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Critique de KARANDAKOFF


13 mai 1958. Une des journées qui ont fait la France. L'insurrection (perçue comme telle en métropole) se passe en Algérie : le ministère de l'Algérie (toujours appelé "GG" de Gouvernement Général) est pris d'assaut à l'issue d'une manifestation, un Comité de Salut Public est créé, avec à sa tête le Général Massu, et l'armée pactise avec les séditieux. C'est le début d'une lente mais néanmoins relativement rapide mise à mort de la IV République.
La France est désemparée, elle semble tanguer sans capitaine ni direction. Telle est l'impression qui se dégage de ces pages et qui rendent compte de l'inimaginable, l'Algérie aux mains de l'armée, puis la Corse puis...Paris ?
Tous les partis sont là. Les communistes "et puis n'y aurait-il pas chez les responsables communistes eux-mêmes sinon un ralliement secret à De Gaulle, du moins une résignation à un avenir inéluctable où ils trouveront leur place de principaux opposants, décorés par le souvenir de leur intransigeance ?"Les socialistes "ces républicains en peau de lapin !", le MRP, les poujadistes. A l'Assemblée, on s'empoigne, on s'invective, on s'insulte, "fascistes" crie la gauche aux anciens vichystes, "staliniens" leur rétorque-t-on. Et la France de continuer de tanguer, entre le fiasco de Suez et l'Algérie, en attendant sa providence. Cette providence a un nom, un visage, une voix : celle du Général de Gaulle. Il y a les pour et les contre. Pierre Mendès France restera contre tout en admirant l'homme du 18 juin.
Lucide, François Mitterrand finira par souscrire à cette solution, mais il n'en restera pas moins une vive inimitié entre le général et lui. Guy Mollet se ralliera aussi au général emportant l'adhésion de son parti. Sans oublier le rôle majeur joué par René Coty. La partition se déroule, sur fond menaçant de coup d'Etat militaire (Massu, le fidèle, Salan, "l'enfileur de grands mots"). le Général sait attendre, sait provoquer, manipulateur et fin politique, se partageant entre la rue de Solférino, Colombey et St Cloud (que de symboles). Et d'une seule journée, naît quelques mois après une nouvelle Constitution.
Le mot de la fin pour Tante Yvonne : "Mais Charles, vous ne trouvez pas que ça suffit comme ça ? Vous allez recommencer ? On aura que des embarras."
Vraiment ?
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