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EAN : 9782070501175
Gallimard (21/06/1979)
4.1/5   830 notes
Résumé :
"Black boy" est le récit autobiographique de l'enfance et la jeunesse de l'auteur Richard Wright. Il y évoque ses souvenirs, ou entre misère et pauvreté, il dénonce tout les difficultés que vivaient les Noirs dans le Sud au début du XXème siècle : prédominance de l’Eglise, les violences et les injustices des Blancs envers les Noirs, la ségrégation raciale…
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Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
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Récit troublant et terrible que l'éveil à la réalité de la ségrégation vécue par Richard Wright enfant, dans les années 20 du Sud raciste des Etats-Unis.
Borné intellectuellement et socialement par une famille bigote aux vues étroites, le petit Richard admet la pauvreté et la faim, comprend l'expression brutale de l'autorité du père, mais ne peut accepter celle du Blanc : « J'avais commencé trop tard à affronter le monde blanc. Il m'était impossible de faire de la servilité une partie machinale de mon comportement. »
Ce témoignage autobiographique est poignant et exceptionnel dans ce qu'il nous raconte, de manière à la fois violente et nuancée, de la peur et l'impuissance face à l'arbitraire et au pouvoir du plus fort, de la résignation de ses frères Noirs, de l'apprentissage de la soumission feinte, mais aussi de la puissance du livre comme arme de rébellion massive.
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Black Boy est l'autobiographie de Richard Wright, romancier noir américain né en 1908 dans le Sud des États-Unis. le livre est lourd, direct et assez bouleversant tant l'enfance et la vie de jeune homme de l'auteur ont été dures.Il nous permet d'entrevoir ce qu'était la vie d'un "moricaud" en pleine période de ségrégation, de la terreur du Ku Klux Klan et du racisme ordinaire. C'est un roman sublime sur le refus de la soumission, la vie avec la peur au ventre et la honte. Il nous montre aussi l'incroyable volonté d'un homme qui combat contre la faim, l'ignorance, les préjugés (y compris de sa famille), l'injustice.C'est un livre qui nous pousse à refuser un système injuste, quitte à le fuir, plutôt que le combattre quand le combat est de toute façon perdu d'avance. Un livre qui pousse aussi à lire, parce que la littérature est une forme de liberté accessible à tous
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L'enfance et l'adolescence - dans les années 1910-20 - d'un "moricaud", d'un gamin "nègre" dans le sud des États Unis, le Mississipi....Deux mots terribles qui traduisent tout le racisme, toute la violence de la population de cet État des États-Unis à l'égard des hommes de couleur, deux mots que lecteur retrouvera à chaque page, à tous les âges de ce gamin devenu auteur.
Un racisme faisant partie de la vie.
Un gamin élevé avec son frère par sa mère, le père avait déserté le foyer. Une mère qui les ballota, elle ne pouvait pas faire autrement, de logement sordide en logement sordide, qui les plaça chacun de leur coté chez des tantes, chez la grand-mère. Une mère malade paralysée que le gamin cherchera à soulager
Alors d'autres mots, d'autres violences aussi aussi terribles collent à l'enfance de ce gamin confronté à la faim qui l'obligea très tôt à exercer toutes sortes de petits boulots, à coté de l'école. A six ans il était alcoolique : en buvant dans les bars et en chantant, il faisait rire les consommateurs qui lui payaient à boire. Un gamin qui trouvait son plaisir à l'école, malgré sa violence, une école qu'il fréquenta très irrégulièrement, il ne fit pas pendant des années une année scolaire complète,. Malgré tout il appris à lire presque seul. Un gamin confronté à la religion, que ses oncles et tantes tentèrent de lui faire entrer de force dans le coeur, en le frappant, en le punissant, en le privant. Un nègre confronté comme tous les autres à la mort, la "mort blanche" qui pouvait surgir quand on regardait de travers un Blanc, aux coups si on oubliait de lui dire "Monsieur". Mais aussi un racisme des noirs à l'égard des Juifs.
Une violence "normale" au quotidien.
Des privations, des coups, des menaces, un danger qui construisirent la personnalité de l'auteur, un auteur qui chercha à comprendre cette ségrégation, qui cherche à nous la faire partager, à nous la faire vivre. Un déterminisme contre lequel il se battra, qu'il tentera de surmonter en quittant le Sud, accompagné de sa mère et de son frère pour chercher sa vie au Nord, là ou les nègres devenaient des Noirs.
L'amour sauva le gamin, et anima toute sa vie, l'amour pour son frère et pour sa mère, l'amour pour les livres, pour la liberté, pour les Droits de l'Homme, qu'il découvrit par hasard, dans les bibliothèques à la lecture du nom d'un auteur et de ses oeuvres, un auteur presque tombé dans l'oubli de nos jours, Henry-Louis Mencken.
Roman culte qui permet de mieux connaitre une époque, un pays, roman sombre, mais pas larmoyant, roman surtout sur la combativité, l'espoir, la construction d'une personnalité qui fit de Richard Wright un auteur américain. Une personnalité qui se forgea aussi grâce aux livres et à la littérature : "J'avais soif de livres, de nouvelles façons de voir et de concevoir. L'important n'était pas de croire ou de ne pas croire à mes lectures, mais de ressentir du neuf, d'être affecté par quelque chose qui transformât l'aspect du monde. [....] "Je savais maintenant ce que représentait le fait d'être nègre. J'étais capable de supporter la faim. J'avais appris à vivre dans la haine. Mais de sentir que certains sentiments m'étaient refusés, que l'essence même de la vie était inaccessible, cela me faisait mal, me blessant par dessus tout. Une faim nouvelle était née en moi."
Un classique indispensable

