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Critique de Alfaric


Ce tome 12 intitulé "Janessandre" est assez touffu : tout tourne autour du nouveau continent de l'Améronne, et la critique du colonialisme et de l'impérialisme, ces maladies qui de tout temps ont frappé les élites suprématistes…
Dans un premier temps malgré ses richesses tant vantées les autorités doivent multiplier les rafles dans les tavernes, les asiles et les prisons pour le peupler… La série a toujours été féministe et ici on retrouver des lois faites par les hommes pour les hommes qui ici envoient les épouses infidèles, trop récalcitrante ou trop indépendantes à l'hôpital psychiatrique : certaines trouveront cela caricatural, mais cela serait oublier que pendant longtemps ce fut la solution de facilité pour gagner la guerre des sexes dans les milieux favorisés se gargarisant de leur culture, de leur moralité et de leur intelligence par rapport aux bêtes humaines des classes inférieures… mdr, mais jaune
Dans un 2e temps, nous marchons dans les pas des grandes aventures maritimes puisque nous suivons la mutinerie des femmes menée par Aria avec la complicité du sosie de Français Cavanna (voir tome 2)
Dans un 3e temps, nous découvrons le Nouveau Monde à travers les yeux d’Aria est ses compagnonnes de lutte les prétendus sauvages, demeurés, coupeurs de têtes s’avèrent maîtriser la statuaire à la perfection, parer ses cités de marbre incrusté d’or, d’émeraudes et de rubis, travaillant des jardins savamment agencés et irrigués… Bref nous découvrons un peuple premier, largement inspiré des civilisations amérindiennes et des nations précolombiennes, qui ont tant à nous apprendre sur la passé de l’humanité (et qui sait, sur son avenir ?). Les indiens blancs de l’Améronne ont développé une civilisation raffinée, sophistiquée, hautement organisée, qui a mit fin aux malédictions de la guerre et de l’esclavage, mais aussi profondément religieuse qui fait passer collectivement ses membres de la résignation et l’apathie à l’exubérance et au fanatisme… En refaçonnant l’idole du dieu Janessandre détruite par les conquistadores grâce à la gornexe (voir tome 10) Aria espérait leur redonner confiance face aux colonisateurs et aux esclavagistes de l’autoproclamée « bonne société » du Vieux Continent… Sans le savoir, elle donne le signale d’une révolte générale qui finit dans un bain de sang et nous retrouvons les conséquences habituelles des feux de la haine, attisé autant par les injustices de la lutte des classes que et la spirale infernale des attentats et des représailles… La touche fantastique / science-fiction vient que l’hypothèse que tous les êtres humains partagent un lien psychique pouvant faire fluctuer leurs émotions et leurs actions collectivement : on entre dans le domaine de la métaphysique hindouiste tant réutilisée par les philosophies New Age.

On retrouve Glore devenu bipolaire depuis la fin de l'aventure des Chevaliers d'Aquarius (voir tomes 4 et 5) et Ganièle sa nouvelle épouse, revêche sosie d'Aria. Leurs querelles de couple très vanciennes servent d'éléments déclencheurs et de fil directeur, et j'ai un peu envie de dire qu'elles viennent parasiter les thèmes humanistes développés dans ce tome en introduisant de manière force la fameuse narration à la va-comme-je-te-pousse… Soupir…
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