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sur 2532 notes
La majorité des critiques littéraires sont unanimes sur le dernier roman de Colson Whitehead, Underground Railroad : un chef-d'oeuvre ! Rien que cela... C'est vrai que le livre a fait grand bruit outre-Atlantique et a obtenu deux prestigieux prix (National Book Award 2016, prix Pulitzer 2017) mais la raison de ce succès vient-elle de l'histoire ou bien d'un contexte ?

Retour au XIXème siècle aux Etats-Unis. L'auteur nous raconte l'histoire de Cora, une jeune esclave qui décidera de s'enfuir de la plantation de coton où elle trime depuis sa naissance afin d'échapper à la violence d'un propriétaire sans scrupules et d'espérer une vie meilleure.

Mais la liberté a un prix. Elle n'est jamais gratuite surtout dans les états du sud. Cora l'apprendra tout le long de sa cavale en évoluant dans un environnement hostile et raciste. Sauver sa vie sera sa principale préoccupation, aidée par plusieurs abolitionnistes blancs qui risqueront la leur et celle de leur famille pour faciliter la fuite de la jeune fille via un réseau souterrain de chemin de fer, l'Underground Railroad.

L'auteur n'hésite pas à décrire la haine qu'ont subit les esclaves noirs via des actes de violence d'une cruauté sans nom des propriétaires blancs. En parallèle, il met en valeur les rares américains qui se battent dans l'ombre pour aider à leur échelle, les fugitifs noirs traqués par une populace collaborationniste et des chasseurs d'esclaves avides de sang et d'argent.

Pour ma part, ce livre n'est pas un coup de coeur mais au delà de ce récit, l'auteur nous pousse à avoir une réflexion sur l'état de l'Amérique d'aujourd'hui.

La ségrégation raciale n'a jamais vraiment disparu aux Etats-Unis surtout dans les états du Sud comme en témoignent il y a encore peu, les nombreux faits divers racistes.

Pour en revenir au livre et conclure, il faut prendre ce récit comme un témoignage même si le découpage des chapitres est parfois déconcertant, que certains (longs) paragraphes n'apportent rien à l'intrigue principale, l'auteur nous adresse un message : n'oublions pas le passé afin d'éviter que L Histoire ne soit qu'un éternel recommencement.
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L' Underground Railroad est une voie ferrée souterraine, un réseau clandestin qui permit la fuite de nombreux esclaves noirs.
Cora est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Dès le plus jeune âge, pour survivre, elle doit se débrouiller seule, abandonnée par Mabel, sa mère, qui a pris la fuite et n'a jamais été retrouvée. Sa grand-mère cultivait un petit carré potager qui revint à sa mère ; Cora défend son lopin de terre contre toutes les convoitises.
À seize ans, après avoir refusé dans un premier temps, elle s'enfuit avec Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie.
Colson Whitehead, d'une belle écriture, décrit admirablement l'ambiance de l'époque, la haine des Blancs pour les Noirs et les lieux traversés par les fugitifs.
Un roman magnifique, un coup de coeur ! Assurément, je lirai d'autres romans de Colson Whitehead.
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Les premières questions, en refermant ce livre:
Est-ce que tout cela est exact?
Montage romanesque ou roman historique ?

Et quelques recherches sur Internet confirment que l'imagination de l'auteur s'est nourrie d'une solide documentation, et renouvelle de belle façon la thématique, déjà beaucoup racontée, de l'esclavage américain dans les États du Sud.

Ici, il faut oublier les belles maisons de planteurs et les crinolines. Les esclaves en revanche sont toujours là, et le calvaire de vie de la jeune Cora est un voyage dans l'énumération quasi exhaustive des diverses formes de violences envers la communauté noire.

Le mouvement anti esclavagiste prend forme en 1820 dans les États du Nord et l'organisation d'entraide aux fuyards dit "Chemin de fer clandestin" est une terminologie sans rails ni tunnels. Mais l'image proposée par l'auteur est particulièrement forte et lui permet une exploration large de la société du 19e, aux relents nauséabonds de fascisme et d'eugénisme, terreau du racisme contemporain.