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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"A regarder manger les Blancs, mon estomac vide se contractait, et une colère sourde montait en moi. Pourquoi ne pouvais-je manger quand j'avais faim ? Pourquoi faut-il toujours que j'attende jusqu'à ce que les autres aient fini ? Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi certaines personnes avaient assez à manger et d'autres pas" (page 40).

Très beau roman, offert par Cyrille à l'occasion d'un week-end niçois, et lu il y a déjà un moment, mais non encore "chroniqué" pour cause de déménagement suivi d'accouchement. Pourtant, le bouquin vaut vraiment le détour.

Richard Wright y fait le récit bouleversant de son enfance dans le Mississipi ségrégationniste du début du 20e. le quotidien des Noirs du Sud est fait d'un entremêlement d'humiliations minuscules mais constantes. Les relations entre Noirs et Blancs sont d'une brutalité difficilement imaginable, qu'il s'agisse des échanges verbaux ordinaires, des insultes, des accrochages. La violence crue des lynchages répétés inscrit les individus dans une peur permanente.

Le jeune Richard, au départ, ne se pose pas de questions sur cette situation. Mais en grandissant, il prend progressivement conscience de l'aspect politique et de l'injustice profonde de ce qui est alors véritablement institué en système, un système que seul l'engagement de certains va commencer à ébranler (le roman est écrit en 1945).

Récit autobiographique, critique sociale et, plus encore, travail éblouissant sur la construction de soi. Ce que j'appellerais un roman "avant / après"

"Le rêve que j'échafaudais, tout le système d'éducation du Sud avait pour mission de l'étouffer. L'Etat du Mississippi avait dépensé des millions de dollars pour s'assurer que je n'éprouverais jamais les sentiments que j'étais précisément en train d'éprouver ; je commençais à ressentir ce que les lois de ségrégation des Nègres devaient empêcher de laisser parvenir à ma conscience" (page 288)
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Lu il y a quelques 25 ans auparavant, je me suis replongée dans l'enfance de Richard Wright suite à la demande de mon fils ado qui cherchait un roman traitant de la ségrégation aux Etats-Unis. J'avais déjà très apprécié cette autobiographie à l'époque, et l'intérêt et le plaisir de lecture étaient à nouveau au rendez-vous. On y rencontre un petit garçon, puis jeune garçon, jeune homme très attachant, avec une personnalité déjà très marquée, une capacité à percevoir les autres, un don de l'observation de la nature humaine, des groupes, hors du commun. L'écriture est vraiment intéressante, fluide et élégante, touchante, heurtante quand le sujet le nécessite. le fond est aussi passionnant, on y découvre, par les yeux de ce petit garçon très éveillé et curieux le vécu de la population afro-américaine dans le sud des Etats-Unis dans les années 20. Les humiliations constantes, la violence, l'absence de perspective d'avenir, la pauvreté,... Une excellente leçon de vie, toujours d'actualité, un hymne à la bienveillance humaine, aux respects des valeurs familiales, morales, malgré un environnement difficile et décourageant, et l'illumination de l'instruction, la culture, l'envie d'apprendre, force irréductible et salvatrice, qui entrouve la porte de la résilence.
A mettre entre toutes les mains dès 13 ans, prétexte d'une discussion sur le racisme et les discriminations raciales/culturelles/religieuses.
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critiques presse (1)
La force du roman Black Boy fut de dire, à haute voix, l’horreur des discriminations outre-Atlantique.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
- Alors pourquoi le "Blanc" a fouetté le garçon "noir" ? demandai je à ma mère.
- Le "Blanc" n'a pas fouetté le garçon "noir", répondit ma mère. Il l'a frappé.
- Mais pourquoi ?
- Tu es trop jeune pour comprendre.
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(le narrateur raconte sa 1ère expérience de la lecture)

