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Critique de Tiboux


En début d'année, j'explorais toujours le monde des mangas ; ne sachant pas si j'allais accroché, j'avais juste emprunté le premier tome notamment parce que le thème m'avait inspiré figurant parmi les sujets qui m'intéressent le plus.

Cette découverte fut une révélation...

Jusqu'à présent, je n'avais pas eu l'opportunité de lire les suites. Faut dire que 2015 n'est pas une bonne année livresque. Pour être honnête, c'est un peu chaotique sur ce plan-ci. Peu importe. Grâce aux prêts rallongés durant la période estivale, j'ai eu le loisir d'emprunter - en juin - tous les tomes pour les ramener à la maison.

Dans l'optique de lire la saga dans son intégralité, j'ai pris le temps de relire le premier tome. Pourtant, tout était encore frais dans ma tête ; comme si je l'avais lu la veille alors que cela remontait à plusieurs mois auparavant.

Le thème

Au travers des couvertures, jolies, bien réalisées, il est difficile de deviner le thème principal. L'orchestre des doigts est un magnifique titre pour conter les origines de la langue des signes au Japon. Ce présent ouvrage replace le lecteur dans le contexte historique de l'ère Taishô (1912-1925), où la surdité était alors synonyme de "débilité mentale", surtout en ce qui concerne les enfants sourds de naissance.

En 2015, voir des personnes signées est une chose normale à mes yeux. Pourtant, les sourds n'ont jamais eu la vie facile. Ce premier tome est à la fois JUSTE et FORT car le lecteur peut constater toute la dureté de cet handicap. Comment fait-on pour communiquer avec autrui quand on n'entend pas, quand on ne sait pas parler, ni lire, ni écrire ?! Comment fait-on pour communiquer avec le monde ?! Dans ce premier tome, on trouve la réponse grâce à un professeur qui fera preuve de patience envers un garçon qui ne possède que l'agressivité pour s'exprimer. Même si cela m'a fendu le coeur, je trouve que l'évolution est magnifique.

Cette saga - au travers de la langue des signes - instruit le lecteur face à la situation des sourds au japon dans les années 1912 en moyenne. Je ne connais pas du tout la culture japonaise mais naître sourd là-bas, à cette époque-ci, offrait une vie difficile aux personnes sourdes. Pour eux, ils étaient difficile de s'instruire, d'apprendre à lire, à écrire ; difficile de s'insérer dans la société afin de gagner sa croûte. Au travers de toutes les planches, j'ai été touchée par la situation des uns et des autres. Comment peut-on réussir à construire sa vie dans de telles conditions ?! Comment peut-on être heureux alors qu'on est considéré comme des êtres inférieurs ?! Depuis que j'ai lu cette saga, je me sens plus riche humainement, plus riche de savoirs également.

Le récit

Je ne sais pas si je peux réellement parler de récit ou d'histoire. Bref, l'assemblage des planches est cohérente. Il y a un véritable fil conducteur entre les tomes. Dans le premier volume, le lecteur découvre plusieurs éléments : un professeur amoureux de la musique, des enfants sourds, la langue des signes, un enfant incapable de communiquer avec autrui.

Il y a beaucoup d'éléments qui représentent la force de ce récit. En premier lieu, je pointerai du doigt la difficulté à communiquer quand on n'entend pas, qu'on ne sait pas parler, écrire ou lire. Ensuite, il y a les partisans de la langue des signes et ceux qui sont absolument contre cette gestuelle. Osamu Yamamoto a énormément insisté sur cette dernière car elle fait partie intégrante de l'origine de la langue des signes au Japon. D'un côté, ceux qui sont pour, de l'autre, ceux qui sont contre. Une véritable guerre qui est relatée au travers de ces planches. Toujours est-il que ce récit est riche d'information. En ce qui concerne ce dernier, je m'arrête aux quelques mots ci-dessus afin de ne pas dévoiler plus que nécessaire. Pourtant, il y aurait tant à évoquer, croyez-moi !

Pourquoi devriez-vous lire ce manga ?

L'orchestre des doigts est un manga qui a deux aspects fondateurs : le monde des sourds et une peinture historique précise du Japon du début du 20è siècle. Entre les deux, il y a un point commun : la discrimination envers les sourds et les classes sociales pauvres.

De plus, un impressionnant travail graphique a été réalisé par Osamu Yamamoto ainsi que ses assistants. Au final, le résultat est incroyable. Les personnages ont de la profondeur. le décor ainsi que les paysages ne sont pas en reste. Il y a des scènes qui sont saisissantes par le réalisme apporté. C'en est bluffant au point que je me suis attachée à certains personnages... dans un manga, s'il vous plaît.

Malentendante, je trouve par moment que c'est l'enfer. Pourtant, ce n'est rien en comparaison de toutes ces personnes représentées dans ce manga, je suis chanceuse. Incapable de me mettre une seconde à leur place, d'essayer d'imaginer leur calvaire, je suis admirative de leur courage, de leur force également. C'est pour cela que je suis heureuse d'avoir découvert cette saga. J'ai pris énormément plaisir à la lire puis à la partager via cette chronique. En retour, j'espère que vous éprouverez un minimum de satisfaction à la lecture. le jour où vous plongerez dedans, pensez à moi en me laissant un petit commentaire sur les réseaux sociaux.

Dès que cela me sera possible, je compte m'offrir cette saga. Elle possède toutes les qualités nécessaires pour rejoindre ma bibliothèque personnelle. Sincèrement, L'orchestre des doigts est un manga de toute beauté. de plus, il est basé sur des personnes ayant réellement existé. C'est une archive à chérir en la mettant entre toutes les mains.

Lien : http://bookmetiboux.blogspot..
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