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Critique de PrettyYoungCat


Black boy est le récit autobiographique de Richard Whright alors jeune garçon, dans les années 1920 à Jackson, Mississippi.

Richard nous raconte tout d'abord ses conditions de vie particulièrement difficiles au sein de sa famille : la pauvreté et la faim qui lui tenaille les entrailles, son père qui déserte le foyer, les multiples déménagements forcés, son éducation rude où la moindre insolence est punie de coups de fouet, et même, à six ans, l'alcoolisme.

Richard est un garçon rebelle qui ne supporte pas l'injustice et qui entend bien ne pas s'y soumettre, quand bien même l'autorité émane de sa propre famille. Fusse-t-elle-même dictée par les Blancs. Il découvre petit à petit le mépris, les humiliations, la brutalité, sinon même la violence qui peut jusqu'à vous tuer pour un simple regard, une simple présomption, pour le seul fait que peut être vous, le « Nègre », vous ayez l'idée d'être leur égal. Nous apprenons en même temps que Richard la loi des Blancs, leur mode de pensée, le « non monsieur » humble et docile qu'il faut répondre en se mordant l'intérieur de la joue quand un Blanc vous demande « toi là le moricaud ça te pose un problème ? ».
Dieu que c'est révoltant ! Qu'il y a de quoi ressentir de la honte que des Blancs aient agi de la sorte. D'où leur venait cette croyance en leur supériorité ? Je l'ignore. Une chose est sûre, j'étais toujours à la fois admirative et interpelée par la soumission de façade des Noirs au temps de la ségrégation. Je me disais, quelle force de caractère il fallait ! Et avec cette lecture j'ai compris. J'ai compris qu'ils étaient nés avec cette hostilité, cette menace sur leur vie, qu'ils avaient appris dès le début de leur vie à devoir ravaler toute forme de répondant. Simplement pour survivre. Parce qu'ils n'avaient pas le choix. Et malgré cela, cette soumission n'était bien qu'un leurre. Ils n'étaient pas « matés » et la lutte pour les droits civiques qui s'en est suivie l'a démontré.

Richard, au travers du parcours qu'il nous raconte, a toujours eu bien du mal à se soumettre à cette loi des Blancs. Il n'a jamais renoncé à être un Homme. Il n'a jamais désespéré de ses ambitions : celles de quitter le Sud pour le Nord réputé plus favorable à la condition des Noirs, et devenir écrivain. de petit boulot en petit boulot, il supporte toujours la pauvreté, la faim, les brimades, mais garde la tête haute et poursuit son chemin.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, reflet d'une époque malheureusement pas si lointaine, malheureusement pas tout à fait éteinte. J'ai découvert cet écrivain dont j'ai beaucoup apprécié l'écriture et la richesse du témoignage et compte bien lire d'autres de ses oeuvres qui souvent traitent de la ségrégation.
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