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Critique de Sabrinaaydora


"Luke et Jon" de Robert Williams est un livre qui m'a émue et captivée ; en tournant les pages, on est happé dans des émotions des plus profondes. Dans le cadre pittoresque de Duerdale, une bourgade en retrait dans la campagne, l'auteur tisse une histoire d'amitié, de deuil et de guérison qui laisse une empreinte forte en fermant le livre. Des thématiques fortes qui contrastent avec une écriture fluide et simple.

L'histoire suit Luke, un jeune adolescent qui aime et se réfugie dans la peinture. La perte de sa mère le laisse dans un deuil complexe, rejoignant son père dans une maison fragilisée par le manque d'entretien. La douleur qui le consume est palpable, avec un père sombrant dans le whisky et Luke se réfugiant dans la peinture, un moyen pour lui de s'exprimer et s'évader. C'est dans cet état de vulnérabilité que Luke croise la route de Jon, un camarade de classe au look désuet et à la mémoire extraordinaire qui vit chez ses grands parents. Leur amitié les amène tous les deux vers une forme d'apaisement.

La plume de Robert Williams est à la fois simple, mais puissante dans les thématiques abordées, c'est ce qui m'a le plus séduit durant ma lecture. En choisissant de raconter cette histoire à travers les yeux de Luke, il éclaire la complexité des sentiments et des relations, même pour un adolescent. Chaque mot est soigneusement choisi pour s'immerger davantage dans leur vie, transformant Duerdale en un lieu où les souvenirs, les douleurs et les espoirs prennent vie. Et pourtant, même si on y aborde l'alcoolisme, les douleurs, les difficultés, il y a aussi beaucoup de vie dans ce récit.

L'amitié entre Luke et Jon dépasse les barrières sociales, révélant leurs différences, leur force, et un lien inattendu dans leur parcours de guérison. La narration de Luke dévoile la vulnérabilité, la compréhension et la résilience des adolescents face à l'adversité, qui sont déjà dans un moment de leur construction physique et psychique difficile, et qu'un événement complexe vient encore accentuer la difficulté.

L'écriture de Robert Williams emporte, et l'émotion est décrite avec justesse alors que les deux amis affrontent les blessures du passé et les défis du présent. le cadre de Duerdale, une ville plutôt lugubre, nichée "entre landes et collines", renforce le sentiment de solitude. J'aime penser que la ville est le cadre dans lequel Luke a pu réaliser la peinture de ce moment de sa vie. Au coeur du roman, se trouve une leçon de vie : l'amitié peut illuminer les jours les plus sombres. L'écriture de Williams donne voix à la beauté des relations humaines, sans occulter la complexité de la douleur et la réalité des traumatismes.

En bref : "Luke et Jon" est bien plus qu'un simple récit. C'est une exploration des liens qui nous unissent, de la manière dont les amitiés inattendues peuvent panser les plaies les plus profondes. Une fois la dernière page tournée, les émotions persistent, la mélancolie aussi. On aimerait rester un peu plus longtemps entre ces pages.
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