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Critique de Capucine214


Avant ce livre, j'avais découvert l'histoire incroyable de ce contrefacteur et faussaire, Mark Hofmann, par Netflix et sa mini-série « Trahison chez les mormons : le faussaire assassin ». Cette série, je l'ai visualisée au moins 5 fois. J'ai trouvé cet homme fascinant de part sa facilité à tromper son monde, mais surtout à entrer dans la peau du personnage qu'il voulait imiter. Comme il le dit lui-même, il lui suffisait de fermer les yeux, de visualiser l'écriture ou la signature et sa main se mettait en route sans aucune hésitation. Tous les faux qu'il a réalisé ne le sont pas pour lui : s'il est reconnu comme vrai par les plus grands experts, c'est que le document est vrai. Et jusqu'à présent tous ses documents ont été reconnus comme authentiques par les plus grands experts mondiaux.
Combien de documents Hofmann circule, personne n'est capable de le dire ! Comme personne ne peut dire avec certitude qui il a imité. Auteur(e), politique, écrivain(e), religieux… tous y sont passés. Il a même réussi à réécrire l'histoire de la naissance du mormonisme. Un génie jamais égalé à ce jour de part sa diversité d'action : signature, création de documents, de poème, pièce de monnaie. Il arrivait même à modifier des documents existants. Il concevait son encre, avait créer sa petite imprimerie et commençait à élaborer son propre papier. Il suffisait que quelqu'un rêve d'un document et Mark Hofmann le découvrait.
Reste que son égo surdimensionné l'a amené à tuer deux personnes ; de ce fait, il est beaucoup moins sympathique.
Le livre est intéressant puisqu'il offre une autre facette de cette histoire et j'ai donc regardé, une nouvelle foi, cette série avec un oeil un peu plus critique. Tout commence avec Emily Dickinson. Daniel Lombardo est un fan inconditionnel de la poétesse Emily Dickinson. Aussi lorsqu'il voit un manuscrit inédit dans le catalogue Sotheby's, il n'hésite pas à lever des fonds pour remporter la mise. Ce poème, tout le monde en a entendu parler, mais personne ne l'a vu. En écrivant son discours inaugural, Daniel Lombardo souhaite retracer le parcours de ce poème. Et là… c'est le drame ! Son enquête minutieuse lui montre qu'il est très probable, mais pas certain, que ce document ait croisé la route du plus grand faussaire de tous les temps : Mark Hofmann. Mark Hofmann est un mormon qui a perdu la foi lorsqu'il s'est rendu compte que le fondateur de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (SDJ), Joseph Smith, n'est qu'un vulgaire charlatan. C'est avec brio qu'Hofmann entre dans la cour des grands en lui offrant La Transcription Anthon, document fondateur de celle-ci. Tout le monde se pâme devant ce manuscrit dont on a entendu parler mais jamais vu. Et il est là, apporter par un disciple si gentil ; si croyant, si humble. C'est le début de la plus grande arnaque religieuse puisque le but ultime de Mark Hofmann est de ridiculiser cette église en réécrivant son histoire à travers des documents connus mais jamais vus.
Mais voilà, plus Hofmann remporte des succès, plus ses besoins en argent augmentent jusqu'à se laisser emporter par la vague du toujours plus le menant à commettre l'irréparable. Méticuleux jusqu'à l'excès, Hofmann a pratiqué dès son plus jeune âge l'art de la tromperie, de l'auto-hypnose jusqu'à berner le FBI et son détecteur de mensonge. Simon Worral s'est emparé de cette histoire vraie et a mené sa propre enquête. Nous oscillons entre un sentiment d'horreur, mais aussi de fascination dans un monde d'art où le plus malhonnête n'est pas toujours celui que l'on croit. L'écriture est simple et les termes employés pour expliquer le fonctionnement des divers milieux ne sont pas un frein à cette lecture. Mon seul regret : les digressions sur Emily Dickinson qui viennent casser le récit. Même si on rentre dans l'intimité de la poétesse, à mon niveau, ces passages m'ont dérangée et me paraissent inutiles.
Lien : https://jelisquoi.blogspot.c..
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