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Critique de boudicca


Il y a des sorts pires que la mort. Ivar, Kala et Oswald ne manquent pas de s'en rendre compte lorsque, arrêtés pour avoir braconné sur les terres d'un riche seigneur, les trois adolescents se retrouvent condamnés à devenir des berserkirs. Autrefois hommes et femmes ordinaires, les voici devenus de véritables monstres en puissance, craints par la population mais recherchés par les puissants pour leur sauvagerie et leurs redoutables capacités guerrières. La peine est d'autant plus lourde qu'elle n'est pas immédiate : une fois le parasite entré dans leur corps, il faudra compter sept jours avant que le changement modifie irrémédiablement leur morphologie et les transforme peu à peu en animal. Si le concept des berserkirs est plutôt original, le principe qui consiste à isoler une poignée d'adolescents dans un espace clos hostile est, lui, beaucoup plus fréquent dans la littérature étiquetée « jeune adulte ». Aurélie Wellenstein échappe malgré tout à la plupart des écueils et signe un roman convainquant et divertissant dont certains points auraient cela dit mérité d'être étoffés. En effet, si les quelques bribes que laissent échapper les personnages concernant le fonctionnement de leur société évoquent clairement des influences nordiques (décor, berserkirs, jarls…), il faut reconnaître que l'univers reste dans l'ensemble assez peu développé ce qui peut limiter l'immersion du lecteur dans le récit.

Les personnages, en revanche, ont davantage d'épaisseur. C'est notamment le cas des trois protagonistes bien que ceux-ci peuvent paraître au premier abord tout à fait conformes à l'archétype des héros de littérature young adulte (une belle et farouche jeune fille, un adolescent vulnérable et un second faisant office de protecteur, un potentiel trio amoureux…). Ivar, Kala et Oswald se révèlent cela dit bien vite plus complexes et leurs relations plus surprenantes que ce à quoi on pouvait s'attendre. Pour ce qui est du style et de la construction du récit, l'auteur opte pour la simplicité et l'efficacité. L'intrigue est en effet relativement concentrée (un seul point de vue et un seul fil directeur, peu de personnages...) mais parvient aisément à capter l'attention. Certains rebondissement sont certes prévisibles (notamment concernant la véritable nature de ce roi des fauves) mais d'autres parviennent à véritablement surprendre le lecteur, et ce quelque soit son âge. L'auteur n'hésite d'ailleurs pas à recourir à quelques effets dramatiques qui donnent au roman une petite touche de noirceur bienvenue et qui lui permettent surtout d'échapper au traditionnel mais lassant happy-end. Aurélie Wellenstein propose pour une fois une ouverture intéressante qui permet au lecteur de refermer l'ouvrage sur une note positive et surtout non définitive : libre à nous d'imaginer quelle tournure prendront les événements mis en branle à la fin du roman…

Avec « Le roi des fauves », Aurélie Wellenstein signe un roman réussi qui, bien que s'adressant à un jeune public, possède suffisamment d'atouts pour plaire à un lectorat plus âgé. Et si vous avez besoin d'un argument supplémentaire pour vous laissez tenter, je vous conseille de jeter un oeil à la sublime couverture d'Aurélien Police qui ne pourra que vous convaincre.
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