L'ombre du Maître / Psaumes pour H.P. Lovecraft

Je ne sais pas ce que je ferai. Je ne sais plus rien désormais. J'en suis arrivée au point de n'être sûre que d'une seule chose : Rien n'est sûr.
Du moins de ce côté du voile.
[Les lumières des pins - F. Paul Wilson]

« Il y a un fantôme qui hante… Providence… » J’ai trouvé cette phrase dans l’introduction à The Portable Poe publié sous la direction de Philip Van Doren Stern.
Plus vraisemblablement, il y a des fantômes qui hantent Providence, ceux d’Edgar Allan Poe et d’Howard Phillips Lovecraft, et tout aussi vraisemblablement, ils consacrent énormément de temps (si une telle notion existe dans la vie après la mort) à discuter de ceci et de cela : Littérature. Femmes. Littérature. Politique. Littérature. Convenances. Et littérature. Bien sûr, littérature.
Mr Lovecraft, un fantôme affable, admet volontiers tout ce que son œuvre doit à Mr Poe.
Mr Poe répond que s’il avait su qu’il aurait une telle influence sur Mr Lovecraft, eh bien, il aurait essayé d’écrire sous une influence plus grande encore* ! [*De la boisson ! – N.d.T. François Truchaud]
C’est le genre de reparties qu’affectionnent nos deux fantômes.
C’est agréable de penser à eux de cette façon, au fait qu’ils ont leur place dans la Littérature et à Providence.
Ils rient discrètement, et poursuivent tranquillement leur promenade spectrale.
[Postface – Un secret du cœur – Mort Castle]

- "Celui qui meurt paie toutes ses dettes."

~ Graham Masterton - Will ~

Ma femme est en train de s'envoyer en l'air avec mon associé, et j'ai besoin d'un peu de temps pour récupérer. Et je dois perdre complètement la boule pour raconter mes problèmes à un lézard.

[...] Lorsque j'étais jeune écrivain habitant la Providence de Lovecraft, écrivant des poèmes pour le Evening Bulletin et des nouvelles pour les pulp magazines, je lisais l'œuvre de H.P.L. dans Weird Tales et ce n'était pas son style que j'admirais - dans mon arrogance juvénile, je le trouvais vieillot - mais l'imagination susmentionnée. Réfléchissez un peu. Ce type n'écrivait pas des histoires de vampires, de loups-garous, de momies, et tout le tremblement ! Il inventait une mythologie entièrement nouvelle et il vous amenait à croire à cette mythologie !
Il réussissait autre chose, également, que j'admirais. Il savait prendre le lecteur à la gorge dès les premières lignes, puis le tenait en haleine en développant son histoire lentement mais savamment, jusqu'à ce qu'il soit prêt à le mettre K.-O. en lui assénant un dénouement explosif. Howard Phillips Lovecraft était passé maître dans cet art. [...]
[Postface - La lame et la griffe - Hugh B. Cave]