Dans cette très longue lettre,
Simone Weil expose la liste de ses doutes et incrédulités vis à vis du dépôt de la Foi catholique. Elle s'intéresse en particulier aux similitudes des signes, symboles et histoires de l'ancien testament avec celles des civilisations antérieures, en particulier grecques et égyptiennes.
Elle déploie ainsi l'étendue de sa culture pour lier la mythologie et le folklore de ces civilisations avec les grands signes et symboles du Dieu trinitaire de la Bible et mettre en perspective les intuitions et réalisations d'origine païenne (par exemple la géométrie grecque) avec la révélation chrétienne.
Se définissant elle-même chrétienne malgré ou hors l'Eglise, outrageusement centrée sur le Nouveau Testament, presque à l'exclusion des dogmes postérieurement énoncés par l'Église et de l'Ancien Testament, elle renouvelle avec virulence et acuité un mouvement catholique révolutionnaire, social, charitable et altruiste, au détriment de certains dogmes.
Certaines des ses interrogations relèvent d'incompréhension de certains points des Écritures ou de la Foi, d'autres d'opposition totale et irréconciliable à l'Église, d'autres encore sont plutôt des questionnements ésotériques ou littéraires (cf. le point sur l'astrologie, celui sur les traductions du grec vers le latin)
Elle développe ainsi un point de vue extrêmement original, parfois très surprenant, toujours très riche. Chacune des interrogations qu'elle énumère mériterait un livre entier d'exégèse, et l'on aimerait connaître la réponse que lui fait le religieux à qui est destinée la lettre !
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