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Critique de Levant


Je me démarquerai de la louange qui a encensé cet ouvrage et lui valut des prix littéraires au pays natal de son auteur. le style m'a quelque peu rebuté. Les métaphores sont pour le moins un peu lourdes à mes yeux.

Un petit florilège pour illustrer cette impression. Edition J'AI LU.
Page 80 : "Quinn avait même entendu parler d'une jeune femme qui, de ses oreilles, pouvait tirer la substance gélatineuse dont les fantômes étaient faits".

Page 91 : "Elle renifla et passa sa main sous son nez. Sa robe en haillons, sans doute bleue à l'origine, était à présent si décolorée qu'elle avait à présent (bis) la teinte d'une ecchymose vieille d'une semaine. Un gilet rose, pas de chaussures, des orteils comme des coquillages gros et courts au bout des pieds. Elle avait un menton pointu, des petites dents plantées comme des clous dans ses gencives."

Page 157: "A la lueur de la bougie, ses dents palpitaient comme du linge mis à sécher sur une corde."

Pages 170 : "La nuit, quand la maison et ses environs étaient calmes, il croyait entendre les poils pousser sur ses joues – on aurait dit une multitude de clous arrachés d'une planche.

Page 175 : "Le village sentait le fumier et le pain frais".

Le contexte de ces passages, extraits parmi tant d'autres du même acabit, ne venant pas les sauver de leur incongruité, je ne sais pas si l'on doit ses merveilleuses allégories à l'auteur ou au traducteur, mais je dois dire qu'à la longue, Les affligés me sont devenus affligeants. Même si le genre romanesque justifie tout, je doute que pareil style vienne au secours d'une intrigue déjà quelque peu indigente, à la crédibilité chancelante. Je suis quand même venu à bout de cet ouvrage. L'épilogue limite les dégâts.

Aussi, lorsque je lis la critique du Figaro littéraire en quatrième de couverture: "Le livre séduit par sa lumière, sa douceur caressante, sa sourde violence …", j'oublie ma modestie naturelle et me dis que j'ai sans doute raté une carrière. Mais soit, je retrouve vite le sens de la réalité et me dis que je manque encore de sensibilité pour apprécier à sa juste qualité ce qu'on nous présente ni plus ni moins que comme "une véritable consécration." Passons à autre chose.
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