Colson Whitehead ressuscite en conte cruel les démons de l'Amérique esclavagiste d'avant la guerre civile. Son récit est prenant, sans perte de rythme, explore la psychologie des individus, et la prise de conscience d'un pays qui cherche déjà les moyens dits progressistes pour sortir de l'impasse.

Un livre qui va beaucoup plus loin que la simple fuite d'une petite esclave de Géorgie.

Rentrée littéraire 2017
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Une découverte inopinée, entre divers articles éloquents, et coups de coeur pour le sujet, ainsi que pour une jaquette particulièrement réussie: une voie ferrée semblant partir ver le ciel, des rails se disloquant en mille morceaux, au fur et à mesure de sa course; ces mêmes morceaux, se transforment en oiseaux....Une couverture esthétiquement magnifique, onirique, des plus suggestives !!

J'ai "dévoré" ce roman...captivée, bouleversée, tremblant , me réjouissant, selon... les différents épisodes éprouvants de la protagoniste centrale, Cora, jeune esclave, qui tente de se sauver de la plantation, où le maître se distingue par une cruauté et une débauche de méchanceté, difficilement égalables !

Un récit qui alterne entre les différents personnages, et les régions plus ou moins dangereuses que Cora traverse, ou se pause plus longuement, lorsque les circonstances le permettent !

De fort nombreuses critiques ont déjà été rédigées avec sûrement moult talent, et enthousiasme... Chroniques que je ne lirai qu'après avoir rédigé et déposé mes propres impressions [ pour ne pas être influencée d'une quelconque manière !!]


"Elle n'avait jamais obtenu de Royal qu'il lui parle des hommes et des femmes qui avaient construit le chemin de fer clandestin. Ceux qui avaient déblayé un million de tonnes de roche, qui avaient trimé dans le ventre de la terre pour la délivrance d'esclaves comme elles. (...)
Qui est-on quand on a achevé quelque chose d'aussi magnifique- et quand on l'a par ailleurs traversé en le construisant, jusqu'à atteindre l'autre côté ? A un bout il y avait qui on était avant la clandestinité, avant de descendre sous terre, et à l'autre c'est une personne nouvelle qui émerge à la lumière. le monde du dessus doit être tellement ordinaire comparé au miracle
en dessous, le miracle qu'on a créé avec sa sueur, avec son sang. le triomphe secret qu'on garde en secret. "(p. 395)

On y croit... à ce chemin de fer clandestin, souterrain... tant qu'à la fin de ma lecture, j'ai été faire des recherches complémentaires. Incroyablement ingénieuse, et très frappante symboliquement .... cette métaphore de
cette voie ferrée, souterraine, mystérieuse, cachée...qui ne peut que frapper l'imagination du lecteur !!

Restent les codes, le vocabulaire réels [ liés au chemin de fer] pour nommer ce vrai réseau d'aide aux esclaves fugitifs.Terminologie et des symboles pour masquer les activités clandestines du réseau et éviter d'alerter
le public et les propriétaires d'esclaves....

Réseau de résistance et d'entraide, qui a été des plus actifs, plusieurs décennies , du début du XIXe aux années 1860... ! [ ****voir détails dans le lien ci-dessous]

Une lecture des plus marquantes, qui a grandement mérité ses récompenses, dont le Prix Pulitzer ...Une curiosité vivement activée pour cet écrivain, dont je lirai rapidement et avec intérêt ses précédents textes, pour
approfondir la connaissance de cet auteur, qui semble appréhender, et traiter sous différentes perspectives, l'histoire du mythe américain, ainsi qu'une réflexion très engagée sur les questions raciales....

Un ouvrage salutaire, foisonnant, au récit hardiment mené.... !

