Lecture passionnante et pleine d'esprit, malgré une dernière partie (Époque victorienne), qui tirait un peu en longueur.
Sous la plume féminine et féministe de Woolf,
Orlando est un livre d'une fine poésie, touchant à l'universel, et questionnant l'identité.
Orlando, c'est un je multiple. Une allégorie de l'artiste, de l'amant.e, de l'éternité. Un être ayant vécu assez longtemps pour avoir aiguisé sa perception du monde, en voyageant et en expérimentant la pluralité sensible et émotionnelle du monde, à travers plusieurs vies.
J'ai été fascinée par la forme du récit — une sorte de biographie dans laquelle le narrateur (le biographe) s'inclut avec humour, s'adressant directement au lecteur.
Le roman entreprend de dépeindre une trajectoire individu
elle, se chevauchant sur plusieurs ères. Ces dernières se succèdent dans une atmosphère de fin des temps. On constate un début de roman à une époque d'insouciance juvénile, avant de s'enfoncer progressivement dans une forme de crépuscule claustrophobique, inhérente à l'évolution de la société britannique, et à la lucidité qu'acquiert le personnage au fil de sa (longue) vie. Car avançant en âge,
Orlando se fait plus sensible au présent, mais semble également se retrouver progressivement captif.ve de ce dernier.
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