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Critique de Kenehan


Ca y est ! La machine Star Wars est en marche ! Plus terrible encore qu'une Etoile Noire, la franchise prépare son grand come-back dans les salles obscures. George Lucas délaisse les rênes de son empire au profit d'un autre réalisateur ayant fait ses preuves : J.J. Abrams. Une petite révolution qui ébranle quelque peu l'univers Star Wars puisque tout un pan de l'Univers Etendu est remis en cause, à savoir toute la littérature post-Retour du Jedi.

C'est ainsi qu'une nouvelle collection voit le jour : "Journey to Star Wars: The Force Awakens", une série de romans et ouvrages divers introduisant de différentes manières la nouvelle ère de cette saga emblématique. Seuls deux récits ont retenu mon attention dans la liste : le comics "Shattered Empire" et ce roman, premier tome d'une trilogie. Ecrit par Chuck Wendig, c'est le seul roman qui, pour le moment, crée un lien entre la trilogie classique et la future. Les autres se contentent de combler l'espace entre les films déjà existant.

Souvenez-vous, la bataille d'Endor s'achève par la mort de Palpatine et de son acolyte Darth Vader ainsi que par la destruction de la seconde Etoile Noire. Nos héros font la fête en compagnie de petites peluches vivantes et la galaxie toute entière est en liesse, fêtant la fin du joug de l'Empire. Tout est bien qui fini bien...ou pas !
"Aftermath" narre les évènements faisant directement suite à ceux d'Endor et le premier constat que l'on peut faire, c'est que la galaxie ne va pas très bien…

Les rebelles ont gagner une bataille majeure mais pas la guerre. La Nouvelle République en est à ses balbutiements et déjà les problèmes à résoudre la dépassent quelque peu. Si les factions de l'Empire sont en fuite, il n'en reste pas moins que libérer les nombreux mondes de la galaxie est couteux en temps, hommes et ressources. de plus, l'ex-flotte rebelle n'est pas si énorme au point d'être sur tous les fronts. Des mondes entiers restent sous le joug de l'Empire, plus ferme que jamais depuis qu'il s'est retranché. C'est là un point fort de ce roman : nous montrer à quel point trancher la tête de la bête ne suffit pas pour l'anéantir. Mais c'est également sont point faible puisque l'on a eu quelque chose d'assez similaire au tout début de l'Univers Etendu avec l'amiral Thrawn qui rassemblait sa super flotte impériale pour contre-attaquer la Nouvelle République.

Pour son histoire, Chuck Wendig a décidé de miser sur un tout nouveau casting. Si vous vous attendiez à retrouver Han, Leïa, Luke ou même le duo C-3PO/R2-D2 c'est peine perdue, vous pouvez passer votre chemin ! Cela ne veut pas dire pour autant que le récit est exempt de personnages connus ou même de références à ceux-ci mais ils sont très secondaires.
Il en va de même pour les lieux qui se résument à une planète inédite : Akiva, dans la Bordure Extérieure. Nous y suivons un nouveau groupe d'individus mener par leurs intérêts personnels et qui vont petit à petit s'allier pour lutter ensemble pour le bien de tous. Ainsi, nous faisons la connaissances de Norra Wexley, une pilote rebelle qui a participé à la destruction de l'Etoile Noire durant la Bataille d'Endor ; son fils Temmin qui a monter seul un petit commerce louche ; Jas Emari, une chasseuse de prime à la poursuite d'impériaux de haut-rangs pour lesquels la Nouvelle République offre de belles sommes ; Sinjir Rath Velus, un ex-impérial dont la loyauté est désormais tournée vers lui-même ; et enfin Bones, un droïd de combat trafiqué par Temmin.

Du côté des ennemis, on retiendra essentiellement le personnage de l'amiral Rae Sloane. Probablement un des plus intéressants ici dont le but est de mener à bien une réunion secrète entre membres éminents de l'Empire pour décider de la future réorganisation de ce dernier. Je me trompe peut-être mais il s'agit également, en tout cas pour les films, de la première femme gradée à la tête d'une flotte impériale.

Dans son ensemble, l'histoire n'est pas mal mais manque cruellement d'originalité. S'ajoutent à cela des situations peu crédibles qui mènent à de faux rebondissements et une lourdeur du côté des stormtroopers qui sont d'une stupidité sans nom. Durant de trop rares chapitres on a plaisir à retrouver Wedge Antilles et l'amiral Ackbar qui sont les protagonistes emblématiques les plus présents dans cet ouvrage mais qui sont au final un peu sous-utilisés (surtout Antilles). Ce qu'il faut retenir ici c'est l'ambiance générale qui règne au sein de la galaxie et que l'on découvre petit à petit par le biais d'interludes. Tous les trois chapitres environs, un interlude se focalise sur un évènement précis dans un lieux précis, chaque fois différent. Ainsi, on voyage de Coruscant à Naboo en passant par Tatooine, Taris, Bespin ou encore Chandrila pour les plus connus. Si certains interludes sont passables d'autres en revanche font le point sur le chaos qui règne désormais ou jouent avec les références pour allécher les fans.

