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Critique de SZRAMOWO


Trois histoires invraisemblables annonce sa véritable nature dans le titre, d'invraisemblables, ces histoires n'ont rien que la volonté de l'auteur de jouer avec la réalité pour mieux la restituer.
Dans la première histoire, Max le narrateur est un chat, il se prétend descendant du Chat Murr, celui des contes d'Hoffmann, il vit dans une famille dont le père est un scientifique reconnu, qui avec deux collègues, psychosociologues et informaticiens, chérissent un projet pharaonique, percer à jour les règles de fonctionnement de la nature humaine et les modéliser dans proposer guide de conduite qui doit permettre d'atteindre le BOHUTO (Le Bonheur Humain Total) basé sur le SYSAMA (Système de Santé physique et psychique Maximal).
Le chat n'est pas le moins sensé des quatre, il observe la conduite des humains et l'accepte telle qu'elle est sans chercher à la comprendre. D'ailleurs, lui-même, comme son maître (il préfère dire son hôte) est confronté à des problèmes sentimentaux, il engrosse Napoléon, la chatte des voisins, puis s'amourache de Laura, la chatte noire et blanche du plombier.
Son maître, Rudolf Walter Barzel, végétarien, sujet à la dyspepsie, vit avec Anita, « une femme blonde de 39 ans couchée dans son lit qui engloutit pêle-mêle romans policiers et chocolats fourrés à la liqueur. », mais son coeur est attiré par Régine la fille des voisins, âgée de dix-sept ans, qui le repousse.
Max observe sans les juger les trois scientifiques se débattre avec leur ordinateur, Heinrich, qui ne répond jamais à leurs attentes, faisant à leurs tentatives d'organisation de la conduite humaine des réponses assassines : « DESOLE NOUS N'ARRIVERONS A RIEN AINSI. JE SUIS TRISTE. VOTRE HEINRICH »
Le chat arrive finalement à cette conclusion :
« Alors je compris : ces hommes intrépides qui veulent libérer l'humanité de son attirance compulsionnelle pour le tragique, doivent nécessairement s'impliquer eux-mêmes dans d'inextricables tragédies. En raison de l'actuelle immaturité d'une grand partie de l »humanité, le pas décisif vers BOHUTO ne peut être franchi que sous la contrainte. »
Dans la deuxième histoire, le narrateur se voit proposer par l'ami chez lequel il réside dans une contrée lointaine, une excursion vers l'Est, jusqu'à HEROSVILLE.
Cette cité irréelle, où les choses semblent toujours ordonnées à l'excès, semble sortie d'une imagination malsaine, le narrateur s'y sent mal à l'aise, mais à la fois l'atmosphère de cette ville lui parait familière.
On retrouve comme avec le chat cette volonté de Christa Wolf de traquer les dérèglements sociaux, ceux que l'on fait mine d'ignorer car ils nous empêcheraient de vivre, ceux qui nous révoltent car nous savons que nous n'y pouvons rien et que notre révolte serait vaine.
Littérature engagée diront certains, non répondrai-je, littérature d'introspection plongeant sa plume dans nos bas-fonds les plus secrets et les plus misérables, dénonciation de systèmes qui s'appuient sur notre détestation pour nous-mêmes et notre recherche de la perfection pour nous détourner de l'âme humaine qui ne s'embarrasse pas de tels artifices pour exister.





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