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Critique de Arakasi


A l'approche de la quarantaine, Sherman Mac Coy est un homme comblé, un grand de ce monde, un « Maitre de l'Univers » ! Il possède tout ce qu'un homme de son âge pourrait désirer : un poste prestigieux dans une banque privée, un appartement obscènement luxueux sur Park Avenue, une femme décorative, une maitresse splendide, une petite fille adorable… Mais un jour, Sherman Mac Coy fait un faux pas et tout déraille. Egaré accidentellement dans le Bronx – cet antre de perdition au sol jonché d'ordures et peuplé de jeunes délinquants assoiffés de sang ! – alors qu'il ramenait sa maitresse de l'aéroport il renverse un jeune noir avec sa mercedes, perd les pédales et prend la fuite sans songer aux conséquences.

Cet accident, somme toute d'une banalité affligeante, déclenchera une suite d'événements aussi dramatiques qu'hilarants qui entraineront le pauvre trader de postes de police en tribunaux sous les hurlements des médias surexcités, jusqu'au l'ignominie finale : le procès.

« le bûcher des vanités » c'est le carnaval des imbéciles, la ronde des médiocres ! Noirs et blancs, américains et britanniques, avocats et journalistes, pauvres et riches, tous se confondent et se mêlent dans le climat d'idiotie et d'hypocrisie ambiant. du procureur imbu de lui-même et obsédé par sa musculature au journaliste veule et alcoolique, il n'y en a pas un pour rattraper les autres. Au milieu de ce zoo hystérique, le personnage principal – financier fat et pathétique mais dépourvu de la moindre étincelle de malveillance – finirait presque par attirer la sympathie.

A travers les mésaventures tragi-comiques de Mac Coy, Tom Wolfe démolit avec un enthousiasme communicatif et aussi peu politiquement correct que possible les grandes institutions américaines : les médias, les finances, la justice… Ce joyeux jeu de massacre est des plus réjouissants ! On rit beaucoup et on ricane encore plus souvent, car si le roman de Wolfe date des années 80, force est de reconnaître qu'il est toujours cruellement d'actualité. En conclusion, un roman satirique férocement drôle qui a bien mérité sa place parmi les piliers de la littérature américaine. Je recommande chaleureusement !
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