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Critique de Alfaric


Ce tome 2 des "Chroniques de Dragonlance" intitulé "Dragons d'une nuit d'hiver" ne va pas du tout : le tome 1 recouvrait 2 modules de jeu alors qu'ici on en reprend 7 d'où les coupes dans le récit pas très heureuses et surtout pas très intelligentes (malédiction tolkien : on bazarde l'action pour mieux développer descriptions et digressions) : "Dragons of Hope", "Dragons of Desolation", "Dragons of Mystery", "Dragons of Ice", "Dragons of Light", "Dragons of War" à cheval sur les tome 2 & 3, et "Dragons of Dreams"... Je vais reprendre les reproches que j'avais déjà fait à la saga car le combo tolkienisme + mormonisme + romantisme à l'eau de rose sévit encore mais renforcée ici par des maladresses narratives qui retirent tout ou presque de ce qu'il y avait de plaisant dans le tome 1.

Donc la récupération de l'indispensable artefact appelé Marteau de Kharas n'est pas raconté ici mais dans un autre produit dérivé de la saga donc on n'assiste par à cette scène culte de la saga :
http://goldbox.pbworks.com/f/Parkinson,-Keith-Dragons-of-Desolation-1984-384.jpg
Au lieu de cela on veut conduire en lieu sûr des réfugiés comme dans le fait la Team Aragorn dans le SdA, sauf que comme on continue à se diriger à partir des mythes et des légendes on débarque dans un port qui n'a plus accès à la mer depuis 300 ans (au 2e degré cela aurait pu être drôle, mais ici c'est 1er degré donc d'autant plus ridicule que cela ressemble fort à du comique de répétition involontaire). Tracy Hickman nous dit qu'il s'est longuement documenté sur les bombardements londoniens de la WWII, donc il nous offre une bataille dantesque de 2 pages prétexte à la séparation des personnages en 2 groupes (pour faire comme dans le SdA) et il faut prendre des notes pour savoir qui est avec qui pour aller où et pour faire quoi tellement c'est peu clair...
* Alors on la Team Laurana qui suit un trio de chevalier solamniques, avec l'elfette qui passe de princesse rebelle à princesse guerrière en deux coups de cuillère à pot. Elle se dirige vers le Mur des Glaces et affronte un mago psycho elfe noir et récupère un anneau de pouvoir, euh pardon un orbe draconique... sauf que tout cela est raconté dans un autre produit dérivé de la saga ! Putain, ils ont osé fait le coup 2 fois dans le même roman... (et c'est pas fini hein !!!)
http://www.larryelmore.com/core/imgs/prints/DRAGONLANCE-ICE-BOATS.jpg
On se dirige vers l'Ouest et on organise un Conseil Blanc où les peuples se dispute s'il vaut mieux le cacher, l'utiliser ou le détruire ou (que voilà du vil repompage tolkienien) . On aurait pu avoir un thématique ceux qui été épargnés par la guerre qui prennent de haut les réfugiés qui eux ont suer sang et eau pour échapper, et le thème de la « crise migratoire » aurait été intéressant à développer : oui mais non, on s'appesantit beaucoup plus sur la romance à l'eau de rose entre Gilthanas et Silvara... La Team Laurana se fait malle pour apporter l'orbe draconique aux chevaliers Solamnioques, qui l'amnèe à un nouveau Conseil Blanc où sont débattus les mêmes questions que précédemment (de la même manière en plus)... C'est un retour à la case départ qui permet de gratter des pages, et la saga en compte mine de rien un bon paquet !... Soupirs...
* Alors on la Team Tanis qui suit la princesse elfe qui rapatrie tout le monde chez elle au Silvanesti où semble sévir une sombre sorcellerie... Alors c'était pas clair du tout, et en allant sur le Net j'ai cru comprendre que le roi elfe Lorac avait utilisé un anneau de pouvoir, euh pardon un orbe draconique pour protéger son peuple des envahisseurs draconiques ce qui aboutit à une déformation de la réalité dans laquelle s'est engouffré le dragon maléfique Cyan de Pestemort pour refaire le coup de Grima Langue-de-Serpent. Tout le monde se débat dans un cauchemar éveillé comme dans "A Nightmare on Elm Street", y compris la Team Laurana relié à tout cela par le diamant-étoile télépathique offert par à Sturm par Alhana Briseétoile, mais pas Raistlin qui plus malin que tout le monde rétablit la situation en s'emparant de l'orbe draconique pour assouvir ses propres ambitions... Ellipse et on retrouve la fine équipe à Kenderfoule, où Raitslin joue aux illusionnistes comme Gandalf dans le SdA, Lunedor du chant entre deux prêches religieux, et Tika de la danse. Pourquoi ? J'en sais rien !... Ellipse et on retrouve la fine équipe à Flotsam, où les vrais mecs du groupe tentent de s'infiltrer dans le camp ennemis. Pourquoi ? J'en sais rien !... Cerise sur le gâteau : vous vous souvenez de Berem le muet analphabète avec un joyau vert incrusté dans le torse qui déboulait de nulle part à la fin du tome 1 et qu'on nous expliquait qu'il était très important mais qu'on ne savait pas pour qui et pourquoi, et bien il redéboule de nulle part à la fin du tome 2 eton nous réexplique qu'il est très important mais ne sait toujours pas pour qui et toujours pourquoi.. Soupirs...
Tout le monde aurait sans doute du se retrouver à Palanthas après avoir fait le tour du monde, mais tome se finit par la version éco+ de la bataille de Fort-le-Cor : les chevaliers solamniques en sous nombre évident mais d'un orgueil se rassemble à la Tour du Grand Prêtre sauver la population de la ville à côté qui veut négocier, mais le siège n'est pas raconté, la bataille n'est pas raconté, du coup la seule seule bien c'est le combat de Sturm contre la Dame Bleue, sauf qu'on a deviné de longue date que le chevalier solamnique devait respecter le cahier des charges tolkinien !