L'histoire fit vivre et vibrer le monde qui m'entourait, le rendit tangible à mes yeux. Tandis qu'elle parlait, la réalité devenait différente, l'aspect des choses changeait et le monde se peuplait de présences magiques. Mes facultés de perception s'aiguisaient, embrassaient un univers plus vaste, et je commençais à sentir et à considérer les choses d'une manière quelque peu différente. Enchanté et captivé, je l'arrêtais constamment pour lui demander des détails. Mon imagination s'enflammait. Les sensations que l'histoire avait suscitées en moi ne devaient jamais me quitter.
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Chaque fois que je pensais à l'esprit essentiellement morne de la vie noire en Amérique, je me rendais compte qu'il n'avait jamais été donné aux Nègres de vivre pleinement l'esprit de la civilisation occidentale; ils y vivaient tant bien que mal, mais n'y vivaient pas. Et quand je songeais à la stérilité culturelle de la vie noire, je me demandais si la tendresse pure, réelle, si l'amour, l'honneur, la loyauté et l'aptitude à se souvenir étaient innés chez l'homme. Je me demandais s'il ne fallait pas nourrir ces qualités humaines, les gagner, lutter et souffrir pour elles, les conserver grâce à un rituel qui se transmettait de génération en génération.
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C'est grâce à ces romans, à ces nouvelles et à ces articles, grâce au choc émotionnel des constructions imaginatives de faits héroïques ou tragiques que j'avais senti sur mon visage la douce chaleur d'un rayon de lumière inconnue ; et en partant, je me dirigeais instinctivement vers cette lumière invisible, en tâchant toujours de tourner et d'orienter mon visage de façon à ne pas perdre l'espoir qu'avait fait naître sa faible promesse, et en m'en servant comme d'une justification de mes actes.
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Mais moi qui ne volais pas les Blancs, qui voulais les regarder droit dans les yeux, qui voulais agir et parler en homme, je leur inspirais de la crainte. Les Blancs du Sud préféraient faire travailler les Nègres qui les volaient que les Nègres qui avaient ne fût-ce qu'un très vague idée de leur valeur humaine. C'est pourquoi les Blancs donnaient une prime à la malhonnêteté des Noirs; ils encourageaient l'irresponsabilité et ils nous récompensaient, nous autres Noirs, dans la masure où nous leur donnions un sentiment de sécurité et de supériorité.
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Video de Richard Wright (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Richard Wright
L?adoption en 1944 du GI Bill par le gouvernement américain permet aux soldats démobilisés de la Seconde Guerre mondiale de financer leurs études universitaires ou artistiques. Elisa Capdevila nous entraîne dans le sillage de ces artistes qui, à l?instar du héros de la comédie musicale oscarisée de Vincente Minnelli Un Américain à Paris, ont choisi la capitale française pour se rêver les nouveaux Hemingway ou Picasso. Nous suivons le parcours de Richard Wright, Chester Himes, Mary McCarthy, William Burroughs, Sidney Bechet, Miles Davis, William Klein, Jules Dassin, John Berry et de tant d?autres : écrivains, auteurs de polars, jazzmen, peintres expressionnistes abstraits, poètes beatniks ou réalisateurs, ils empruntent à leur tour l?itinéraire de leurs aînés de la Génération perdue, celle des Miller et Hemingway pour qui « Paris est une fête ». Pour certains d?entre eux, artistes noirs américains, avant-gardistes mal perçus dans leur pays ou victimes du maccarthysme, Paris est aussi vu comme une terre d?asile et de liberté. Leur passage dans la ville sera pour certains déterminant, premiers pas vers une reconnaissance internationale, parenthèse fertile permettant de réorienter une carrière, source nouvelle d?inspiration liée à des rencontres et à des visites multiples. L?auteure nous fait découvrir ce pan de notre histoire que nous avions un peu oubliée et qui s?était achevée sous les pavés de mai 68. Elisa Capdevila enseigne l?histoire en lycée et à Sciences Po Paris. Elle est spécialiste d?histoire culturelle. http://www.armand-colin.com/des-americains-paris-artistes-et-bohemes-dans-la-france-de-lapres-guerre-9782200614904
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