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Critique de Baldrico


Le premier roman de Virginia Woolf et tout est déjà là.
Précisons que j'ai lu ce roman dans la traduction de Jacques Aubert pour la Pléiade sous le titre "Traversées", en anglais "The voyage out."
D'apparence, ce roman, comme le disait Lytton Strachey, est très très victorien. Une partie substantielle est constituée par la description et la vie d'une petite communauté d'anglais en Amérique du Sud, touristes et semi-résidents, dans un hôtel non loin de la mer. Virginia esquisse leurs histoires, leurs relations mutuelles, leurs pensées, leurs attitudes face à la vie. Certains sont plus consistants que d'autres.
Mais dans la première partie il est question de la traversée de l'Atlantique, depuis Londres, de quelques passagers, dont le personnage principal est une jeune fille, Rachel, accompagnée de son père, le capitaine du navire, de son oncle, de sa tante Helen, et d'un ami du père. Ils sont rejoints à Lisbonne par Mr et Mrs Dalloway, le personnage même du roman éponyme à venir.
L'histoire se centre sur Rachel, jeune fille élevée par des tantes bigotes mais qui montre des qualités qui ne demandent qu'à s'éveiller.
L'on suit Rachel dans sa découverte du couple Dalloway, de la haute société, sous l'oeil maternant de sa tante Helen, puis, après la traversée, de la petite colonie anglaise. En font partie deux jeunes gens pleins de promesses, liés par l'amitié, et dont Rachel se rapproche.
Telle quelle cette histoire peut paraître conventionnelle. Mais l'art de Virginia Woolf est de nous faire pénétrer la vie intime des personnages, avec beaucoup de justesse, sans poncifs, en tâchant de rendre "la vraie vie". Non seulement les paroles échangées, les attitudes, mais aussi les pensées, le flux de conscience. Résultat, un régal de sensibilité et une proximité avec les personnages.
Si l'on y ajoute l'humour subtil et parodique de Virginia, ainsi que son sens de la description de la nature, tout sauf objective, mais au contraire par les yeux des différents personnages et donc révélateur de leurs pensées, on obtient un premier grand roman. Peut-être pas encore le sommet que constitue Mrs Dalloway, mais un roman dont on sort enrichi, et ils ne sont pas si nombreux.
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