Citations sur Cao Xueqin : Le Rêve dans le pavillon rouge, tome 1 (3)
Pour les fleurs que j'ensevelis,
Moi dont on raille la folie,
Sais-je pour qui viendra le jour
De m'ensevelir à mon tour?
Ton propre corps est le Figuier de la Sagesse,
Ton propre cœur, le pur Miroir de la Lumière.
Occupe tout ton zèle à l'essuyer sans cesse,
Pour ne pas le laisser ternir par la poussière.
Huineng, qui à ce moment pilait du riz dans la cuisine, l'ayant entendu, s'écria :
« Pour une belle gâtha, c'est une belle gâtha ! Mais quant à être le fin mot, ce n'est pas encore le fin mot. »
Et il psalmodia lui-même la gâtha suivante :
Il n'est plus figuier, le Figuier de la Sagesse ;
Il n'est plus miroir, le Miroir de la Lumière.
Alors qu'il n'est plus rien dont la forme apparaisse,
Pour ternir quel objet, d'où vient la poussière ?
Au fond, lui dit-elle, vous ne faites, toutes, que m'enjôler. Vous vous donnez, extérieurement, l'apparence du respect filial, mais ne songez, dans l'ombre, qu'à élaborer contre moi vos calculs. Si j'ai de belles choses, vous venez me les demander ; de bonnes soubrettes, vous accourez me les demander. Me voyant traiter avec bonté cette misérable souillon, cela vous met naturellement en rogne. Quand vous serez parvenues à l'éloigner de moi, il vous sera plus commode de me manœuvrer.