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Benjamin Legrand (Traducteur)
EAN : 9782253053408
917 pages
Le Livre de Poche (07/11/2001)
4.15/5   1288 notes
Résumé :
Tom Wolfe devrait devenir aussi la coqueluche du public français, et son Bûcher des vanités la plus sinistre, la plus drôle, la plus juste des présentations de la vie new-yorkaise... Il s'avale avec un plaisir qui ne se dément pas. Nicole Zand, Le Monde.

Succès phénoménal aux États-Unis, voilà un pavé qui n'a pas fini de ricocher !... C'est "the" roman encore jamais écrit sur cette ville et ses épicentres mondialement nerveux : la Bourse et les confli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (127) Voir plus Ajouter une critique
4,15

sur 1288 notes
Sherman Mac Coy, à seulement 38 ans, a tout du golden boy. Autoproclamé « Maître de l'Univers », ce père de famille vaniteux travaille sur Wall Street, où il vend des obligations pour sa société de bourse. Il touche presque un million de dollars de revenus annuels, entretien une liaison dans un studio miteux avec une brune pulpeuse, vit dans un appartement au luxe indécent sur Park Avenue où il retrouve chaque soir sa femme Judy, une mondaine anorexique, et leur fille de six ans, Campbell.


Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour cet homme à la réussite sociale flamboyante, jusqu'au jour de l'accident… Alors qu'il raccompagne sa maîtresse de l'aéroport, dans son coupé Mercedes, Sherman rate la sortie d'autoroute pour Manhattan et se retrouve dans le Bronx. Affolé et sans repères, il perd définitivement ses moyens lorsqu'il tombe dans un traquenard monté par deux jeunes noirs désireux de le délester de sa voiture… le couple adultère parvient à s'enfuir mais non sans renverser au passage l'un des deux malfrats… le choc lui vaut un traumatisme crânien qui le plonge dans un profond coma. Dès lors, les médias et les politiciens s'emparent de cette sordide histoire afin de dénoncer l'injustice sociale et judiciaire dans une ville en plein clivage. Commence pour Sherman le début d'une longue descente aux enfers…


Et bien, quelle claque ! Il aura fallu le challenge « Variété 2015 » de Shenandoah pour que je sorte enfin « le bûcher des vanités » de ma PAL ! Je regrette d'avoir attendu si longtemps pour découvrir ce chef-d'oeuvre de la littérature américaine !



Durant les 914 pages de ce « petit » pavé, Tom Wolfe dresse une satire féroce et grinçante du New-York des années 80. Nul n'est épargné par la plume de ce brillant écrivain à l'humour corrosif. Qu'il soit blanc ou noir, pauvre ou riche, américain ou anglais, journaliste ou avocat, chacun en prend pour son grade et tous sont coupables que ce soit de lâcheté, de corruption, de malveillance ou ne serait-ce que d'avoir un ego démesuré… Bref Tom Wolfe se lâche et ça fait du bien !


Malgré sa densité, « le bûcher des vanités » est un roman sans longueurs, ni fausses notes, mené à tambour battant et qui nous plonge avec brio au coeur d'une ville aux multiples facettes, où le faste et la richesse côtoient la pauvreté, l'injustice sociale et la délinquance. Un roman audacieux et sans limites, magnifiquement orchestré, dans lequel règne une certaine folie et qui mets à mal les mondes de la justice, de la politique et des médias !


