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Critique de ODP31


Des mots chrysanthèmes.
Antoine, ancienne plume d'un ministre très à l'aise dans les hommages pour personnalités canées, se reconvertit avec succès dans la rédaction d'oraisons funèbres sur mesure pour d'illustres inconnus. Deux ou trois infos sur le défunt par une famille éplorée ou un proche en rade d'inspiration et Antoine propose un éloge plus recyclable que l'Angelus. Comme la mort rend les gens formidables, même les pires saletés ont droit à un petit hommage, quitte à vanter des vertus ou des qualités qui font parfois douter de l'identité du cadavre dans le cercueil. Mince, je ne me serai pas trompé d'enterrement ? le pardon exige parfois certains trous de mémoire.
Mélina, infirmière zélée aux petits soins palliatifs, pratique à l'occasion une petite aide active à mourir selon la nouvelle formule consacrée… mais pas par l'église. On va dire qu'elle précipite un peu certains patients désireux de mourir quand Le Styx est à sec ou Charon en grève, petite poussée sur le passage piéton de vie à trépas. Sur le sujet, les mots ont leur importance, préliminaire de langue de bois, entre quatre planches ou dans la cheminée.
Mélina fournit donc de la matière première à Antoine le nécrologue et comme 38 % des gens sont en couple avec une personne rencontrée sur leur lieu de travail, chabadabada sur requiem jusqu'à que la mort nous rapproche.
Service après-mort est une fable drolatique, finement écrite et très originale, au romantisme macabre qui fait la part belle aux sentiments entre les deux corbeaux… pardon tourtereaux, je mélange les volatiles.
Au-delà de l'au-delà, Christophe Wojcik n'attise aucune polémique, préfère rire de la mort pour chasser les idées noires, et son humour élégant, aux sonorités britanniques, ornemente davantage avec tendresse la question du deuil, vu du ciel, du coeur et du sourire en coin.
Le droit à mourir… de rire.
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