Il prit une cuillère en bois et remua le plat qui avait mijoté tout l'après-midi pour vérifier sa consistance. Il eut alors l'impression que quelqu'un le regardait et s'aperçut que Kota le fixait, assis à ses pieds. Son regard bleu glacé ne laissait aucun doute. Le chiot jouait de son charme pour obtenir une gâterie.
– Kota, mon copain, je ne suis pas sûr d'avoir le droit de te donner des restes. Glenna me botterait sans doute les fesses.
– Absolument, je le ferai si tu ruines les bonnes manières de mon chien.
Le chiot pencha la tête et gémit.
– Oui, oui, petit, continua Broderick, amusé par sa réaction. Je sais que c'est injuste, mais tu sais quoi ? Il reste un os à soupe au frigidaire et, si ta maman est d'accord, je te le laisserai en entier. Glenna ?
– Quand j'aurai vérifié que l'os ne peut pas se fendre ou le blesser, répondit-elle tout en agitant un hochet pour inciter Fleur à l'attraper.
Le chiot continuait d'attendre plein d'espoir et Broderick eut l'impression d'être le pire humain de la planète. Alors, il vérifia que Glenna ne les regardait pas et prit un morceau de viande dans la casserole avant de s'agenouiller devant Kota.
– Ce sera notre secret.
Jules était tout à la fois un soleil et un ouragan, une mer calme et un torrent. Elle comportait toutes les beautés d'un coucher de soleil sous la tropiques et les tumultes de l'océan Arctique. Elle évoquait les mers qu'il avait sillonnées, fascinantes, hypnotiques, dotées du pouvoir d'apaiser son âme et de l'exalter. Redécouvrir Jules, c'était comme se préparer à traverser l'Atlantique, sans savoir ce qu'il trouverait en route, mais rempli d'excitation.