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Critique de Nicolino


Troisième volume de la série Six versions, le disparu du Wentshire reprend le même cadre et la même grille de construction narrative que les deux volumes précédents : six interviews de six protagonistes d'une affaire classée depuis plusieurs années avec le journaliste Scott King en maître de cérémonie. Les deux premiers, Les orphelins du mont Scarclaw et La tuerie Macleod, rafraîchissaient le thriller, celui-ci va plus loin.

Dès les premières pages on est saisi par le talent de Matt Wesolowski pour nous captiver, ou plutôt nous attraper par le col, faire naître et monter en puissance les sensations d'angoisse, de peur, d'effroi en les alternant avec des propos plus rationnels. le chaud puis le froid, en permanence, avec le frisson en prime.
Tout ce qu'il écrit est utile pour l'histoire, ce qui semble relever du superflu ou de la fioriture n'en est jamais. Un détail sur une page résonnera sur une autre plus tard.

"Bienvenue à Six Versions, je suis Scott King.
Durant six semaines nous reviendrons sur la disparition d'Alfie Marsden, le soir de Noël 1988. Six manières de voir les choses, six versions différentes."

Avec ce volume il s'attaque à ce qu'il y a de pire pour des parents : Alfie Marsden, sept ans, disparaît dans une forêt galloise le 24 décembre peu avant minuit.
S. King, auteur d'un podcast à succès, s'adresse souvent directement à nous. Ou alors il nous livre des d'extraits d'archives des médias, comme dès le début du premier épisode avec l'appel au secours du père au moment de la disparition, et qui, de suite fait monter une boule dans la gorge.
Avec ses témoins, ses interviews, ses archives et ses questionnements, S. King tourne autour de son sujet, d'Alfie Marsden, de ses parents Sonia et Sorrel, cherchant les anfractuosités dans lesquelles se dissimuleraient un filament de vérité. On apprend au fur et à mesure des éléments de biographies, des bouts d'histoire de ce qui c'est passé avant, etc.

Matt Wesolowski développe également le personnage de S. King, on comprend qu'entre les épisodes de ses podcasts des événements notables ont eu lieu, et qu'il a dû enduré quelques épreuves, des fragilités apparaissent, et Six Versions se transforme : ce n'est plus seulement des retranscriptions de podcasts. L'histoire de Scott King prend une place inédite jusqu'alors.

"Je ne suis ni enquêteur, ni expert. Mon émission s'apparente davantage à l'exploration d'une ancienne scène de crime. Je dépoussière les tombes."

Pas de violence, pas de sang ni de coups et encore moins de morts. Alors ? Un scénario et une écriture qui nous plongent dans la peur couplée à un incommensurable plaisir de lecture. Mais pas seulement.
Sous couvert d'une histoire terrifiante où une petite dose de surnaturel vient pimenter la lecture, M. Wesolowski nous parle d'une terrible situation d'emprise, d'un individu faisant preuve d'une infinie perversion, d'une machine à broyer les autres, une enflure de première catégorie. Là encore, comme dans la disparition d'Alfie, ni sangs, ni coups, ni morts.
On pense ouvrir un thriller un peu original dans sa forme, l'auteur nous balade avec une histoire à faire dresser les cheveux sur la tête, c'est très bien conçu, et c'est surtout bien mieux que ça, c'est bien un thriller, un thriller époustouflant !
Maintenant, il reste une question : trois volumes sont parus, trois autres vont suivre*, comment Matt Wesolowski va s'en sortir pour dépasser ce troisième volume ?


C'est publié par Equinox-Les Arènes et traduit de l'anglais par Antoine Chainas.

* La série complète est déjà disponible en anglais.
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