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Critique de dancingbrave


J'aurais aimé ne pas croiser ce livre.

J'ai beau chercher, rien, mais absolument rien ne m'y a plut : ni l'écriture, ni l'histoire sans originalité, ni les personnages, ni même les illustrations ternes et sombres de cette édition du Chêne de 2016 truffée de coquilles.

Rien ne me restera, qu'un malaise durable proche de la nausée.


« Il n'existe pas de livre moral ou immoral : un livre est bien ou mal écrit, c'est tout », nous affirme l'auteur dans sa préface prétentieuse au Portrait de Dorian Gray.
et je ne suis pas d'accord du tout.
Bien écrit ou mal écrit, un livre est moral ou immoral ou bien je ne comprends rien. Et celui-ci est totalement immoral, encensant jusqu'à l'ultime chapitre les pires bassesses humaines.
Est-il bien écrit ? Sans doute selon les critères du dix-neuvième siècle, mais pas selon les miens : Longueurs inutiles, Phrases tellement édulcorées qu'elles en deviennent difficiles à lire et à comprendre, le sens de nombreux mots étant ambigu.
Le fait que cette édition soit déplorablement pleine de coquilles n'a rien tempéré dans mon jugement.

Eloge de la beauté creuse.
Eloge du plaisir
Eloge de l'amour dominé, de l'amour dominant
Eloge du narcissisme.
Eloge de la misogynie.
Eloge de la superficialité
Eloge des « hautes » classes sociales.
Eloge du cynisme.
Eloge de l'insincérité.
Eloge de l'indifférence.
Eloge de la force
Eloge de la méchanceté.
Eloge du crime impuni.
Eloge du suicide.
Eloge du dandysme
Bref, tout ce que je n'aime pas ..

Wilde, dandy lui-même, n'a pas l'excuse d'avoir écrit une satire.
C'est l'anti romantisme, le triomphe de l'inconséquence, du fat, de la froideur, du vice.

Bien sûr il y a ce tableau, preuve d'un pacte diabolique passé tacitement on ne sait avec quel démon. Ce pacte qui nous fait comprendre que les exactions de Dorian Gray ne sont pas dictées par sa « propre » conscience. Bien sûr il y a cette sorte de couperet final qui nous fait comprendre que cette bassesse, ce vice n'était que diabolique.
Mais malgré cela le noble ne triomphe pas. Loin de là.


Il y a beaucoup à analyser dans le rôle de chacun des personnages ; voir dans Lord Henry Wotton l'archétype du démon, dans Basil Hallward celui de l'ange, dans Dorian Gray, grisé par sa propre beauté et sa jeunesse, celui d'un l'homme banal fait d'or et de gris comme le laisserait entendre son nom et dans le portrait, le rôle du miroir de l'âme.

Il y a aussi beaucoup à prendre dans l'érudition d'Oscar Wilde dans sa volonté de mettre en parallèle culture artistique française et anglaise.


Trop, ce fut trop pour moi ! Cette avalanche incessante de turpitudes l'a emporté largement sur les quelques lueurs de noblesse pour rendre cette lecture très éprouvante et irritante et me laisser un goût amer.

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