Donc comme dans le SdA on passe son temps à se séparer et à se retrouver (de manière parfois capillotractée : j'ai dû effectuer des retours en arrières pour savoir quand étaient intervenus certaines séparations / réunions, genre quand Tass et Fiztdan se retrouve chez les gnomes de Gnosh, une digression dans le récit qui aurait largement été davantage à sa place dans un bouquin de Terry Pratchett), mais dans le SdA l'objectif final a toujours été très clair : le Porteur de l'Anneau Unique doit atteindre la Montagne du destin ! Là un coup il faut forger des lancesdragons (à coup de deus ex machina successifs), un coup il faut récupérer les orbes draconiques (à coup de deus ex machina successifs), et un objectif chasse l'autre sans qu'on sache en quoi tout cela fait avancer le schmilblick (on détruit une orbe draconique avant d'en trouver une autre juste après comme par hasard ^^, on forge des lancesdragons mais elle s'utilisent à dos de dragons et on n'a pas de dragons ^^)...
Car le background est bancal. J'aurai pu accuser encore une fois le tolkienisme qui construit des univers très dense dans sa dimension temporelle mais très mince dans sa dimension spatiale, pour se retrouver retrouver avec des personnages écrasés par le poids du passé qui passent leur temps à crapahuter au milieu de nulle part... Mais j'ai bien peur que cela ne soit tout simplement une déficience typiquement yankee : j'avais déjà pointé du doigt dans plusieurs critiques de fantasy made in USA des univers bancals issu d'une mauvaise maîtrise pour ne pas dire une méconnaissance de leur propre histoire, mais ici c'est tout simplement un manque de compréhension du monde par des gens qui semblent avoir pour horizon les frontières canadiennes et mexicaines : il y a des méchants (Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? OSEF !) que doivent vaincre des gentils (Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? OSEF !), et puis c'est tout ! Syndrome "Star Wars" ou après 3 guerres galactiques on a toujours un méchant empire et une gentille rébellion (et attendez, Lord Soth le Dark Vador éco+ n'a pas fait son apparition dans la saga Dragonlance ^^). On veut mettre en scène les rivalités entres peuples du Monde Libre, entre les preux chevaliers solamniques ou les viles peaux-vertes des armées draconiques mais finalement on ne dépasse pas le cadre du tolkienisme hors-sol ! J'avais déjà fortement tiqué avec les aventuriers qui n'était absolument pas au courant d'une guerre mondiale avant qu'elle leur tombe dessus, mais là on voudrait la voir mise en scène cette guerre mondiale médiévale-fantastique mais on ne sait pas qui en sont les acteurs et les champs de bataille, les rapports de forces et les tenants et aboutissants, voire qui attaque quoi et qui défend quoi... Soupirs

Le truc sympa de la série c'était les interactions entre les personnages qui avaient déjà bourlingués ensemble, mais ces interactions sont castrées par la division du groupe et les nombreuses ellipses qui entachent leur périple. Les personnages deviennent unidimensionnels quand il ne passent pas carrément à la trapinette : ainsi Tika n'existe que pour soutenir Caramon, Caramon n'existe que pour soutenir Raistlin et Raistlin lui ne vit que pour assouvir ses ambitions, ainsi Sturm et Flint dont c'est censément les heure de gloire se font bien voler la vedette par Laurana et Theros Tranchedragon, eux-mêmes éclipsés par la romance du prince elfe et de la domestique elfe, et ainsi Elistan et Lunedor au centre du tome 1 ne servent plus à rien et on ne les ressort du carton que pour faire des prêches religieux mormons à l'occasion...
Le pire, c'est que ce n'est même pas spécialement mauvais, cela aurait même pu être bon, mais d'erreurs en maladresses tous les bons moments tolkieniens qui devraient être épiques et tragiques se font marcher sur les pieds par les bons moments comiques à la "Donjon de Naheulbeuk" qui eux fonctionnent mieux voire beaucoup mieux : même s'il est WTF j'adore le duo comique formé par Fitzban le mentor magicien faussement cinglé et Tass le deus ex machina ambulant (pastiches de Bilbo et Gandalf qui repompage tolkienien oblige doit forcément mourir et ressusciter ^^)
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