C'est avec un doux frisson que le lecteur se retrouve pris, aux côtés de Sherman Mac Coy, dans cette spirale infernale qui ne semble pas avoir de fin… Au fur et à mesure des mésaventures du jeune courtier, le lecteur oscille malgré lui entre effroi cauchemardesque et fascination morbide pour le scandale et le malheur des autres. Un roman haletant et passionnant, qui fait tomber les masques et fait ressortir les aspects les plus détestables de la nature humaine. Un texte d'autant plus surprenant qu'il semble très actuel, malgré une parution datant de 1987 ! Bref, à lire absolument !
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Ce qui suit n'est que mon avis, mon ressenti face à cette lecture.
Indigeste. Pénible dès le début de ma lecture.
Des personnages peu sympathiques, arrivistes, imbus d'eux-mêmes, le monde tourne autour d'eux et rien d'autre n'existe.
Des descriptions à n'en plus finir. Un milieu pesant, que ce soit le domaine financier ou celui de la justice.
Je tente de résister à la fermeture de ce pavé. Page 150, je n'en peux plus. J'ai d'autres lectures en attente...
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D'un fait divers insignifiant, un étudiant « nègre » se fait renverser par une luxueuse Mercedes dans le Bronx, Tom Wolfe réalise le tour de force d'en faire un pavé de plus de 900 pages et une oeuvre incontournable de la littérature américaine.
L'auteur met toute sa malice, son esprit sarcastique et son humour pour développer un échantillonnage impressionnant de personnages tous plus immoraux les uns que les autres, vénaux et ce, quelques soit la couche sociale dont ils sont issus. Même s'il fait de cette petite affaire digne d'une rubrique des chiens écrasés, une affaire de racisme, ce n'est que le prétexte pour faire l'étude de ses contemporains, habitants de la grosse pomme. Tom Wolfe n'y va pas avec le dos de la cuillère mais plutôt à coup de seaux de vitriol. Ses propos acides décapent la croûte superficielle de ses « héros » pour laisser couler le pus pestilentielle de leurs coupables envies, faiblesses et vicieux penchants. Son roman est le musée des petites horreurs quotidiennes, dans ce que l'homme a de plus abject, sa corruption, sa compromission, sa lâcheté. Tom Wolfe met à nu les travers de chacun avec une adresse et un naturel confondant. Tout semble évident même dans les réactions les plus viles. Il fait la démonstration d'une justice à l'âme corrompue qui sert les intérêts d'une société de cafards plus que la vérité une et inaltérable.
Tom Wolfe établie la preuve que la société moderne n'a pas abandonné son goût du sacrifice humain, offrande au dieu Moloch sur l'autel du temple dédié à l'argent. Cette société qui oublie Henry Lamb, l'étudiant « nègre », la victime et Sherman McCoy, le richissime trader, le coupable mal grès lui, au profit des intérêts de personnes dont ils ne seront que les outils. C'est l'essence même du « Bûcher des vanités »…Et comme dit le grand philosophe gallinacé Calimero : « C'est injuste, c'est vraiment trop injuste ! ».
On ne voit pas forcément au début du roman où l'auteur veut nous amener, mais il suffit de se laisser guider par l'inventeur du nouveau journalisme pour jubiler de cette peinture sans concessions de nos contemporains et peut-être de nous-même.
Traduction de Benjamin Legrand,
Editions le livre de poche, 920 pages.
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Mazette, je viens de tourner l'ultime page de ce roman et je n'arrive pas encore à réaliser. Mais quelle claque !

Trop petite pour lire le livre à sa sortie en 1987, trop jeune encore pour voir le film sorti en 1991, finalement c'est quelques décennies plus tard que je me prends en pleine figure ce monstre de la littérature américaine. Car si les films peuvent mal vieillir, les livres en revanche traversent les âges. Encore un avantage pour mon ami le livre, eh eh !
J'aurais juste loupé Bruce Willis avec des cheveux...

Fidèle à mes valeurs, vous n'aurez rien ici du contenu, de la substantifique moelle de l'intrigue mais, je l'espère, une mise en bouche qui éveillera votre appétit. Car il en faut un peu pour dévorer ces 915 pages.

Alors voilà : l'auteur nous emmène dans le New-York des années 80. Et les années 80 à New-York, c'est chouette.
Le NYC des années 80, c'est Manhattan avec ses tours gigantesques et des cabines téléphoniques partout, des brushings de l'espace, des robes improbables aux épaulettes surdimensionnées, des appartements dont on ne compte même plus les mètres carrés décorés par les dames qui portent les robes et les brushings cités ci-dessus, des sacs de dollars jetés sur les trottoirs, des limousines de 25 mètres de long pour parcourir 3 pâtés de maisons, des soirées avec plein de gens connus qui écrivent des livres sur l'existentialisme et peignent des croûtes dont on se demande dans quel sens il faut les accrocher, des enfants qui vont dans écoles privées avec un bel uniforme écussoné, des traders qui donnent le La du marché financier mondial nuit et jour. Et c'est surtout Sherman McCoy.

