Blanche étonne, ravit et fatigue. Cette pièce est formidablement écrite. L'intrigue est contrôlée d'une main experte, avec les mots justes.
La société américaine y est dépeinte à "merveille", dans ses travers écoeurants.
En effet, il faut vraiment s'armer face :
-Au racisme présent dans la pièce (je ne compte plus le nombre de fois où le mot "n***e" a été mentionné, où les personnes noires ne portaient pas de prénom où étaient dans la pièce seulement pour servir docilement les personnages, tous blancs et nommés).
- Au sexisme (la subordination de la femme à l'homme, de la violence présente dans les propos misogynes).
- À la mention d'addictions en tous genres
La sororité entre Blanche et Stella marque tout le long du récit, avec l'asymétrie entre
Blanche qui s'épanche
Et
Stella qui est dans la retenue.
Les hommes sont durs et ne pensent qu'à leur plaisir, se complaisant dans un statut patriarcal confortable de petits chefs odieux.
Les femmes quant à elles pansent les plaies que les hommes leur ont fait.
Le décalage social est toujours savoureux, et celui de Blanche avec les habitants du quartier de Stella ne manque pas de piquant. La musique, qui a été pensée par Williams à travers la pièce, participe du côté dramatique et insuffle de la force.
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