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Critique de marina53


Barnesville, petite ville dans l'Ohio, n'est plus que l'ombre d'elle-même. La fracturation hydraulique a aujourd'hui remplacé la scierie, notamment grâce aux terrains que les particuliers veulent bien louer. Même à contrecoeur. Les parents d'Amy sont de ceux-là. Au bout de leur propriété, à 400 mètres de leur mobil-home, se dresse la flèche du puits. Et il n'y a qu'un pas pour soupçonner cette nouvelle pollution d'être responsable de la difformité de son petit frère, Stonewall. Avec un père qui a baissé les bras, une mère volage, des camarades d'école qui se moquent d'elle depuis la maternelle à cause de son surpoids, Amy, surnommée Lady Chevy, n'a qu'une hâte : quitter ce trou perdu et obtenir une bourse d'études universitaires afin de devenir vétérinaire. Lorsque son meilleur ami, Paul, lui demande de l'aider pour un plan foireux, Amy peine à refuser. Malheureusement, la situation va déraper mais la jeune femme n'est, en aucun cas, prête a abandonner ses rêves...

Timide mais endurcie, résolue, acharnée, Lady Chevy est de ces personnages féminins inoubliables. de ceux que l'on apprend à aimer malgré leurs actes répréhensibles, parce qu'ils nous touchent de par leur force, leur ténacité, le sort qui semble s'acharner. Mal entourée entre des parents absents, un grand-père Grand Dragon du KKK, un oncle survivaliste et néo-nazi, Lady Chevy ne pourra compter que sur elle si elle veut se libérer du carcan de cette famille. Intelligente, elle n'aura d'autre choix que de se sortir du pétrin dans lequel son meilleur ami l'a mise et devra dompter cette boule de rage et de violence qui la consume. John Woods entremêle l'histoire d'Amy avec celle de Hastings, le policier de Barnesville, qui, s'il ne croit plus en la justice, dictera ses propres lois. Il nous plonge dans une Amérique désenchantée, brisée, perdue, un brin désoeuvrée, où la frontière entre le Bien et le Mal devient floue, où la Morale a laissé sa place à la haine, la violence, le racisme, où le culte du dollar a remplacé celui de l'écologie. Un tableau d'une noirceur absolue, plombant, voire terrifiant. Un premier roman d'une grande force et d'une rare virtuosité...
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