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Critique de LadyDoubleH


Les douze nouvelles de la souplesse des os ont en commun Invermere, au coeur de la vallée de la Kootenay, en Colombie britannique (la province à l'ouest du Canada). Une petite ville reculée située au bord d'un lac, avec le massif des Purcell au loin. Elles partagent aussi quelques personnages, qui vont, viennent et évoluent entre les textes, faisant parfois ressembler l'ensemble à un roman choral. Ash Cooper et son frère Mitch, Will Crease et son père flic, un certain Duncan…

La souplesse des os sent la testostérone, on y mesure sa force et sa tristesse. Les amitiés sont viriles, les relations père-fils houleuses mais essentielles, on prend de mauvaises décisions, des balles et des raclées. On tente de tracer son chemin dans la vie ou bien de la reprendre en main, on s'accroche, les femmes ont des cheveux « couleur huile de moteur » et puis les coeurs n'en finissent pas de se briser. On croise des taiseux, des amochés, un prof de maths et des bouseux, des durs à cuire, des ouvriers et des flics de la police montée.

« Quand on a un sobriquet comme Winsy on se rase les aisselles et on mate des films d'art et d'essai, fatalement. le fils de Conner méritait un nom plus couillu. Dick ou Tim, mettons, ou moins compliqué encore, avec un r ; Ray, ou Ern – un prénom qui suggérait le type capable de se prendre des pommes de pin sur la tronche, de maitriser une clef à molette. »

Dès les premières pages, on est emportés par la puissance de l'écriture de DW Wilson (jeune auteur canadien découvert au festival Amerinca l'an dernier), un très grand écrivain en devenir. Son roman Balistique (pour lire ma chronique c'est par ici), que j'ai adoré, a été traduit avant en français, mais ce recueil-ci a en fait paru en premier en VO. Ce format de nouvelles réussit magnifiquement à D. W. Wilson. Il nous mène au coeur des vies, des gens et des non-dits en seulement quelques coups de pinceau. Pas vraiment de chute fracassante, dans ces nouvelles, mais plutôt les moments clés d'une vie, un choix ou son absence, un moment marquant, son devenir.

Je ne sais pas quelle nouvelle j'ai préféré. La plus longue, L'écho au fond de la vallée (une cinquantaine de pages), la plus courte, Départ de flammes (quelques pages) ou la dernière, Tu te bousilles un doigt une fois. Énormément aimé aussi Persévérer, Les routes mortes et C'te sale crevure de vache. Des personnages extrêmement attachants derrière leurs failles et leurs regrets. Un coup de coeur.

« On s'accroche et on s'accroche encore – il connaissait cela par coeur. On s'accroche et les choses tournent bien, ou mal, mais on ne lâche rien, on tente encore le coup parce qu'on n'a pas le choix. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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