Guillaume Allary, directeur des éditions NiL, présente les quatre nouveautés de janvier et février :
- La Disparition d'April Latimer de Benjamin Black (NiL Détectives)
- Mort en Basilicate de Mariolina Venezia (NiL Détectives)
- Luke et Jon de Robert Williams
- Pause de Susan Maushart
m’a demandé si j’avais appris quelque chose et j’ai répondu oui. Si t’as les doits gelés, gelés au point de ne même plus les sentir, va pas les fourrer devant le feu. T’as l’impression que tes os se sont transformés en fer et essaient de te déchirer la peau pour sortir. (p.187)
Les gens le regardaient et, sous leurs airs pleins de sollicitude, je savais qu'ils pensaient : "Il est temps de recoller les morceaux, d'avancer, de ne plus se complaire dans le malheur". Je crois que mon père avait le même sentiment que moi. Il n'y avait pas de morceaux à recoller. La semaine suivante on a déménagé.
Il y a des fois où je suis trop en colère pour dormir et les fois où je veux éviter de rêver. Et puis il y a les fois où, sans raison particulière, le sommeil ne vient pas, tout simplement. On dirait que mon cerveau est relié à un projecteur de diapos, il zappe et saute sans arrêt d'une image à l'autre. Les nuits comme ça je me résigne à ne pas dormir. Ce sont toujours des nuits de réflexion où parfois les pensées vagabondent et se carapatent là où on ne les laisserait pas aller en temps normal, là où on ne voudrait pas qu'elles aillent.
Ça aidait de peindre. Si je regardais en arrière je vois que, même du vivant de maman, je peignais plus quand ça allait mal. quand les nuages s’amoncelaient sur elle et qu’elle commençait à partir en vrille, je peignais. Pendant l’orage – les longues et sombres journées de silence où elle s’enfermait dans sa chambre-, je peignais. Je dessinais et je peignais aussi quand elle allait mieux, quand tout était stable et calme, mais j’étais moins concentré. Ça ne drainait pas toute mon énergie, ça n’absorbait pas toutes mes pensées comme d’autres fois. Et, pour tout dire, eh bien, le tableau n’était pas si bon. il manquait de tension, j’imagine.
C’étaient des frappes chirurgicales. Elles se produisaient dans les coins sombres, les couloirs tranquilles. Toujours quand il n’y avait personne aux alentours. Et toujours elles se concluaient par un crachat dans la figure. Jon disait qu’ils n’employaient jamais le couteau, mais à deux ou trois reprises on le lui avait montré. Juste pour qu’il sache : voilà ce qui t’arrive ; et voilà ce qui pourrait t’arriver.
Ce n'est pas qu'ils oubliaient, mais je l'ai appris, ce n'est pas parce que la vie s'arrête pour toi qu'elle s'arrête pour tout le monde.
la foi qui est juste une béquille pour ceux qui ont trop peur de regarder la vie en face et de la voir exactement pour ce qu'elle est.
Des gosses criaient : « Bâtard! » quand ils le croisaient dans le couloir. Et je voyais des profs sourire, ils étaient au courant de la blague, une petite rigolade, pas de bobo; mais si ça arrivait quand ils étaient là, à leur avis ils se passait quoi quand ils n’étaient pas là ?
quelqu'un s'en va et ceux qui restent sont transformés, plus rien ni personne n'est pareil
Tout le monde dit détester les hôpitaux. Moi pas. Au moins si tu vas à l'hosto, il te reste une chance de t'en sortir.