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Critique de Julaye30


« La vie et l'oeuvre de Salvador Dalí sont indissociables. L'expérience vécue se précipite dans son oeuvre et s'y mêle si intimement que la grande majorité de ses tableaux ne peut se déchiffrer qu'à la lumière des faits biographiques.» (p7)

Né en 1904 à Figueras en Espagne, le jeune Dalí prend ses premières leçons de dessin à l'âge de dix ans. Très jeune, il découvre la technique des peintres impressionnistes et peint le paysage de sa Catalogne natale. Son père est un notable respectable qui fréquente l'avant-garde politique et intellectuelle de l'époque. L'été, la famille le passe à Cadaqués, dans un village de pêcheurs. C'est sur cette côte catalane rocheuse qu'il puise l'inspiration de ses futures oeuvres : « L'érosion a créé d'étranges formations dans lesquelles se devinent des visages ou de petits animaux. »

En 1922, il s'inscrit à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Madrid. C'est un étudiant rebelle. Lors de son court passage dans la capitale espagnole, il rencontre Luis Buñuel et Federico García Lorca. Il réalise des expériences plastiques diverses (dadaïsme notamment) tout en étant toujours à la recherche de sa propre identité. À cette époque il prend souvent pour modèle sa soeur Ana-Maria et se rapproche de la Nouvelle Objectivité.

Sous l'influence notamment de Miró, « Dalí commence à installer très librement ses motifs dans des paysages d'apparence irréelle, dont la seule constante sont des rochers de la Costa Brava ; les fragments de corps, de visages et de membres, le cadavre d'un âne ou les squelettes d'oiseaux qui peuplent ces tableaux illustrent l'esthétique de la putréfaction et renvoient souvent à des faits biographiques. Ils témoignent de la volonté de Dalí de faire des tableaux qui soient « des instantanés-couleur peints à la main, d'une concrète irrationnalité ».» (p19)

En 1929, il réalise Un chien andalou, le premier film surréaliste avec Buñuel. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de sa future compagne Gala Éluard de dix ans son aînée. C'est également le début de la phase la plus féconde de son oeuvre : des peintures (Girafes en feu, Les montres molles ou La persistance de la mémoire) mais aussi des objets comme son Téléphone-homard. Dans ses oeuvres, on retrouve souvent les symboles de ses obsessions et de ses phobies : les fourmis pour la décomposition, la main pour la masturbation, ou les sauterelles, une phobie enfantine.

Au surréalisme, Dali apporte sa "méthode paranoïaque-critique", il mésinterprète la réalité par un procédé hallucinatoire. Les années 1930 sont marquées par sa rupture avec Breton.
Pendant la seconde guerre mondiale, Dali et Gala s'exilent aux Etats-Unis. Ils y resteront pendant huit ans. Là-bas, Dali rencontre la célébrité, il travaille sur des commandes de bijoux et réalise même la scène du rêve dans un film d'Hitchcock La Maison du docteur Edwardes (Spellbound).

Son intérêt pour les sciences physiques et l'atome croît de plus en plus et transparaît dans ses oeuvres. "L'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945 m'avait secoué tel un séisme. Depuis, l'atome est l'objet principal de mes pensées." Il se tourne également vers le religieux dans ses peintures et publie le Manifeste mystique en 1951. La fin des années 1950 est marquée par ses peintures historiques monumentales. Dans les années 1970, il travaille sur un projet de musée à Figueras.

Un livre petit format pratique et abondamment illustré. le déroulement chronologique permet de parcourir l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste.
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