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voir lien très intéressant , pour en savoir plus ! :
http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/chemin-de-fer-clandestin/
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Cora, esclave délaissée par sa mère fugitive, perdue parmi tant d'autres dans une plantation de coton en Géorgie. C'est plus ou moins sur un simple regard qu'elle sera l'élue de Caesar dans l'entreprise de ce pour quoi ils continuent à respirer malgré tout, malgré leur quotidien à la cruauté vacharde, malgré une vie déjà accablée à seize ans : « Le matin, l'après-midi, la nuit. Tout esclave en rêve. Chaque rêve est un rêve d'évasion quand bien même ça ne se voit pas. ».
Underground railroad est le réseau clandestin d'évasion, magistralement revisité dans ce roman par un train allégorique caracolant dans des tunnels obscurs, reliant des bouts de gares à des humains, des planques à des horreurs, des villes à des espoirs. L'occasion de visiter différents États, aux orientations différentes voire opposées en ce qui concerne l'esclavagisme : Géorgie, Indiana, Tennessee. Caroline du Sud ou Caroline du Nord, l'une s'annonce abolitionniste quand l'autre s'accroche à la répression de peur d'une rébellion massive, l'une révèle de faux accents de liberté quand l'autre s'enfonce dans la terreur.
Mais « aux champs, sous terre ou dans un grenier, l'Amérique restait sa geôlière. ». C'est le pays en entier qui endosse la figure d'un mal gangréné de racisme, d'avidité ou de croyance, même si des personnages spectaculaires comme Ridgeway l'incarne en précision dans le roman, sous la forme d'un pourchasseur de rêves et d'évasion, avide de primes et de rectitude, à la poursuite de Cora dont la mère lui avait déjà échappée naguère. de quoi rendre le périple de Cora haletant pour le lecteur, s'il n'a pas trouvé de quoi se satisfaire par ailleurs. Dans l'écriture par exemple, absorbante et précise de réflexion, ou bien la construction narrative. Ou encore l'atmosphère de cette Amérique d'avant la guerre de Sécession, où il y fait froid dans le dos. Comme souvent d'ailleurs. Ce qui fournit largement de quoi alimenter la réflexion sur celle d'aujourd'hui.
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A l'horizon, très loin, où ne portent nos yeux,
La liberté.

Ils ont vendu nos frères, battu nos mères, violé nos soeurs,
Ils ont volé la terre, soumis les peuples, meurtri nos coeurs.

A l'horizon, loin, où s'envolent les corbeaux,
La liberté.

Ils ont foulé nos vies, ravagé nos familles, détruit nos corps,
Ils ont cru que nous n'étions que du bois mort.

A l'horizon, là, où le train s'enfonce dans la terre,
La liberté.

Ils nous ont enchaîné …
Mais, l'espoir était là, sous nos pieds.

A l'horizon, à l'autre bout du marais, tu trouveras,
La liberté.

Ils ont continué à nous chasser, à nous traquer,
Ils ont fini par nous rattraper.

Mais, de toute éternité,
Jamais personne ne pourra se glorifier,
De posséder nos âmes, de posséder nos peines,
De dominer nos coeurs, de dominer nos joies,
de nous priver à tout jamais,
De notre liberté.

A l'horizon, sous une grange,
L'Underground Railroad chemine,
Et emporte avec lui,
Le souffle de la liberté.
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Comme sa mère et sa grand-mère avant elle, Cora travaille dans les champs de coton... en tant qu'esclave. Née ici, la jeune fille, aujourd'hui âgée de 16 ans, n'a connu que ça. Bien seule depuis la fuite de sa mère, Mabel, elle s'occupe du maigre jardin potager pour s'évader, oublier la misère et la violence des propriétaires, les Randall, père et fils. Un simple regard de Caesar et c'est un tout autre avenir qui pourrait se profiler. En effet, celui-ci lui propose de s'évader avec lui. Retrouver leur liberté, oui mais à quel prix ? Car les deux adolescents savent que, en tant que propriétés des Randall, ces derniers feront tout pour les récupérer...