Parce qu'il possède tout cela, Super Sherman.
Et Super Sherman, il a bien sûr plus d'un tour dans son sac pour passer du bon temps avec sa Magic Maîtresse. Sauf que quand il se trompe de route, tout dérape et il se mange le bitume à pleines dents.

On passe alors de l'autre côté du miroir avec le NYC des années 80 moins reluisant et beaucoup moins glamour : les quartiers mal famés, gangrenés par la pauvreté, l'injustice et la drogue, les politiciens affamés de pouvoir, les journalistes toujours à l'affût du "coup" qui propulsera leur carrière.

Prenez tous ces ingrédients, mettez-les dans un sac, secouez bien, ajoutez un talent monstre pour dépeindre ce décor unique teinté de réalisme et de cynisme et vous obtenez un chef d'oeuvre qui traite à merveille de deux mondes radicalement opposés, qui s'entrechoquent et dont personne ne ressortira indemne.

Pour ma part, j'ai mis quelques 200 pages pour m'immerger complètement car l'auteur dresse les différents tableaux qui vont ensuite se superposer.

Merci à GeorgesSmiley pour cette belle découverte ;-)

Lien : https://mamanlyonnaise.wordp..
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Il y a des personnes qui ne manquent pas de provoquer le respect, l'admiration ou la jalousie. Comme ce procureur du Bronx, au corps sculpté comme un dieu grec, qui pourfend inlassablement le crime ; ou ce trader en vue de Pierce & Pierce, qui brasse des millions avec nonchalance jour après jour.

Et pourtant ! le premier doit subir la petite humiliation quotidienne d'aller au travail en baskets : quand on prend le métro dans le Bronx au moment des émeutes raciales, mieux vaut éviter de passer pour un blanc fortuné. Il évite soigneusement ses anciens amis, qui gagnent quatre fois plus que lui, et qui n'ont aucun mal, eux, à assurer le train de vie auquel leur statut donne droit. Et son sens de la justice consiste à se déchaîner contre les accusés pour impressionner les jolies jurées qu'il espère sauter à la fin du procès.

Quant au second, qui se qualifie modestement de « Maître de l'Univers », il peine à se faire respecter au-delà de son bureau. Son propre chien, dont la promenade lui sert d'alibi pour appeler sa maîtresse, refuse, toutes griffes dehors, de se laisser balader sous la pluie. Quelle humiliation pour un homme qui décide du sort de milliers de personnes la journée de devoir traîner un animal de force sous les regards perplexes des passants ! Et de ne même pas pouvoir rivaliser niveau prestige avec le père éditeur de la meilleure amie de sa fille, laquelle tente vainement de comprendre ce qu'il fait pendant ses journées.

Ces deux hommes se rencontreront lors d'un procès. le riche trader s'aventure par erreur au coeur du Bronx, dans une faune qu'il n'a pas l'habitude de côtoyer. le malaise se transforme rapidement en panique quand il se croit attaqué, et il renverse un jeune noir en prenant la fuite. Pour son malheur, cet accident est récupéré par des mouvements politiques, qui en font le symbole de l'inégalité sociale et du peu d'intérêt généré par la vie d'un noir, et la machine médiatique s'emballe.

Ce roman est un véritable coup de poing, tant l'auteur à rendre avec précision les conflits personnels de ses personnages : alors qu'ils se pensent au sommet de leur gloire, toute la petitesse du quotidien leur met sans cesse des bâtons dans les pieds : impossible d'échapper aux grosses factures à venir, à la peur de se faire ridiculiser devant ses pairs, à celle de dévoiler ses origines (le jeu sur les accents des personnages est sublime). de même, derrière les grandes idées travaillent souvent des personnages aux motivations très mesquines. Les juges, les avocats, les journalistes tentent surtout de rafistoler leur propre vie, quitte à devoir briser la vie de quelques personnes au passage.

