AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Annabelle19


C'est une habitude chez Scrinéo : la couverture est à couper le souffle. Les romans de cet éditeur sont autant des oeuvres d'art que de bonnes histoires. Car effectivement, le dieu oiseau est une bonne histoire. Excellente, même.

L'intrigue, très sombre, nous fait l'effet d'une plongée en apnée dans tout ce que l'âme humaine a de plus noir. Faolan est un personnage complexe, mais il nous est vite sympathique parce qu'il a tant de failles, de part d'ombres que lui-même cherche à éliminer. Il a souffert et porte en lui de profondes cicatrices, dont on ne connaît pas l'étendue mais qui se révèlent peu à peu.

La majeure partie du roman se constitue de cette quête de l'oeuf du dieu oiseau, on assiste alors à un battle royal qui fait revenir l'intrigue sur des thèmes un peu plus classiques. Les alliances ou les trahisons entre candidats, les raisons de chacun expliquées peu à peu... On sent un léger essoufflement au milieu du roman à cause du fait que tout cela soit assez convenu, c'est dommage. Malgré tout, on reste accroché à notre lecture grâce à Faolan. On reste dans sa tête tout le long du roman, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il s'en passe, des choses, sous son crâne, et rarement très jolies. Il se remémore les tortures qu'il a vécues, les souffrances et les pertes. Il est aussi hanté par le souvenir de Torok, son tortionnaire. le plus intrigant est probablement la relation entre Torok et Faolan, très ambiguë tout au long du récit. Faolan le déteste, mais en même temps il l'envie, voudrait être comme lui... Ses sentiments envers son ennemi sont loin d'être clairs, et on le sent atteint d'un petit syndrome de Stockholm vis à vis de lui.
La fin est juste géniale, un grand déchaînement de violence et de cruauté auquel on ne s'attendait pas forcément. L'auteure a créé ce personnage et cet univers durs, implacables, et elle est allée au bout de son idée, ça fait vraiment plaisir à lire.

L'univers aurait sûrement pu être plus approfondi : le fonctionnement de cette vieille tradition, l'histoire des clans ou bien des informations sur les autres candidats (j'étais curieuse de savoir pourquoi et comment ils avaient choisis leurs sacrifices), même l'identité du dieu oiseau est expliquée assez rapidement. Mais au fond, je pense que c'est voulu par l'auteur qui nous laisse en permanence collée à Faolan, qui nous montre l'évolution de ses pensées, ses sentiments, de manière à mieux nous faire ressentir toutes ses résolutions et transformations. L'aspect psychologique est très présent et c'est vraiment le genre de personnage que je trouve fascinants.

En bref : malgré un ralentissement de l'intrigue à mi-chemin, le dieu oiseau reste un roman ultra-prenant, qui assume son côté sombre et tient cette même atmosphère de bout en bout. Malgré la présence au premier plan de cette compétition à la Hunger Games, le roman est surtout une quête de la rédemption et de la liberté pour un personnage à la psychologie soignée, brisé au point de ne plus savoir qui il est ni qui il veut être.
Un roman qui nous parle de la relation complexe entre la victime et son bourreau mais aussi de la force destructrice que peut prendre le besoin de vengeance.
Commenter  J’apprécie          13







{* *}