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Citations sur Chambres antichambres (27)

Même dans la répétition nous sommes toujours un autre, je crois que c’est sur cela que j’ai voulu écrire. Quand on regarde bien, qu’on zoome, il y a toujours du mouvement, même dans la plus grande immobilité. Et vice versa.
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Ces récits héroïques bien connus, les conteurs les ont fragmentés et remodelés. Aux récits plutôt linéaires qui existaient jusque-là se sont substitués des récits aux perspectives multiples qui se complétaient et souvent, aussi, se contredisaient. Ils faisaient constamment des retours dans le temps, des écarts dans l’espace, retardant d’autant le dénouement. Il était devenu impossible de raconter l’histoire sans revenir au passé qui contenait l’avenir et, en même temps, reculait son avènement.
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Changer les comportements récurrents, voilà une autre obsession largement partagée, éliminer tout ce qui ne pousse pas, tout ce qui n’est pas dans la progression. Alors que je pense, moi, que ces comportements, qui impliquent nécessairement de nombreuses répétitions et stagnations, possèdent une énergie vitale qui… Vous savez ce que c’est que la parataxe ?
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La chronologie est une notion surestimée. Et parce qu’elle est surestimée, elle éclipse toute autre forme d’existence du temps. Nous sommes obsédés par le progrès. Nos systèmes politiques et économiques sont nés de cette obsession. Elle domine toutes nos vies. Si nous parlons de succès et d’échecs comme nous le faisons, c’est parce que nous sommes obsédés par ce fétiche qu’est le temps, le temps linéaire et mesurable. Nous parlons en jours, en heures, en minutes comme s’il s’agissait de choses réelles. Des choses que l’on pourrait utiliser, diviser, gagner et surtout : perdre.
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Un bonheur calme qui dure trop longtemps, dit-­elle, ses yeux noirs intensément fixés sur les miens, je crains que cela ne s’apparente à une mort lente, et donc que vous ne vous retrouviez bien vite à écrire un livre très différent de celui que vous envisagiez. C’est le but naturellement, sinon l’écrire reviendrait à embaumer un cadavre.
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C’était une sorte d’amour de jeunesse, un garçon sain qui rougissait facilement et qui prenait la vie et sa carrière universitaire très au sérieux. Il avait des mains magnifiques. Quand je suis tombée enceinte, je n’arrêtais pas de penser à la reproduction de ces mains, j’étais sûre que notre enfant aurait ces mains, et j’ai failli le garder, rien que pour voir ce miracle se reproduire sur une autre personne.
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J’ai compris, après coup, qu’à une certaine époque de ma vie, j’étais bien près de l’atteindre, ce bonheur calme. J’étais jeune, plus jeune que vous, même, et pendant quelque temps, j’ai habité à Berlin-Ouest avec mon premier mari. C’était une sorte d’amour de jeunesse, un garçon sain qui rougissait facilement et qui prenait la vie et sa carrière universitaire très au sérieux. Il avait des mains magnifiques. Quand je suis tombée enceinte, je n’arrêtais pas de penser à la reproduction de ces mains, j’étais sûre que notre enfant aurait ces mains, et j’ai failli le garder, rien que pour voir ce miracle se reproduire sur une autre personne.
Le chauffeur d’Uber avait réussi à manœuvrer son véhicule au milieu du carrefour où nous étions maintenant coincés derrière un tram, lui-même coincé derrière une benne à ordures qui venait de pénétrer dans la rue en marche arrière.
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L’écrivaine presque sourde voulait savoir quel était le propos de mon livre. Je lui dis timidement que j’essayais de décrire un bonheur calme, deux êtres qui tâchaient tout simplement de vivre ensemble, sans se faire trop de mal, sans se quitter. Ça l’a fait beaucoup rire, un rire étonnamment franc et expansif pour une femme au corps aussi menu. Ça pourrait être révolutionnaire, dit-elle finalement. Vous écrivez à la première personne ? À la troisième. Jusqu’ici. Qui a dit cela, déjà : qu’il ne faut jamais écrire à la troisième personne parce qu’elle reflète la vision de la bourgeoisie ?
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L’ennui pouvait se changer en un grand amour, qui durait quelques mois, puis devenait intenable si bien qu’une des parties y mettait fin, même si c’était relatif et qu’avec les années, M avait fini par traîner derrière elle une tripotée d’ex et de vaguement ex qui, quand elle organisait une de ses fameuses fêtes, soit se crêpaient le chignon, soit se tombaient dans les bras, tout cela dans une même soirée.
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La vérité ou, en tout cas, une vérité, c’est que ma vie, ces années-là, se déroulait dans une sorte de vide étrange. Il n’y avait pas de gros problèmes, j’aimais l’homme avec qui je vivais, et lui m’aimait, d’une manière calme.
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