Il faut tout le talent de
Lu Xun, l'un des plus célèbres écrivains "modernistes" chinois des années trente, pour rendre compte en un récit aussi ramassé des profonds bouleversements que traversait la société chinoise.
Tout le village frémit de crainte et vilipende le batelier qui ramène un soir la rumeur que l'empereur va remonter sur le trône : pourquoi avoir coupé sa natte, en soumission à la jeune République, quand de tout temps l'Empereur a imposé aux hommes un front rasé et de longs cheveux tressés? Sa femme l'invective et la belle-mère grommelle que "chaque génération est pire que la précédente".
A travers cet instantané paysan, c'est le conservatisme du peuple chinois que
Lu Xun fustige, pointant sa frilosité vis à vis des temps modernes qui s'annoncent et que l'auteur appelle de ses voeux, ignorant alors qu'un vent nouveau d'u tout autre ordre allait s'abattre sur le Chine en 1949, et pour longtemps...
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