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Critique de Fanfan-Do


Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le « misérable coeur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.


Poche de l'été du Picabo River Book Club

En commençant ce livre je savais que j'allais être révoltée, écoeurée, bref que j'allais souffrir.
Mon problème est qu'entre deux livres traitant de l'esclavage, je me surprends à retrouver une vision manichéenne du sujet, finalement assez infantile... Les gentils noirs d'un côté, victimes des méchants blancs. C'est oublier un peu vite la nature humaine. Des salauds il y en a partout et des gens biens aussi !!! Donc dès le début, retour express dans le monde adulte !
Donc après avoir redécouvert que c'est ainsi depuis que le monde existe, j'ai eu un autre choc : le chemin de fer clandestin, qui n'était pas un chemin de fer mais un réseau de routes clandestines pour les esclaves en fuite, est dans le roman un vrai chemin de fer. Et là, j'ai eu du mal avec ce parti pris par l'auteur. Ça me dérange pas mal qu'il ait pris une telle liberté avec la vérité historique.
Mais c'est un superbe roman, remplis de vérités... très dures. Notamment que l'Amérique, ce grand pays s'est bâti sur la spoliation, de la terre des indiens, de la liberté des africains, de la dignité de ces deux peuples.

- »Et l'Amérique est également une illusion, la plus grandiose de toutes. La race blanche croit, croit de tout son coeur, qu'elle a le droit de confisquer la terre. de tuer les Indiens. de faire la guerre. D'asservir ses frères. S'il y avait une justice en ce monde, cette nation ne devrait pas exister, car elle est fondée sur le meurtre, le vol et la cruauté. Et pourtant nous sommes là. »-

J'ai tout aimé. Les personnages d'abord, une galerie de portraits de ce que comporte le genre humain.
Et puis l'histoire de l'Amérique concernant l'esclavage dans la première moitié du XIXème siècle.
Le périple de Cora nous fait découvrir les différences qu'il pouvait y avoir d'un état à l'autre, tant au niveau des lois que des comportements des blancs envers les noirs.
J'ai eu peur souvent, j'ai haï bien des fois.
Heureusement c'est écrit avec pudeur. On sait les viols, les sévices, les tortures, les meurtres, mais l'auteur ne s'appesantit pas dessus. C'est évoqué, sans lourdeur.
Ce roman, une fois la dernière page tournée, sera encore avec moi un certain temps.
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