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Critique de Le_Comptoir_de_l_Ecureuil


L'intégrale de Trainspotting comprenant quasi 1700 pages, j'ai décidé de lire les 3 tomes de façon séparés. En effet, l'écriture, très parlée et en argot, rend la lecture parfois un peu ardue, tout en permettant une immersion totale.

Skagboys est le premier volet de cette trilogie et nous embarque pour un voyage dans une Écosse sombre au climat social tendu. En effet, le roman se déroule dans les années 1980, très grande période de réforme sous Margaret Thatcher. Cette dernière surnommée La Dame de Fer est perçue comme le bourreau de l'Écosse.

On suit Mark Renton, fils d'une famille de ces classes moyennes brutalement déclassées sous les années Thatcher, qui lorsque la déchéance sociale frappe sa famille, sombre dans l'héroïne.
En effet, entre 1979 et 1990, l'Écosse va subir de plein fouet la politique de Westminster. Car de par ses structures économiques, une industrie lourde, majoritairement nationalisée, l'Écosse n'arrivera pas à suivre les directives et à s'adapter.
Face à cette situation, la quasi-totalité de la région reste classée «zone de développement» jusqu'en 1982, et bénéficie à ce titre d'aides publiques aux investissements et à la création d'emplois. A partir de cette date, l'aide se fait plus sélective, ne portant que sur une dizaine de «zones de croissance». C'est après cette réduction d'aide que la famille de Mark perd ses subsides et que tout bascule pour lui à Leith (quartier populaire d'Édimbourg d'où sont originaires nos héros). Ah ! La douce mélodie des dénonciations à la fraude...
Ses amis d'enfance ne sont pas non plus épargnés. Tommy bascule dans la petite délinquance et la violence, tandis que Spud se voit limogé. Franco Begbie chavire dans la violence et devient totalement psychotique. Seul Sick Boy semble pouvoir remonter la pente de l'exclusion sociale. (Et encore ! En passant par la case douteuse du proxénétisme.)

Le roman s'inscrit dans une période troublée pour la Grande-Bretagne et en particulier l'Écosse. En effet, cette crise économique s'accompagne de l'arrivée et de la montée d'une nouvelle drogue : l'héroïne (alias la Skag). En 1996, à la sortie au cinéma de Trainspotting, Irvine Welsh expliquait que "durant les années 80, la drogue de choix pour beaucoup était passée du tabac et alcool à l'héroïne, la cocaïne et l'ecstasy».

Skagboys, qui se déroule avant Trainspotting, suit les parcours de ces jeunes junkies d'Édimbourg complètement accros à l'héroïne, décrivant leurs amours et leurs amitiés, tout comme leurs maladies, leurs doutes et leur mort.
Au travers de ce récit sans concessions, on découvre la drogue du côté du consommateur, les dérives qu'elle entraîne, mais sans non plus cacher le plaisir généré par son absorption.

D'un certains côté, j'ai trouvé que le roman était un peu une version moderne des Misérables de Victor Hugo. On y retrouve entre autre, la déchéance de l'être humain, de son âme, la lutte des classes, etc.
Skagboys est un grand roman abordant le désastre que fut le déclassement des prolétaires et leur l'avilissement social dans les années 80' par le "Thatchérisme", période qui a changé pour toujours la Grande- Bretagne.
Grâce à sa plume, Irvine Welsh réhabilite les voix déchues de cette époque en littérature.

Mais même si la situation est noir, Irvine Welsh n'oublie pas de distiller de l'humour tout au long du récit et l'on se prend à sourire, voir à rire devant les facéties de nos héros.

(suite de la chronique sur mon site)
Lien : http://lecomptoirdelecureuil..
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