L'oeuvre n'a rien perdu de son impact malgré les années. On n'en sort pas très rassuré sur la nature humaine, mais la petite dose de cynisme et la perfection dans le détail des personnages en font un livre incontournable.
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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Il n’arrive pas à préciser ses traits mais il sait qu’elle est la fille au rouge à lèvres brun. Il n’arrive pas à préciser non plus les mots, les mots qui tombent comme de minuscules perles sorties de ces lèvres peintes de brun, et pourtant il sait ce qu’elle dit. Reste avec moi, Larry. Allonge-toi près de moi, Larry. Il le veut ! Il le veut ! C’est ce qu’il désire le plus au monde ! Qu’attend-il ? Qu’est ce qui l’empêche de presser ses lèvres sur ces lèvres peintes de brun ? Sa femme, voilà. Sa femme, sa femme, sa femme, sa femme, sa femme…
Il se réveilla sur le mouvement de tangage et de roulis de sa femme qui rampait jusqu’au bord du lit. Quel spectacle flasque et maladroit… Le problème était que le lit – grand format sur plate-forme de bois naturel – avait presque la taille de la chambre. Il fallait donc ramper ou traverser en tout cas toute la longueur pour atteindre le plancher.

Chapitre II - GIBRALTAR
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Les Maitres de l’Univers étaient un ensemble d’effrayants bonhommes en plastique, moches et agressifs, avec lesquels sa fille – et c’était sa seule imperfection – adorait jouer. Ils avaient l’air de dieux débiles déformés par l’haltérophilie et portaient des noms comme Dracon, Ahor, MangeIred, Blutong. Ils étaient étonnamment vulgaires, même pour des jouets de plastique. Et, un jour, un de ces beaux jours, en pleine euphorie, après avoir passé un ordre sur des emprunts qui lui avaient rapporté une commission de 50 000 $ en une seconde, cette phrase précise avait jailli de son cerveau. A Wall Street, lui et quelques autres – Combien ? Trois cents, quatre cents, cinq cents ? – étaient précisément devenus ça… Des Maitres de l’Univers.

