AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de clottedcreamlover


J'avais adoré le premier tome (consacré à Catherine d'Aragon), j'attendais avec impatience de lire celui-ci : Anne Boleyn a toujours été l'épouse d'Henry VIII que je préfère et j'étais curieuse de voir comment Alison Weir allait raconter son histoire (d'autant plus que dans le premier tome, on la voit à travers les yeux de Catherine donc pas du tout sous un jour favorable). Et j'ai à nouveau eu un coup de coeur pour ce roman, qui nous présente Anne Boleyn sous un jour nouveau et très intéressant.

La première partie du roman s'intéresse aux années où Anne Boleyn a été dame de compagnie de Marguerite d'Autriche à la cour des Pays-Bas, puis de Marie Tudor et de Marguerite de Navarre à la cour de France. J'ai beaucoup aimé ces passages car je crois que c'est la première fois que je lis un roman qui s'intéresse à cette partie de sa vie et c'est vraiment très intéressant de découvrir la vie à la cour dans ces deux pays, l'ambiance qui y règne mais surtout la personnalité des femmes qui les dirigent. Alison Weir nous dépeint une Anne Boleyn qui, au contact de ces femmes, partage leurs idées sur l'éducation des femmes, le rôle des femmes royales dans le développement des arts et des lettres, mais aussi sur la possibilité qu'une femme gouverne un état tout aussi bien qu'un homme (voire même mieux), ce sont des éléments très intéressants et importants pour la suite.
Alison Weir développe en effet dans les deux parties suivantes de ce roman l'idée qu'Anne Boleyn n'était pas du tout intéressée par Henry VIII (et ne l'a même jamais aimé) mais a saisi l'opportunité de l'intérêt que lui portait le souverain pour devenir reine et appliquer ces préceptes appris à la cour de Marguerite d'Autriche et de Marguerite de Navarre. C'est un parti pris audacieux (je ne crois pas avoir lu d'autre ouvrage, fiction ou essai, qui présente cette théorie) mais il est bien traité dans le roman et plutôt crédible.

Le roman retrace également des évènements plus familiers des amateurs de cette période historique (la "grande affaire du roi", la réforme religieuse, le rapide déclin d'Anne Boleyn aux yeux du roi...) : cela pourrait être lassant pour qui connaît ces événements mais pas du tout, Alison Weir parvient avec brio à les rendre fascinant, d'une part parce que cela nous donne un autre point de vue sur des passages déjà traités dans le premier tome, d'autre part car cela reste passionnant et terrifiant de voir comment les choses se délitent rapidement entre Henry VIII et Anne Boleyn et surtout comment les éléments du drame se nouent peu à peu.

La dernière partie est en toute logique la plus émouvante : on assiste aux derniers jours d'Anne Boleyn, enfermée à la Tour au départ dans l'effroi de ne pas savoir ce qu'on lui reproche, ensuite dans l'attente de la mort. Même si le personnage est parfois pétri de méchanceté dans les chapitres précédents, on ressent énormément de tristesse et de pitié pour elle dans ces derniers chapitres. Même en sachant le dénouement, on dévore là-aussi ces dernières pages tant on est happé car l'écriture d'Alison Weir et par l'envie de savoir comment elle va décrire ces événements. On referme ce roman avec beaucoup de tristesse et un sentiment de gâchis devant ce qu'a été la vie d'Anne Boleyn et ses espoirs déçus.
Commenter  J’apprécie          52



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}