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Citations sur Dans le sillage des oies sauvages (7)

Dès le début, les missionnaires firent tout pour obliger les Indiens à passer de leur rythme de vie nomade à un rythme de vie sédentaire. En effet, ils comprenaient qu'un homme qui vagabonde à sa guise était plus difficile à convertir à la nouvelle foi qu'un sédentaire. "Brisez le rythme vital, disait Kenneth, et vous briserez l'esprit. Prenez un esprit sans rythme vital, il croira n'importe quoi.(La route bleue de Kenneth White) Aux mêmes endroits que les missions chrétiennes s'installèrent des magasins permanents où l'on trouvait à manger si l'on rentrait bredouille de la chasse, et à boire pour noyer dans l'alcool la culpabilité engendrée par la découverte récente de ses péchés. De l'avis de Ken, ce fut le début de la fin. Il ne restait plus qu'à enfermer les Peaux-Rouges dans des réserves où grâce au travail dévoué et intransigeant des nobles missionnaires, ils pouvaient mourir d'une maniéré édifiante. p 91
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2 octobre
Ce matin, du givre. La nature paraît peinte par la lumière. Le soleil ardent, oblique, filtre à travers les feuillages qui commencent à s'éclaircir en mouchetant d'ombre la route jonchée de feuilles de bouleaux dorées. Tout frémit et chatoie dans mes yeux tandis que je file à vélo vers La Grande-Baie. J'ai l'impression de traverser un tableau de Seurat. p 202
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p 139 La vie est trop courte pour se presser.
Cet épigraphe m'a été glissée par le chaman esquimau sur le ferry. Alex a fait cette comparaison entre le chemin des hommes blancs et les pistes des Inuits : " Le blanc se dirige toujours vers son but par le chemin le plus court. Les Inuits font des détours. Les Blancs vivent dans le temps, les Inuits dans l'espace. Le Blanc a un certain nombre d'années pour voir le plus de choses possibles, et moi, j'ai encore un nombre de miles défini à parcourir, alors plus je vais lentement, plus je vois. Les miles n'y perdent rien." Il m'a dit aussi que je passerais bientôt du nord au sud. Je lui ai demandé pourquoi.
-- Chez nous, chaque âge a son point cardinal m'a-t-il répondu. L'enfance, à laquelle correspond le tuk-tuk, qui signifie "renne" dans notre langue, est tournée vers l'est ; la jeunesse vers le sud ; la maturité va vers l'ouest et la vieillesse fuit vers le nord. Tu vas bientôt commencer un deuxième tour.
Encore aujourd'hui je me demande comment il a pressenti la venue de Martoucha qui n'avait pas même été conçue... (née le 12 août 2009)
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Du fait de l'état inquiétant de la nature, j'ai ouvert "La Route" de Cormac McCarthy, bien que je ne sois pas fanatique des romans catastrophe.
(...) j'aurais vite abandonné "La Route" si une réflexion de l'auteur n'avait résonné en moi : si vous êtes un bon père, votre enfant est tout ce qu'il y a entre vous et la mort.
(...) j'ai repris le livre au début et en ai parcouru chaque page en soulignant des phrases du type : "Il ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant" ou " ... Chacun était tout l'univers de l'autre", et quand je suis arrivé au passage où le père assis près de son fils endormi caresse ses pâles cheveux blonds emmêlés et compare la tête de l'enfant à un "calice d'or, bon pour abriter un dieu", je n'ai plus eu aucun doute : c'était bien un roman sur l'amour tardif d'un père pour son enfant.
Cormac McCarthy l'a d'ailleurs confirmé dans une interview menée par Oprah Winfrey au cours de laquelle il racontait son expérience de la paternité à un âge avancé. La paternité a été la principale inspiration de son roman.
p 181-182
(citations de La Route édition de L'Olivier pages 31, 10, 69.)
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Prologue
"Mon affaire, si je peux m'exprimer ainsi, c'est de poursuivre mon chemin, où que je sois." Kenneth White

Savez-vous ce qui distingue le voyageur du vagabond ? Eh bien, c'est que les routes du voyageur mènent toujours à un but, qu'il soit de découvrir les sources de l'Amazone, de livrer un "duel avec la Sibérie" ou de collecter des données sur la tribu Hutu ou sur le sexe thaï, alors que le but du vagabond, c'est la Route en soi. Si le voyageur finit toujours par revenir de ses voyages, le vagabond, lui, poursuit inlassablement son chemin. p 9
(....) Savez-vous ce qui distingue un récit de voyage d'un récit de chemin ? Le premier, d'après White, est une collection de verstes, une forme de tourisme culturel (une pincée d'histoire, un soupçon de cuisine, un brin de ceci, un rien de cela). Le second est du vagabondage au sens premier du terme. Vous écrivez sans jamais savoir où vous allez arriver ! Les récits de chemin n'ont ni début ni fin, ce sont les traces successives d'un seul et même chemin, dont le prologue apparaît parfois comme un épilogue, et l'épilogue comme un prologue.
p 16 17
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Deux ou trois jours avant mon départ pour le Labrador, j'avais accueilli l'écrivain voyageur italien Paolo Rumiz.
(...) il me dit qu'il n'emportait plus aucun livre depuis des années, car un livre, c'était comme un père, il te prenait par la main pour te guider, or en route il préférait lire les paysages et les visages.
(...) à chaque nouveau voyage, il réduisait ses bagages et se préparait ainsi à son ultime expédition. En partant, Paolo me fit cadeau d'un carnet avec un magnifique poéme en exergue : "Voyager, c'est construire des ponts et en même temps les détruire derrière soi / ce n'est pas chercher la certitude mais renoncer à la trouver / c'est tout miser sur une carte, c'est comme une renaissance / voyager, c'est marcher et donc c'est une histoire, notre unique compagne."
p 134
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On m'interroge régulièrement, que ce soit à des rencontres avec le public ou par Internet, sur ce qu'est une "tropa", un sentier. La dernière à me poser cette question par mail est une jeune fille de Cracovie qui écrit son mémoire de maîtrise sur "Le nomadisme intellectuel dans la prose de Wilk". Une "tropa" évolue et, avec elle, le sens du terme, lui ai-je répondu. À chaque tournant s'ouvrent de nouveaux champs sémantiques.
J'ai trouvé le mot "tropa" dans le Dahl (Dictionnaire raisonné du russe vivant). Du verbe "tropat", dans le dialecte du Pomorié qui signifie "fouler". C'est le sentier, le chemin de la vie qu'on foule avec ses pieds au rythme de son sang. De la cellule du père Guerman, aux îles Solovki, où j'ai commencé à fouler le mien, j'ai emporté comme un viatique cet aphorisme qu'il avait énoncé : "On peut voyager toute sa vie sans quitter sa cellule."
Au départ, c'est mon ego personnel qui a constitué la nature de ma "tropa ". C'est moi qui foule mon chemin !
(...) Chez les Samis, j'ai compris que ce n'est pas moi qui foule le chemin mais le chemin qui me foule. C'est la loi des nomades. Tu vas dans une direction, tu ne vas pas à un but. p153
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