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Critique de lucia-lilas


Ça vous tenterait, vous, une petite partie « d'escape game » ? Quoi ? Vous ne connaissez pas ? C'est que vous n'avez pas encore lu le dernier roman de Julie Wolkenstein… En effet, au cours d'un séjour dans la fameuse maison de famille de St-Pair-sur-Mer dont l'autrice parle dans à peu près tous ses romans, elle apprend auprès d'un petit Jules féru de jeux vidéo les secrets de l' « escape game ». Bon, de quoi s'agit-il ? Eh bien, vous pénétrez dans une maison (virtuelle, hein, on est bien d'accord ?), vous découvrez une pièce (l'entrée par exemple), et il va s'agir pour vous de l'explorer dans les moindres détails afin de trouver un indice (« une clef ») qui va vous permettre d'accéder à une nouvelle pièce : ce peut être un miroir, une paire de chaussures, un chapeau, un tableau… L'intérêt du jeu ? Passer de pièce en pièce afin de découvrir un univers inconnu rendu fascinant par un graphisme particulièrement travaillé.
Et puis, avouez qu'une petite balade dans un lieu privé où l'on n'est pas censé traîner ses guêtres, c'est franchement délicieux, n'est-ce pas ?
Tel est donc le prétexte dont se sert Julie Wolkenstein pour nous parler de cette maison de la Manche qu'elle aime tant et où tous les membres de sa famille se retrouvent, l'été souvent, car il faut bien le dire, les grandes maisons normandes de bord de mer, difficiles à chauffer et très humides, invitent au repos surtout l'été…
Explorer cette maison, c'est aussi (et surtout) parler des gens qui y ont vécu et qui ne sont plus : père, frère… Les pièces gardent encore les marques de leur présence : ici un bureau, là un fauteuil, un livre, un vêtement, une paire de jumelles… Si les gens disparaissent, eh bien, ( et d'une façon qui m'a toujours surprise, mais c'est comme ça) les objets restent. Ils sont les témoins dérisoires du passage sur terre de ceux que l'on a tant aimés… (J'ai conservé de ma grand-mère adorée une paire de boucles d'oreilles bleu clair à clip – les a-t-elle portées, je ne la revois pas avec ?, des couverts à salade en plastique jaune et une horrible boîte à bijoux en porcelaine dans laquelle ma fille range ses élastiques de couleur.) Aurait-elle pu (ma grand-mère) imaginer que ces trois pauvres objets lui survivraient et qu'ils seraient les seules traces solides de sa vie ? Et si elle l'avait su, peut-être en aurait-elle choisi d'autres, des « mieux », des plus beaux ? Bref, revenons au roman, même si nous ne l'avons pas quitté dans le fond : en effet, nous explorons pièce par pièce, à travers les meubles, les objets, la décoration, ce que fut (ce qu'est) cette famille… On entre dans son intimité, on suit les réflexions de l'auteure (non, décidément, j'ai un mal fou avec « autrice ») sur la vie, le temps qui passe, les époques, les gens… Alors quand, comme moi, on est fan absolue de Julie Wolkenstein (oui oui, je sais, même âge - donc mêmes références musicales -, mêmes études, même boulot, mêmes lieux de vie… ça aide!), eh bien, c'est tout simple, on se régale… Évidemment, je ne suis pas très objective dans mon propos et je comprendrais très bien que certains trouvent le procédé de l' «escape game » un brin artificiel et donc ennuyeux… Oui oui, je veux bien l'entendre, mais j'ai trouvé l'idée tout de même assez ingénieuse et rigolote.
Voilà… Il me reste, quand les beaux jours viendront, à prendre ma très vieille voiture et à franchir les 89 km qui me séparent de St-Pair pour tenter de repérer (j'ai noté des indices, hé, hé) la vieille bâtisse. Il ne me ( « il ne nous »… car j'ai comme le sentiment que d'autres groupies se joindront à moi!) restera plus qu'à nous asseoir face à la mer, déballer les rondelles d'andouille de Vire, déboucher le poiré de chez moi et contempler, au loin, la vue sur Granville et les îles Chausey…
Bella vista...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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