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Critique de keria31


Mon préféré de Werber
Avant même la trilogie des dieux, l'Empire des anges ou encore le récit plus bancale, moins intéressant Nos amis les terriens.
Ce qui m'a plu, c'est le fond du sujet qui nous pousse à nous interroger sur nos rapports aux animaux. L'auteur entraîne ses héros dans la quête des origines de l'humanité et nous amène sur une description de l'élevage intensif porcin des plus cruelles. le porc, sous sa plume, devient un animal presque sacré, lui, qui en France, est le premier animal sacrifié sur l'autel du profit (au sens de l'argent et du goût). A peu de chose près et voilà que l'auteur a failli faire de lui l'ancêtre, le père géniteur de l'humanité. Bien sûr cette théorie scientifique est farfelue mais, elle sert aussi de prétexte pour revoir un ensemble de théories sur les origines de l'être humain qui, elles, sont soit fondées (Darwin, Lamarck), soit supposées (les météorites). Sur ce sujet, j'ai apprécié la scène sur la visite de la ferme-usine où le duo d'enquêteurs, profite d'une occasion, l'arrivée des manifestants, pour semer la panique à bord du vaisseau "Eluant" et libérer, en partie, des porcs.
Le tandem des 2 héros fonctionne bien. Katzinberg, un solitaire étrange au flair redoutable, relie les indices et remonte la piste ; Lucrèce Nemrod, en orpheline audacieuse qui manie l'art du combat, repousse ses adversaires. Face à eux, Lucien Eluant, l'industriel du porc déploie son arsenal technologique pour préserver ses intérêts financiers avec la complicité d'autres, de scientifiques notamment qui sont plutôt partagés entre les 2 clans. Mais le véritable héros de l'histoire, c'est sans doute "Il", cet hybride entre singe et porc avec qui on partage son parcours et son ressenti. Et n'oublions pas que c'est un personnage-animal.
L'intrigue, elle, est bien menée. L'auteur part d'une enquête criminelle qui évolue vers la recherche scientifique et, comme à son habitude, il mêle humour et pédagogie, imaginaire et culture sur un rythme trépidant. C'est une quête qui nous est ici contée, un jeu de piste qui va de la France à l'Afrique. On voyage sur terre, peut-être, mais on voyage quand même : du domicile de la victime à un laboratoire, d'un musée à une ferme-usine, de la forêt Tanzanienne à une salle de cirque etc...C'est une oeuvre rocambolesque, vivante et animée.
Mais c'est là aussi, je dirai, son principal défaut : Werber tend à en faire trop dans l'enchaînement des péripéties. La scène de traque entre les héros et leur mystérieux adversaire homme-singe (qui d'ailleurs, à chaque fois, n'a pas la même identité), elle revient, je ne sais plus combien de fois (3 si ce n'est 4 fois). Il faut ajouter aussi qu'il y a de nombreuses coïncidences invraisemblables qui parfois, dérangent. Par exemple, perso, je n'ai pas compris à partir de quel indice Katzinberg et Nemrod se retrouvent en Tanzanie ou encore, la résolution de l'enquête sur la mort d'Adjemian, est trop tirée par les cheveux.
Mais, je le répète, le sujet de fond est la force de cette oeuvre. Rare en littérature, bien vu, actuel, il nous pousse à une vraie réflexion (sensée et utile) tout en conservant sa dimension romanesque.
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