Si allégorique soit-il, l'Underground Railroad, avec ses rails, ses gares et ses chefs de gare, n'en est pas moins une route qui peut mener à la liberté. Et c'est ce chemin, ponctué de fortes et belles personnes qui se battent dans l'ombre mais aussi de déconvenues, de chasseurs d'esclaves, de traîtres, que Cora et Caesar vont emprunter, avides de liberté. Que ce soit dans l'Indiana, le Tennessee, la Caroline du Sud ou encore New-York, les États-Unis, ce pays encore tout neuf, se dévoilent peu à peu, chacun ayant une conception bien différente de la race. Empreint d'une grande force et d'une grave intensité, ce roman, tout à la fois politique et historique, émeut tout autant qu'il éprouve. Colson Whitehead allie avec brio et justesse fiction et réalité pour nous dépeindre une image bien sombre de l'Amérique...
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Peu de choses ont défini l'Amérique autant que l'esclavage et l'idée de conquête de Nouveau Monde. Il ne faut pas compter sur Colson Whitehead pour démystifier la première de ces fondations.

D'abord parce qu'en s'intéressant aux réseaux de résistance qui permettaient aux fugitifs du Sud esclavagiste d'atteindre les États libres du Nord et du Canada, l'auteur appuie avant tout sur cette violence raciale systémique qui a frappé des générations d'Afro-américains. Au XIXe, «Échapper aux limites de la plantation, c'est échapper aux principes fondamentaux de son existence» pour la plupart des Noirs alors réduits à des biens acquis par des propriétaires de champs de coton. Et se soustraire du joug de la servitude n'est pas pour autant la fin des violences, la liberté demeurant bien fragile face à «l'impératif américain».

Ensuite, et de manière quelque peu perturbante, l'auteur américain organise les faits de son roman en un système narratif fantaisiste. Colson Whitehead n'hésite pas à troubler son travail documentaire avec un récit surréaliste, un train fantôme auréolé de fantastique pour matérialiser le réseau d'entraide clandestin et qui apparaît aussi mystérieusement qu'il côtoie une réflexion transversale et accomplie sur la continuité de l'oppression subie par les Noirs américains. Cette alternance des genres est par moments un peu nébuleuse, le passage d'un style à un autre ne se faisant pas toujours sans tamponnage. Certainement l'effet d'une impulsion politique forte (tel que le souligne Godefroid dans sa critique pertinente), mais je regrette que l'auteur américain, tout dévoué à sa démonstration, ait quelque peu délaissé le talent romanesque découvert avec Sag Harbor. L'écriture est bien trop hâtive à mon goût.

Malgré ces imperfections, j'ai aimé suivre la jeune Cora se laisser emporter vers des mondes prometteurs ou menaçants avec un courage archaïque. Même si dans sa fuite constante, j'avais l'impression qu'elle me fuyait tout autant que les mercenaires qui la traquaient comme une proie. C'est un roman sans cesse en mouvement qui s'attarde peu sur les personnages préférant mettre en lumière les différents visages du racisme et de l'esclavage durant le long périple. Que ce soit au coeur des plantations ou, chose que j'ignorais, au sein même des États libres, la violence qui imprègne le roman laisse le sentiment qu'il n'y avait «pas de lieux où s'enfuir, seulement des lieux à fuir».
Riche d'enseignement, ce roman est tout aussi bancal que réjouissant.
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Avec 458 critiques sur ce roman, je me demande ce que je peux bien rajouter pour vous motiver à lire ce roman.