Chapitre I - LE MAITRE DE L’UNIVERS
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C'est juste à ce moment qu'une sorte de chant s'éleva dans la salle d'audience.
_ Yo-ohhhhhh...cela venait de là-bas.
_ Yo-ohhhhhhhhhhhhhhh...cela venait d'ici...
Kaminsky, le gros officier avait commencé. Puis Bruzielli, le greffier reprit, et même Sullivan, le rapporteur y joignit sa version discrète : "Yo-ohhh". Sans un cillement de paupière, Kovitsky frappa de son maillet et suspendit la séance pour trente minutes. C'était l'heure de mettre les chariots en cercle autour de la forteresse, rien de plus. Les chariots en cercle étaient une pratique standard. Si un procès risquait de durer après la tombée de la nuit, alors il fallait faire le cercle. Pendant une suspension d'audience pour faire le cercle, tous les employés qui étaient venus travailler en voiture et qui devaient rester après la tombée de la nuit à cause du procès se levaient, sortaient et se dirigeaient vers leurs voitures dans les parkings extérieurs. Le parking favori des habitués du tribunal était juste de l'autre côté du sommet du Grand Concourse, dans une énorme excavation de boue. Ce trou avait été creusé pour les fondations d'un building qui n'avait jamais vu le jour. Le groupe s'assembla. Les officiers portaient leur 38 bien visible sur leurs hanches. Le petit contingent s'avança bravement en territoire indien...Très vite, la première voiture arriva. Yo-ohhh, voilà Kovitsky... puis vint Bruzielli, puis Mel Herskowitz et Sullivan le rapporteur. La dernière voiture à se garer (devant le tribunal) fut celle de Kaminsky. Il avait ramené avec lui l'autre officier. Ils sortirent tous deux et aperçurent Kramer :
_Yo-ohhhhhhhhhhhhhhh!
_ Yo ho ho, fit Kramer.
La caravane. Yo-ohhhhhh était le cri de John Wayne, héros et éclaireur en chef, signalant aux pionniers qu'ils devaient avancer les chariots. C'était un territoire indien, infesté de bandits, et il était l'heure de faire le cercle avec les chariots pour la nuit. Quiconque s'imaginait qu'il était capable de monter deux blocs jusqu'au parking après la tombée de la nuit pour prendre sa bagnole et rentrer tranquille chez papa maman, jouait sa vie sur une moitié de table de casino.
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Cette maison a été construite en 1906 par un nommé Stanley Lightfoot Bowman. Il a dépensé presque un demi-million de dollars pour cette maison en 1906. C'était l'endroit rêvé où habiter en 1906. Ils ont construit toutes ces grosses maisons tout au long du West Side, en commençant à la 72ème Rue, et en montant jusqu'ici...Ouais, et j'ai acheté cette maison en 1978 pour 62 000$ et le type était content de récupérer au moins ça. Il se léchait les babines en se disant : "J'ai réussi à en trouver un - un crétin capable de me filer 62 000$ pour cette maison." Eh bien, qu'est-il arrivé à tous ces Stanley Lightfoot Bowman ? Ont-ils perdu leur argent ? Non. Ils ont perdu le contrôle...Vous voyez...ils ont perdu le contrôle au nord de la 96ème Rue, et quand ils ont perdu le contrôle, ils ont perdu le capital. Vous comprenez ? Tout ce capital s'est évaporé de la surface de la terre. La maison était toujours là, mais le capital...évanoui!...Vous voyez...Donc ce que je vous dis, c'est que vous feriez bien de vous réveiller. Vous pratiquez le capitalisme du futur et vous ne le savez même pas. Quand vous montez jusqu'ici et que vous parlez "d'entreprises de la minorité" et de centres de soin pour les gens de la rue, vous chantonnez la bonne chanson, mais vous ne voulez pas chanter les bonnes paroles. Vous ne voulez pas y aller directement et dire : "S'il te plait, Seigneur, Dieu Tout-Puissant, laisse-les faire ce qu'ils veulent avec l'argent, tant que cela contrôle la pression...Avant qu'il soit trop tard"...Harlem, le Bronx et Brooklyn...tout ça va exploser, mon ami, et ce jour-là, vous serez extrêmement reconnaissant envers votre prudent courtier...qui peut contrôler la pression.
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L'horreur de tout ceci, c'était que pratiquement tous les hommes de ce côté de la Barre de la Justice avaient une chance. Non, pas Herbert, mais son minuscule bout d'avocat, Teskowitz, si. Même ce gros tas de garde, ce Kaminsky. Le nombre de gardes, d'avocats de la défense, de greffiers, de substituts du procureur (oh oui!) et même de juges (ne pas les oublier!) qui avaient tringlé (c'est le mot!) de mignonnes petites jurées d'affaires criminelles - Dieu! si jamais la presse s'emparait de cette histoire - mais la presse ne se montrait jamais dans les salles d'audience du Bronx.
Les nouveaux jurés d'un Tribunal Criminel avaient une manière de s'enivrer à la haute tension de ce monde infernal qu'ils dominaient de leur box, et c'étaient les jeunes femmes qui avaient l'ivresse la plus rapide. Pour elles les accusés n'étaient pas de la "bouffe", tout sauf ça. C'étaient des desperados. Et ces affaires n'étaient pas des tas de merde. C'étaient les misérables drames de cette ville aux millions d'âmes. Et ceux qui avaient le courage de traiter avec les desperados, de les combattre, de les dompter...étaient...de vrais hommes...même un gardien avec un rouleau de dix centimètres de graisse débordant au-dessus de son ceinturon. Mais qui était le plus viril, sinon un jeune procureur, lui qui se tenait à quelques mètres de l'accusé, séparé de lui seulement par une mince couche d'air, et qui assénait les accusations de la justice ? Maintenant elle était en face de Kramer. Elle lui rendait son regard.
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Quel roman raconte la chute d'un trader qui se prenait pour le maître de l'univers et découvre que la justice vous broie inextricablement ? Par le grand maître de ce qu'on a appelé le nouveau journalisme ?
« le bûcher des vanités », de Tom Wolfe, c'est à lire au Livre de Poche.
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Le Bûcher des vanités

Tout au début du roman, la scène d'ouverture :

Maria fait du shopping
Sherman sort promener son chien
Sherman et Maria rentrent de l'aéroport en voiture

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