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Critique de Lutopie


Jeux interdits au Jardin suspendu, entre un garçon (Gil ou Gilbert) et une fille (Eireen, Irene, Ireen, appelez-la comme vous voudrez celle-là) d'une dizaine d'années, deux enfants dont les parents sont morts ou disparus. Des parents qui ont choisi de prendre leurs responsabilités vis à vis de la guerre, et qui n'en auront pas pris vis à vis de leurs enfants qui grandiront en conséquence de leur décision parmi des inconnus, loin de chez eux, et qui grandiront entre leurs souvenirs d'enfance, en Europe, en Angleterre ou en Grèce, et leur vie se construit ou se déconstruit en Australie, à l'autre bout du monde. L'exil, le postcolonialisme n'est pas sans rappeler Pearl Buck, par moments, mais l'écriture se fait ici plus audacieuse, plus virile, sans doute. On lit parfois de la littérature surannée, à l'accent typiquement anglais, l'accent des bonnes familles, et à d'autres moments, on retrouve un langage ordurier, plus terre à terre, le langage de ceux qui se laissent prendre par l'Australie. On s'étonne de l'écriture lorsque celle-ci s'hybride, comme dans la retranscription de songeries, des rêves ou des cauchemars des enfants hantés par les bombes, hantés qu'ils sont ces fantômes jumeaux, solaires ou lunaires, lorsqu'ils ne jouent pas malgré l'interdiction convenue, et quelques paragraphes ici, résonnent, comme de la littérature moderne, plus contemporaine, les mots étant lâchés sans construction grammaticale, comme s'ils avaient été dispersés sous la déflagration d'une bombe. Est-ce voulu dans ce roman posthume, inachevée, de la part de l'auteur cette déconstruction ? En tout cas, elle fait sens.
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