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Critique de LoupAlunettes



 Maisie croquait dans son biscuit, le nez à la fois dans l'histoire qui lui était conté et à la poursuite des miettes susceptibles de tomber. Même si c'était elle qui chassait la poussière et rangeait le logement de Melle Lottie Lane, ce n'était pas correct d'ajouter du désordre au désordre.
Du moins, c'est ce qu'aurait rétorqué sa Grand-Mère Hitchins, après avoir déja pris note du désordre de la pièce de la comédienne fantasque dans lequel Maisie avait mis bon ordre. le temps de Grand-Mère Hitchins était réglé comme une horloge mais elle savait toujours prendre le temps sans qu'on la surprenne d'ouvrir son coeur et son porte-monnaie au besoin. Remplaçant les coussins et robes à fanfreluches sur le sol, la petite fille avide d'histoires et en mal de grain à moudre, de mystères à résoudre, se niche près de la cheminée et honore l'heure du thé.
Le thé servi, Melle Lane venait de jeter une bonne corbeille remplie de mouchoirs usagés au service de sa grande amie la comédienne Sarah Massey. « Des ennuis, des ennuis » pensaient respectueusement la petite Maisie. Si elle réparait la  situation elle pouvait s'en réjouir, c'était juste et équitable.
Elle entendait « mariage », « Théâtre », « Timmy Fane », « Émeraude de Sainte Cécile », « Lord Tarquin » !
La conversation était passionnante et pour remettre dans l'ordre les éléments, Melle Sarah devait épouser un Lord qui se fit passer pour un Timmy Fane afin d'approcher la comédienne dans la discrétion...une amourette, des amours, un bisou et un bijou qui devrait retrouver le cou auquel le Lord Tarquin l'avait précieusement confié.
L'émeraude de Sainte Cécile, avait dit le Professeur Tobin du premier étage, à qui la discrète Maisie avait confié le secret et pleins d'autres.
Envolée la pierre, qui fut posée dans la loge de Melle Sarah.
Pas de chance ! Cette pierre est de celle qui attire les ennuis comme des aimants. « Des ennuis, des ennuis ! » pourrait sans doute se réjouir de nouveau la petite Maisie, mais d'une malédiction elle se gardera bien de rapporter à la pension. Ça ne serait pas souhaitable clamerait fermement Grand-Mère entre la réparation du toit qui goutte et le lieu à tenir.
Le futur marié craindrait-il d'être enseveli sous les pierres de sa maison comme s'est effondrée l'église de Sainte Cécile?
Toujours est-il que le sol se déroberait sans nul doute sous ses pieds si il venait à découvrir la disparition du bijou de famille.
Pauvre Sarah ! Un mouchoir ?

: Les jeunes lecteurs retrouveront si ils le souhaitent, et ce, je n'en doute pas, une nouvelle enquête de la Maisie à la joie frimousse, aux frisettes blondes et aux yeux ronds comme des billes. Nous revoici au 31, rue Albion à Londres, à la pension de Grand-Mère Hitchins, où le mystère se donne maintenant rendez-vous.
Nous retrouvons l'héroïne et sa candeur attachante, son chien gourmand et la galerie de portraits réalistes et farfelus nichés sous le même toit,  la comedienne Melle Lane, le scientifique Professeur Tobin aux sourcils broussailleux, la vieille Mme Lorimer et son tricot, la demoiselle Sally embauchée généreusement comme domestique par la Grand-Mère depuis le tome 1 et évidement Grand-Mère Hitchins elle-même, en proie aux fuite d'eau du toit. Évidement, le petit garçon boucher Eddie un peu canaille et à la gouaille moqueuse est de l'aventure entre deux livraison, de quoi permettre à Maisie la fréquentation d'enfants de son âge dans son Londres du 19ème siècle.
La nouvelle intrigue "l'affaire du collier d'émeraude" emmène les jeunes lecteurs sur le chemin de la superstition et des malédictions.
Si au premier abord, on pouvait supposer facilement que l'affaire n'induisait que le vol de l'émeraude et que la catastrophe attendue portait sur une demande en mariage en proie à couler, Holly Webb nous surprend rapidement et porte à notre sagacité le véritable mobile.
Notre Sarah, notre star du moment très superstitieuse et très talentueuse, représente une victime idéale au mauvais sort et aux mauvais tours.
L'auteure continue de prendre le temps de brosser des personnalités diverses et attachantes dans leurs petits travers, n'épargnant pas la comédienne victime pour ces airs de Diva, l'envers du succès et mobile possible, entre un rôle convoité, pour faire résonner la vengeance.
Dreliiiing ! La cloche sonne dans la petite maisonnée de la pension et Maisie s'applique sérieusement sur ses tâches, se dégageant du temps pour ses enquêtes, petit terrain de jeu vital. Les enquêtes continuent de se mener avec l'assentiment de Grand-Mère tant que cela n'est pas dangereux et qu'il ne faille qu'utiliser ses neurones, ce qui donne de la crédibilité à l'univers de Maisie. le Londres de cette époque n'est pas tranquille, rappelons le.
Le récit ne manque pas d'humour pince sans rire, autour de Maisie notamment. Lottie Lane louant Maisie auprès de sa Grand-Mère pour sa discrétion dans les besoins de l'enquête est doucement à se tordre de rire. So british !
Les accidents se multiplient au petit théâtre, la comédie devient criminelle et Sarah perd progressivement de sa superbe sur les planches, rongée par l'inquiétude, la superstition et la peur de la malédiction.
« Sottise ! » dit la Grand-Mère. Il n'empêche qu'il y a une affaire à résoudre et un mariage à sauver.
Tendre, cette intrigue  sans violences joue  de nouveau sur une enquête bien menée et une présentation d'une époque anglaise à tous les étages.
Un plaisir pour les jeunes lecteurs !
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