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Critique de Pecosa


Sers-nous donc un Kahawa, Donald!
Ce polar est l'un de ses meilleurs romans, qui allie intrigue, géopolitique et humour, une histoire de casse sortie tout droit de son imagination débordante et traduite par Manchette, qui se déroule en Afrique mais sans John Dortmunder .

En 1977, un conseiller canadien du dictateur Amin Dada et des commerçants asiatiques basés au Kenya qui ont été spoliés et chassés d'Ouganda, s'apprêtent à détourner un train rempli de café d'une valeur de 36 millions de dollars qui appartient au Président à vie.
Pour mener à bien ce vol plus audacieux et périlleux que l'attaque du train postal Glasgow-Londres, les instigateurs font appel à deux barbouzes américains, Lanigan et Brady, ainsi qu'à une pilote, Ellen.

Mais vouloir voler Amin Dada c'est comme aller chercher un os dans la gueule d'un fauve. Personnage tellement incroyable qu'on l'imagine créé de toute pièce par Westlake, il vampirise le roman, fascine le lecteur à chacune de ses apparitions, tel un ogre doté d'une intuition hors du commun qui terrorise son entourage. Ryszard Kapuściński, dans Ébène, ou Giles Foden dans le Dernier Roi d'Écosse, l'avaient déjà mis en scène mais sous la plume de Westlake l'homme atteint une dimension inégalée.

Kahawa est un polar complexe qui met en scène un vol improbable, ambiance attaque de diligence en terrain hostile, l'Ouganda d'Amin Dada. Westlake mêle très habilement à son intrigue des références précises à des évènements réels, comme les liens qu'entretenait le dictateur avec les pays occidentaux, la sanglante répression politique symbolisée par l'archevêque anglican Janani Luwum, incarcéré et assassiné, l'expulsions en 72 de 60 000 Asiatiques, majoritairement Indo-Pakistanais, qui plombera le tissu économique du pays, ou l'Opération Entebbe qui eut lieu l'année précédente….
Bref, chez Westlake comme chez Elmore Leonard ou Tim Dorsey on apprend en se marrant... Et on réalise aussi combien de petits grains de café peuvent peser lourd pour une nation et provoquer la richesse ou le déclin de celui ou ceux qui les détiennent.
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