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Critique de JML38


Juan est un mexicain âgé qui vit seul et rumine de sombres pensées concernant ses tristes relations avec son fils Martin. S'il pouvait remonter le temps et ne pas faire les mêmes erreurs.
Le temps, il le remonte en écrivant l'histoire de ses ancêtres, les Ramirez, qui vivaient à Mavrak, petite ville poussiéreuse du Far-West, vouant une haine ancestrale aux Marlowe depuis un événement oublié de tous, comme souvent dans une vendetta.

Le récit s'ouvre sur une prophétie annonçant le réveil des morts faite par un chaman qui ne prendra place dans le récit que dans la deuxième partie, ce qui laisse à penser que le déroulement de l'intrigue ne sera peut-être pas toujours très linéaire sous la plume un peu embrouillée du vieil homme.

La mort de Martin, le fils aîné des Ramirez, entraine une reprise des hostilités entre les deux familles, sous le regard de son petit frère Juan, l'intello de la famille peu porté sur le maniement d'un pistolet, et surtout pas insensible aux charmes de Vienna, jeune femme appartenant à la famille honnie, ce qui donne à l'histoire son côté Roméo et Juliette version cow-boy.

L'arrivée d'un shériff, censé remettre de l'ordre dans cette ville qui semble quelque peu livrée à elle-même, rajoute un élément indispensable au western, tel le Wyatt Earp de service jetant un regard désabusé sur ce coin paumé peuplé de fous, comme il le dit d'ailleurs lui-même.

Antonio Xerxenesky maintient le doute sur les capacités du vieux Juan à écrire l'histoire de son ancêtre Juan Ramirez et de sa famille, et à trouver son style, la forme variant souvent d'un chapitre à l'autre. Ce qui le motive à raconter l'histoire familiale se perd également un peu dans le cerveau brumeux du vieil homme, la véracité des faits pouvant être sujette à caution, le récit devenant carrément loufoque lorsque la prophétie du début se révèle d'une rare justesse, faisant brutalement passer le lecteur de « OK Corral » à « Zombieland ».

Je peux comprendre les critiques négatives sur ce roman particulièrement atypique, mais je ne les partage pas, ayant pour ma part pris du plaisir à lire ce texte, certes un peu – mais délicieusement - foutraque, semblant n'aspirer qu'à surprendre et divertir des lecteurs en quête d'originalité, mais qui peut tout de même donner quelques éléments de réflexion à travers le besoin de ce vieil homme, pour oublier sa solitude, de retrouver – ou de s'inventer – des racines sortant de l'ordinaire.
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