J'ai ressenti trop de douleurs pour ses êtres humains que l'on a kidnappé, arraché de leur pays, arraché à leur famille, séparé de leur maman, de leurs frères, de leurs bébés, de leur conjoint, j'ai pleuré pour ses êtres humains que l'on a ramené de force sur une Terre volée, j'ai pleuré de savoir qu'on les a torturés, violés, enchaînés, fouettés, humiliés, rabaissés, massacrés, ceux qui ont été méprisés, haïs, suppliciés. Et pour quelle raison ? Je n'arrive pas à comprendre. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut comprendre ou justifier. Parfois on trouve des excuses pour justifier des actes abominables, comme vouloir castrer des violeurs, ou séquestrer dans une cave un voisin trop bruyant et irrespectueux, ou manger les riches à la sauce Barbecue. Mais, ce qui se passe dans ce roman, que je savais depuis Toni Morrison, que nous savons tous, CE N'EST PAS JUSTIFIABLE !! On n'aura pas besoin de regarder Human Centipède ou A Serbian Movie pour se dire que l'être humain peut se comporter comme un gros connard, L'HORREUR N'EST PAS UN FILM. Et ce n'est pas le fruit d'un riche scientifique psychotique qui se fait chier dans sa villa huppée, mais celui d'une Nation tout entière. Une Nation qui se glorifie du sang des autres pour raconter son Histoire en abusant du concept de « destinée manifeste ». Mais ce n'est que « Des corps volés qui travaillaient une terre volée. » Comme beaucoup d'autres Histoires et beaucoup d'autres Nations (cessons de croire que l'Europe vaut mieux, puisqu'elle squattait et imposait sa culture dans les colonies). Mais je me dis, à quel niveau de bêtise et de cruauté faut-il atteindre, pour en plus, vouloir se battre jusqu'à la mort lors une guerre civile, pour bénéficier du droit de continuer à être cruel et sanguinaire vis-à-vis d'une communauté…C'est juste hallucinant en fait quand on y repense.

Je ne vais pas m'attarder sur ce que nous savons déjà, sur le résumé, sur la qualité soignée de l'écriture de Colson Whitehead, ni les détails du contenu car cela a été fait 458 fois.


Ce billet est juste là pour ramener Underground Railround sur la page d'accueil de Babelio, pour ne pas qu'on oublie. Et tant qu'il sera lu, nous n'oublierons pas que l'esclavage fait partie de la pire du pire des cruautés. Car tout ce que l'on peut vivre dans l'horreur (viol, séquestration, torture, violence, domination, enlèvement, séparation, meurtre) se regroupe dans ce seul mot. Ce roman mérite d'être lu pour ce qu'il représente. Que ce soit celui-ci ou Beloved ou un autre, tant qu'il n'embellit pas ou n'occulte pas cette atroce vérité.
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Quels sont les ingrédients qui font d'un roman publié parmi tant d'autres un grand livre ?

1) une héroïne exceptionnelle, Cora, une esclave en fuite dans le Sud raciste pré-guerre de Sécession, qui a la rage de vivre chevillée au coeur; elle survit et rebondit à de terribles épreuves avec un sens de la résilience époustouflant ! On l'aime, on tremble avec elle.

2) un art du récit emballé par une plume incisive qui vous cueille dès le premier chapitre . Une fois commencé, on ne peut plus quitter ce livre, il faut qu'on sache quel destin attend Cora. C'est ultra dynamique et sans temps mort, comme si nous accompagnions l'héroïne dans son odyssée de quête de liberté et de survie.

3) une idée géniale : l'auteur a pris à la lettre le nom métaphorique du réseau clandestin abolitionniste qui aidait les esclaves à fuir le Sud dans la première moitié du XIXème siècle. Il y a bien eu un " underground railroad " , un chemin de fer clandestin, mais c'était juste un réseau de passeurs jalonné d'étapes. Dans le roman, il s'agit d'un vrai chemin de fer abrité dans un tunnel construit par des idéalistes abolitionnistes. C'est brillant d'avoir ainsi rendu concrète et matérielle cette aide apportée aux esclaves.

4) une ampleur historique : l'auteur nous plonge dans un Sud raciste, c'est brutal, sombre, réaliste. Et surtout cela résonne fortement avec la triste actualité des Etats-Unis. Avec ce roman sur l'esclavage, le mal initial, on est en fait aux racines du mal américain. On comprend mieux la fragile résilience des Afro-Américains d'aujourd'hui.

Bravo Monsieur Whitehead, quel livre !!!
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