Jusqu'à cette année, je ne connaissais
Xinran que de nom (grâce aux challenges ABC…) et voilà que c'est mon deuxième roman de l'auteure chinoise d'écriture anglaise que je lis en quelques mois ! Quoique dans les deux cas, il ne s'agit pas de fictions mais de témoignages. Dans
Chinoises,
Xinran nous livre des histoires de vies que des femmes lui ont confiées quand elle était présentatrice radio dans les années 80 : dans son émission, elle donne la parole aux femmes, ce qui n'est pas chose facile quand il faut se conformer aux prescriptions drastiques du Parti...
D'ailleurs, la plupart des témoignages sont tragiques en raison justement de leur contexte politique. En substance, ce que je retiens principalement de ce livre, c'est que le sexe étant devenu un sujet tabou, les relations entre les hommes et les femmes sont totalement reléguées dans la sphère intime, comme une chose sale et honteuse, ce qui a « conduit » beaucoup d'hommes à profiter du chaos régnant (soit dû au contexte de la Révolution culturelle qui a rebattu les cartes des statuts sociaux, soit tout simplement par exemple suite à un tremblement de terre...) pour soulager leurs instincts de façon malsaine sur des femmes, leur propre épouse ou parfois des fillettes selon la situation.
Toutes les histoires ne tournent pas autour de ce sujet, mais il reste celui qui revient le plus souvent. Globalement, ce sont donc des récits très tristes qui défilent, parfois sordides.
J'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas de réel fil directeur ; ça m'a manqué pour que le roman forme un tout.
En revanche, au point de vue historique et culturel, c'est plutôt intéressant. On découvre un pan de l'Histoire chinoise récente, du point de vue des femmes. Cela m'a fait penser à La servante écarlate : quand on voit ce qui a pu se passer dans certaines régions du monde à certaines époques, on n'a aucun doute sur le fait que d'autres choses terrifiantes peuvent se reproduire, au nom d'une foi aveugle en quelque chose, de façon plus au moins « opportuniste » selon les personnes...
Quoiqu'il en soit, parmi les romans de
Xinran, j'ai largement préféré
Funérailles célestes à
Chinoises.