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Critique de Nympha86


J'ai terminé la lecture non sans soulagement. Que de passages verbeux et inutiles.

Mais au milieu de tout ça, il y a des passages qui ont su m'accrocher, avec des ambiances magnifiques. Dans ces moments, j'ai réellement plongé dans la contemplation de ce monde et j'ai été complètement du voyage avec Simon, le jeune héros de notre histoire. Dans les passages de forêt, notamment, le texte a un pouvoir évocateur fou, et vous transporte, emporte votre imagination avec délice. Dans ces petits moments de grâce, Tad Williams réussit à me faire ressentir tout ce que j'aime dans la fantasy : le dépaysement total dans un monde plein de magie oubliée, de dangers mais aussi de merveilles.

Le soucis, c'est que le tout est parsemé de passages inutiles, de focus mal maîtrisés qui déplacent l'intrigue ailleurs – frustration extrême parce que ça arrive quand j'étais enfin dans l'ambiance. L'auteur essaye de faire vivre un conflit politique, une grande opposition contre le Mal, tout en nous plongeant dans la quête initiatique de Simon. Mais pour que la partie « conflit » fonctionne, il faut s'intéresser un tant soit peu aux personnages, or les personnages secondaires sont quasi tous des coquilles vides, des archétypes de fantasy qui manquent de substance.

Si l'on ajoute à cela un personnage principal très plat (je salue la déconstruction du mythe du héros, en nous présentant un ado neuneu comme héros… mais bon les ados neuneus, c'est pas spécialement intéressant), des personnages féminins quasi inexistants (et pour ce que ça donne quand ils existent, il aurait peut-être encore mieux valu ne pas en mettre du tout… A ce niveau-là, le bouquin sent sacrément le rance, je sais bien qu'on est sur de la fantasy des années 80-90 mais aïe c'est douloureux), certains éléments fumeux ou inutiles du monde (genre l'aspect « religieux » m'a laissée complètement frustrée : dans un monde avec des dragons, des genres d'elfes and co, la pseudo-copie du christianisme est particulièrement lourdingue je trouve. Et je ne vous parle pas des dragons, dont on se demande bien ce qu'il viennent foutre dans cette histoire tant ils sont inutiles/pétard mouillé).

Donc en bref : je suis quand même loin d'être charmée par ma lecture. Je lui reconnais certaines qualités indéniables… mais aussi un sacré paquet de défauts !

Dernier point : le travail sur l'édition française est à la limite du foutage de gueule. le Trône du Dragon a connu au moins 4 éditions, avant celle que j'avais entre les mains. Première parution en 1994 apparemment. Vous allez pas me dire qu'en près de 30ans, on pouvait pas corriger le texte pour rajouter des accents – il y a un passage entier où la touche accent aigu semble s'être fait la malle par exemple, c'est assez ennuyeux pour les participes passés xD – et corriger les autres innombrables coquilles qui parsèment l'ouvrage ?! La traduction est médiocre, soit (et vraiment, elle est minable : le nombre de phrases bancales qui sentent l'anglais mal traduit est impressionnant). Admettons que retraduire un texte, c'est pas évident… Par contre le passer sous un logiciel de correction, ça serait quand même la moindre des choses !
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