Christophe Wojcik

Je me suis ensuite rendu sur mon lieu de travail où j'ai célébré des enterrements à la pelle: quatre papys, deux dames âgées, un jardinier tombé de son arbre, une cycliste fauchée par un bus, un ouvrier écrabouillé par un bulldozer sur un chantier, une jeune femme victime d'une méningite foudroyante, deux cancéreux en phase tellement terminale qu'ils en ont désormais terminé.
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Ce sont ses jambes qui l'ont trahie. Elles ont mis un terme à cette comédie. C'était avant-hier, en soirée, au moment de sortir de table. Elle s'est levée, à voulu faire un pas en avant. A échoué. Elle a voulu insister. En vain. Elle a juste eu le temps de dire : "Oups!" avant de s'effondrer, saisie alors d'affreuses convulsions au niveau des membres inférieurs. Les secousses ont peu à peu envahi tout son corps. Je me suis précipité vers elle. J'ai vite glissé ma main sous sa tête qui commençait de cogner contre le sol. Un filet de bave coulait de sa bouche tordue... Je n'ai pas su dire autre chose que : "Ça va passer... Ça va passer..." Et c'est passé. Elle s'est calmée. Toutes ses tensions l'ont quittés. Puis toutes ses forces. Quand je l'ai allongée sur son lit, elle était molle comme une poupée de chiffon...
J'ai attendu qu'elle recouvre ses esprits pour qu'elle me donne ce qu'il lui restait à me donner. Des explications.

Derrière moi, une succession d’événements improbables.
Autour de moi, un vide immense. Devant moi, un avenir exaltant. Sous mes yeux le portable de Pierre. Action !