D'autres points sont à noter, qu'ils soient positifs ou négatifs :

• La structure de départ s'inspire directement des films avec le fameux "A long time ago in a galaxy far, far away…" suivi du titre lui-même suivi par le petit texte introductif. Cette trilogie destiné à combler le trou de 30 ans entre les deux trilogies se pose vraiment comme un élément proche des versions cinématographiques.
• L'utilisation du présent de l'indicatif est assez dérangeante d'autant plus pour un récit qui commence par "a long time ago". Star Wars est un univers résolument révolu par rapport à notre propre histoire. Aussi inatteignable dans le temps que dans l'espace. Ce choix est dommageable je trouve.
• le style lui-même est contestable. On se lasse vite de la lecture.
• L'homosexualité et les unions de même sexe s'intègrent à l'univers Star Wars. Un peu comme la présence de femmes gradées dans l'Empire, je n'ai pas souvenir de personnages homosexuels dans les productions de Lucasfilm (films comme séries animées). Ma mémoire me fait peut-être défaut mais c'est tout de même un point à noter du côté de Disney chez qui l'homosexualité reste gommée et peu affirmée.
• L'idée que l'Empire aurait fini par se consumer de lui-même est insinuée par l'un des personnages et égratigne un peu l'image de la Rébellion de même que l'aspect plus nuancé quant aux bien vs mal qui imprégnait la saga jusqu'ici. Toute une réflexion sur la politique s'ouvre ici sans vraiment aboutir à une réponse arrêtée. Les guerres se succèdent, chacun défendant sa vision des choses. En fin de compte, cela ne finira jamais. L'équilibre fini toujours pas basculer d'un côté ou de l'autre, pour le meilleur et pour le pire.
• Les références sont nombreuses aussi bien à la saga classique qu'aux séries animées (Fulcrum a recruté Wedge Antilles dans la Rébellion) et à l'Univers Etendu en général. Tout n'est pas donc pas remis en cause, seul une partie l'est. Il y a même des références à des projets inachevés comme le niveau 1313 de Coruscant qui devait faire l'objet d'un jeu vidéo.
• le cliffhanger final qui nous laisse sur notre faim quant à l'identité d'un mystérieux personnage dans l'ombre de ce qui reste de l'Empire. Et dire que le second tome ne sortira pas avant mai 2016 ! L'épisode VII nous éclairera-t-il cet hiver ?
• le manque d'objectivité de Chuck Wendig : Seule Rae Sloane sauve l'honneur de l'Empire, tout le reste paraît être un hymne à la rébellion. C'est dommage. Les "gentils" s'en sortent toujours, même dans des situations improbables.
• Une sortie prématurée : à mon avis, il aurait mieux valu attendre 2016 pour publier ce livre. le fait que le film ne soit pas encore en salle au moins de cette publication fait que Chuck Wendig a très certainement du être limité dans la rédaction de son histoire. Comment raconter les évènements entre l'épisode VI et l'épisode VII sans rien spoiler de l'épisode VII ? En confinant un casting inédit dans une planète inédite. Espérons que le tome 2 et 3 de cette trilogie littéraire s'ouvre plus à l'histoire galactique. Après tout, elle était annoncée comme comblant le vide scénaristique entre les deux films.

Pour conclure, cet "Aftermath" est moyen. de bonnes idées pas assez exploitées et des idées peu originales surexploitées. Espérons que le constat soit plus favorable à la lumière du film et des deux autres tomes. Si j'attends le film avec impatience au point d'éviter toutes news ou bande-annonce pour avoir le plaisir d'une découverte totale dans les salles obscures, j'espérais quand même un peu plus de ce premier roman. de plus, le calendrier est à mon avis très mal posé. Soit cette trilogie sortait avant l'épisode VII pour que l'on puisse faire les liens dès la sortie cinéma (mais c'était au risque de trop en dévoiler sur le film) soit il fallait attendre l'exploitation du film au cinéma et proposer un récit délivrer de ce carcan étouffant. "Aftermath" me semble plus être un teaser qu'un véritable roman en fin de compte.

Challenge Variétés 2015
Catégorie : Un livre publié cette année (2015)
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