont publié ses aventures) plus de 20 ans après l'arrêt de la série.

Il y a une vraie magie derrière Calvin et Hobbes. Une magie qui ressemble à l'enfance. D'ailleurs, quand on tourne les dernières pages du dernier album, alors qu'on sait que tout devait finir un jour ou l'autre, on ne peut s'empêcher de verser une larme. On pleure la fin des aventures de Calvin et de son tigre autant qu'à l'inéluctabilité du temps qui passe : "Ah mais que me fait la beauté des choses/ si tout doit finir en chemin...".
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